« La société française est bloquée et ce blocage renforce la peur qui paralyse.
C'est ce que montre l'économiste Eric Maurin, directeur d'études à l'Ecole des hautes études en sciences sociales (EHESS), dans son livre La Peur du déclassement, une sociologie des récessions (Le Seuil-La République des idées). L'auteur, directeur d'étude à l'Ecole des hautes études en sciences sociales (EHESS) »
Article du Monde daté du 8 octobre 2009 publié par Luc Bronner et Françoise Fressoz sous le titre : « Ces peurs bien françaises qui paralysent la société »
Suivi de l'interview de l'auteur, Eric Maurin, publiée sous le titre : « Toute réforme sera perçue comme une remise en cause d'un statut acquis », propos recueillis par Luc Bronner et Catherine Rollot © Le Monde
Nous noterons, à un moment où l'université est si décriée, surtout dans certains médias, sinon dans tous, la réponse à la question : « L'angoisse scolaire n'a jamais été aussi forte. Pourquoi ? »
« On fait un contresens total lorsqu'on avance que la valeur des diplômes se serait réduite. C'est l'inverse : jamais les diplômes n'ont été aussi déterminants pour l'obtention de statuts au sein de la société. En 2008, le chômage parmi les diplômés du supérieur est inférieur à 10 %. Pour les non diplômés, il monte à 50 %, soit un écart de 40 points. La différence n'était que de 10 points au milieu des années 1970. L'impératif de ne pas échouer à l'école est devenu écrasant. L'enjeu de la compétition scolaire n'a jamais été aussi élevé, les diplômes ont pris une valeur exorbitante. C'est particulièrement angoissant pour les familles. »
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