samedi 3 octobre 2009

J'adore la France, mais... un très très très gros problème !

Quelques brèves recueillies ici ou là, et qui, mises bout à bout, explicitent le blocage de l’époque... Les commentaires entre crochets sont évidemment d'Étourneau...

J’adore la France. Je suis française, et j’ai passé la plus grande partie de ma vie ici. Mais il n’y a pas de vraie volonté politique de lutte contre la corruption dans ce pays. Les magistrats soucieux de faire leur travail n’y sont pas respectés. L’absence de poursuites contre élus et hommes d’affaires notoirement corrompus me révolte, et elle révolte l’opinion. Il faut à tout prix sortir de cette espèce de « monarchie républicaine » et de ses phénomènes de cour. C’est un système politique qui ne peut plus marcher. C’est malsain pour la démocratie, comme le fatalisme qui en découle.
Eva Joly, Le Monde Magazine du samedi 19 septembre 2009

[c’est pourtant cette espèce de « monarchie républicaine » que l’on veut désormais implanter jusqu’au cœur même de l’université]

STRASBOURG. L'Assemblée parlementaire du Conseil de l'Europe a invité la France, mercredi 30 septembre, à renforcer l'indépendance des procureurs et les droits de la défense si elle supprime les juges d'instruction.
Le Monde/AFP 2 octobre 2009

[Ce serait heureux, surtout si l’on souscrit aux analyses et descriptions d’Eva Joly concernant le système judiciaire avant même la suppression du juge d’instruction !]

La prime d’excellence scientifique pour les chercheurs : 20 % de bons, 80 % de cons.
Henri Audier (SLR), 30 septembre 2009.

[Évidemment, les étourneaux sont comptés dans les 80%]

Plusieurs statistiques semblent indiquer que c'est dans la police et l'éducation nationale que le taux de suicide est le plus élevé et pourtant nul n'a jamais demandé la tête d'un ministre pour cette raison.
« Les ratés d'une modernisation à la hussarde à France Télécom », Frédéric Lemaître, Le Monde, 2 octobre 2009

[Heureusement que Mme Pécresse et sa cour républicaine veulent réformer l’université à la hussarde sur le modèle de France Télécom, bientôt Orange (pressée)]

« Il n'est pas de bonne gouvernance sans l'appui de compétences. Les délibérations des instances élues doivent être portées par un appareil administratif et technique de haut niveau.» « Une gouvernance rénovée peut contribuer à harmoniser démocratie locale, efficacité fonctionnelle et développement stratégique. »

« Une gouvernance efficace et collective », par Laurent Batsch président de l'université Paris-Dauphine, article paru dans l'édition du Monde du 03.10.09.

[Non seulement on tremble rétrospectivement sur la façon dont les universités ont été jusqu'ici gérées, mais aussi en apprenant que leur gouvernance n'a pas été véritablement rénovée !]

VOTE ELECTRONIQUE : PROCES D’INTENTION A LA DEMOCRATIE.
Le dépôt d’une proposition de loi concernant le vote électronique dans l’enseignement supérieur s’accompagne d’une campagne de dénigrement de la démocratie interne dans les universités. Déformant le peu d’exemples de fraudes constatées chez les étudiants, elle généralise et porte le discrédit sur la communauté universitaire, à laquelle aucune réponse satisfaisante n’a été apportée suite au mouvement de l’hiver et du printemps.
Stéphane TASSEL, secrétaire général et Michelle LAUTON, secrétaire générale adjointe du Snesup

[Malheureusement, beaucoup d’adhérents du Snesup, dès qu’ils accèdent à des postes de direction, se montrent de moins en moins démocrates... la « monarchie républicaine », dénoncée par Eva Joly, reste au fondement même de notre société...]

« L'important pour nous tous, c'est de réussir le Grand Paris. Il faut permettre à l'État d'agir, mais cela doit se faire dans une logique de dialogue avec les collectivités locales », affirmait vendredi matin la candidate [Valérie Pécresse], sur l'esplanade de la Défense, où elle distribuait des tracts sur le thème du transport, premier des grands dossiers de sa campagne.
Sophie de Ravinel, Le Figaro, 02/10/2009 |

[Vu la logique de dialogue mise en œuvre par Mme Pécresse avec les collectivités universitaires, cela promet ! D’autant plus qu’apparemment, l’efficace de cette logique est si merveilleuse que Mme Pécresse peut désormais consacrer tout son temps à d’autres tâches, combien plus palpitantes pour elle, que la direction de son ministère ! Pourtant, si l’on a lu l’article de Laurent Batsch, président de Dauphine, dont un extrait est cité plus haut, on pourrait se dire qu’il reste encore bien du pain, et du plus dur, sur la planche ! Bon, plus que 6 mois à patienter, si les électeurs franciliens ont le bon goût de voter UMP...]

Et pour finir, cerise sur le millet, Étourneau vous renvoie à un excellent et stupéfiant (littéralement) billet publié sur le blog d’un maître de conférences en colère et intitulé « Un article factuel du Figaro = un édito de l'Humanité », dont la conclusion sera également la sienne, la nôtre : « En vérité je vous le dis, quand sur un sujet donné, plus rien ne permet de distinguer un article du Figaro d'un éditorial de l'Humanité, c'est qu'on va tous se retrouver demain avec un très très très gros problème. »

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