lundi 30 novembre 2009

Des nouvelles de Berkeley


la France est-elle une démocratie ? (19)


EN TOUT CAS PAS AU TRAVAIL !!!


Relations employeurs-salariés : la crise de confiance
Les Echos // lesechos.fr // 30/11/09

Le sondage réalisé par TNS Sofres pour Altedia montre qu'une cassure s'est produite entre les salariés français et leurs employeurs. Perte de confiance dans les dirigeants, mais aussi perte de confiance dans les syndicats. Le modèle managérial est en crise.

La figure du patron n'a jamais eu une cote d'enfer auprès des salariés français, mais ils n'en étaient pas moins attachés à leur propre entreprise ou administration. S'agit-il seulement d'un passage à vide lié à la brutalité de la crise ou d'une rupture durable ? En tout cas, un sondage réalisé par TNS Sofres auprès d'un échantillon représentatif de 1.005 salariés du privé, d'entreprises publiques et d'administrations, du 14 au 23 octobre, révèle que ce n'est plus le cas.

« La rupture entre salarié et employeur est consommée », souligne Xavier Lacoste, directeur général d'Altedia, la société de conseil en ressources humaines pour laquelle a été réalisée cette enquête. La présidente du Medef n'y croit pas. Laurence Parisot ne veut pas entendre parler de divorce entre les salariés et leurs employeurs, en tout cas dans le privé. Ce constat n'étonne en revanche pas le sociologue du travail Michel Lallement (lire les interviews pages 5 et 6).

Le malaise ne se résume pas au stress


Selon le sondage TNS Sofres Altedia, le phénomène est général : s'ils sont plus positifs sur leurs relations avec leur manager direct, seuls 42,7 % de salariés du privé déclarent avoir « confiance dans les dirigeants » de leur entreprise. Pour l'Etat employeur, ce n'est pas mieux : ils ne sont même que 29,6 % dans l'administration. Pis, seuls 39 % des salariés interrogés jugent que, chez leur employeur, « les intérêts des dirigeants et des salariés vont dans le même sens » (40,8 % dans le privé et 29,5 % dans le public). Et seuls 38,2 % des salariés (40,8 % dans le privé, 29,5 % dans le public) jugent les écarts de salaire entre leurs dirigeants et eux-mêmes justifiés. Quant aux cadres, ils ne raisonnent pas autrement. La seule exception concerne les très petites entreprises, où 61 % des salariés affirment que les intérêts de leurs dirigeants vont dans leur sens.
Alors que la question du stress occupe depuis quelques semaines le devant de la scène médiatique, l'enquête ne montre pas qu'il constitue une préoccupation majeure. Xavier Lacoste y voit le signe qu'« il serait imprudent de résumer le malaise actuel dans les entreprises à une simple question de stress et de risques psychosociaux ». Pour lui, « il tient au moins autant à des incompréhensions sur les orientations stratégiques ou encore les politiques de rémunération ».

Cette importance relative du stress signifie aussi que si les salariés sont mécontents (de leur salaire et du manque de reconnaissance) et inquiets (près d'un sur deux se sent menacé dans son emploi), ils « ne sont pas résignés », selon Xavier Lacoste. Ils apparaissent même dans le sondage plutôt revendicatifs. Dans le privé, ils sont ainsi 46 % à évoquer la grève et 22 % des actions violentes. Mais ce n'est pas pour autant une bonne nouvelle pour les syndicats, qui déçoivent une majorité de salariés (à peine plus de 45 % leur font confiance et seulement 42 % dans le privé). « Il y a une aspiration à tout régler au premier niveau avec son manager », souligne Xavier Lacoste, qui note un « désinvestissement du collectif » vers un « repli individualiste ». Tout cela constitue autant d'ingrédients d'une crise managériale, dont il est sans doute un peu tôt pour savoir si elle est simplement conjoncturelle, mais qui semble en tout cas assez profonde.

LEÏLA DE COMARMOND, Les Echos

Modeste contribution d'Étourneau à la recherche nationale sur l'identité nationale (20)

Modeste contribution d'Étourneau à la recherche nationale sur l'identité nationale (19)

dimanche 29 novembre 2009

L'université transformée en Fac Donald's ?


le blog de Julien Sansonnens Politique vaudoise et fédérale, actualité sociale et citoyenne
24 Heures Tribune de Genève 29.11.2009

L'uni transformée en Fac Donald's ?

Aux quatre coins de l'Europe, les étudiants de l'enseignement supérieur manifestent contre la marchandisation de l'éducation. De quoi parle-t-on ? Quelles sont, concrètement, les manifestations de ce processus remettant si profondément en cause notre conception européenne de l'Université ?

Par « marchandisation », il faut comprendre d'abord le processus d'asservissement toujours plus fort de l'académie aux intérêts économiques. Bologne concrétise un processus démarré depuis plusieurs dizaines d'années, et qui consiste à réorienter les budgets des académies vers les disciplines jugées les plus immédiatement rentables. Concrètement, nous assistons aujourd'hui à une forte dégradation des conditions d'étude dans les filières de sciences humaines, sciences sociales, histoire, philosophie, théologie: manque d'encadrement, locaux exigus, professeurs surchargés, parfois même suppressions pure et simple d'enseignements. De plus en plus, l'université est perçue comme une école professionnelle d'élite, devant fournir à l'économie des cerveaux toujours mieux ajustés à la demande. La formation de l'esprit critique, la transmission d'une histoire, la réflexion sont progressivement évacuées.

L'emprise grandissante du privé sur le fonctionnement de l'académie constitue une deuxième facette du processus de marchandisation. Ce qui était encore impensable il y quelques années devient réalité: des chaires sont subventionnées par des multinationales, des bibliothèques sont payées par des fabricants de montres de luxe, des professeurs rétribués par des laboratoires pharmaceutiques. Au delà des prétendues « garanties » apportées, les contenus s'en trouvent directement affectés, l'autonomie du champ scientifique remise en cause.

Enfin, le système Bachelor-Master, remplaçant l'ancienne licence, consacre le développement d'une université à deux vitesses, avec le bachelor pour le plus grande monde, et le Master pour celles et ceux qui peuvent se l'offrir. Ce modèle est une exigence de l'économie: pouvoir bénéficier d'une main d'œuvre très qualifiée, mais formée moins longtemps, donc moins chère. Déjà, des voix s'élèvent pour n'accorder des bourses que jusqu'à la fin du bachelor, et pour augmenter fortement le prix des Master.
Au-delà des revendications immédiates (pas de numerus-clausus, pas de listes de présence aux cours), les étudiants défendent également l'Université européenne telle que nous la connaissons, lieu de savoir universel à vocation humaniste, lieu de débat et de formation de l'esprit critique, lieu de développement de la citoyenneté. Pour cela, ils méritent notre respect et notre solidarité active.

La France est-elle une démocratie ? (18)

NON ! pas plus que l'Angleterre, si l'on suit la brillante démonstration de Jacques Attali au-delà de la rigolade qui tend à l'esquiver et qui l'a fait malheureusement ou inévitablement s'esquiver...

la France est-elle une démocratie ? (17)



Courrier des lecteurs
Lettre ouverte à M. le Président de l’Université de la Réunion


M. le Président

Nous, étudiants inscrits en formation continue en sciences de l'éducation au Tampon, inquiets par les menaces de fermeture de nos diplômes, vous avons demandé de nous recevoir. Inquiets pour la suite de notre scolarité et surtout notre avenir, nous avions pensé obtenir de vous écoute, compréhension et soutien.

Votre vice-président M. Lemaire, qui a en charge pourtant les questions des études et de la vie étudiante (CEVU), a refusé tout net de nous recevoir.

Nous pensions que l'inquiétude de plusieurs centaines d'étudiants pouvait être entendue dans une instance universitaire soucieuse du "développement" de la Réunion et de "la formation" de sa jeunesse !

Des étudiants qui de plus, s'ils sont en formation continue comme nous, paient pour leur inscription en licence : 2.700,00 euros et en master 5.000,00 euros par an. Nous étions bien naïfs !

Aussi notre consternation passée aujourd'hui, c'est la colère qui domine chez nous. Ce n'est donc pas au nom de grands principes universitaires que nous vous interpellons, nous avons compris ce qu'ils valent pour vous : Nous sommes pour vous que des clients qui doivent banquer. C'est donc au nom de l'entreprise et de notre argent qui la fait vivre que nous vous écrivons.

Dans n'importe quelle entreprise si le client n'est pas roi, il bénéficie au moins d'une certaine considération parce qu'il achète.

Même ce principe de base du commerce, vous nous le refusez. Nous ne sommes pour vous que des cochons de payants qui devons être égorgés. Belle mentalité!

Vous comprendrez alors M. le Président que :
- nous réclamons la démission de Mr Lemaire
- nous suspendons nos paiements en formation continue
- nous saisissons tous les élus du Sud sur votre conduite et votre conception de l'université. Et particulièrement Mr ROBERT, député- maire du Tampon et Mr Fontaine maire de Saint-Pierre.
- nous demandons à tous ceux et celles qui croient encore à des principes éducatifs et républicains de nous soutenir.

Nous ne sommes pas décidés, M. le Président, à nous laisser étrangler en silence.

Veuillez recevoir M. le Président nos sentiments distingués

Les étudiants en Sciences de l'Education du Campus Sud

http://colsciedu.over-blog.com/

Dimanche 29 Novembre 2009

Les passages en rouge sont soulignés par Étourneau...

samedi 28 novembre 2009

Des heures sup (non payées) pour les enseignants-chercheurs !


Communiqué de la section de Tours du SNESUP (25 novembre 2009)

samedi 28 novembre 2009, par laurence

La préfecture d’Indre-et-Loire a sollicité les historiens et les sociologues de l’Université de Tours afin qu’ils participent aux débats locaux sur l’identité nationale, organisés, sous les auspices de la préfecture et des députés UMP Claude Greff et Philippe Briand, dans le cadre du débat national voulu par le ministre de l’immigration et de l’identité nationale. La section SNESUP de l’Université de Tours s’étonne d’abord qu’un gouvernement qui conduit depuis plusieurs années une politique hostile aux sciences humaines et sociales - et plus généralement aux savoirs (et aux chercheurs) - découvre brutalement les vertus et l’utilité de ces disciplines, dès lors qu’il estime qu’elles pourraient le servir. Mais surtout, le SNESUP ne peut que constater l’instrumentalisation de ce prétendu débat par le gouvernement à des fins réactionnaires et racistes. Le SNESUP appelle donc les enseignants-chercheurs de l’Université de Tours à refuser de participer à ces débats.


Censure ?

La vidéo ci-dessous semble avoir été retirée de la circulation. Reportez-vous sur LePost.fr, ne serait-ce que pour les commentaires... À suivre...

Modeste contribution d'Étourneau à la recherche nationale sur l'identité nationale (18)

vendredi 27 novembre 2009

Modeste contribution d'Étourneau à la recherche nationale sur l'identité nationale (17)

Université & Libéralisme : Faut-il imiter l'Allemagne ?


Le modèle humboldtien reste au coeur des débats sur l’Université en Allemagne

Par Thomas Hippler, Maître de conférences à l’Institut d'Etudes Politiques de Lyon· 27 novembre 2009

Novembre 2009 : la deuxième grève étudiante de cette année secoue les universités allemandes et pour la deuxième fois les problèmes liés aux réformes de Bologne sont au centre de l’agitation. Et pourtant, cette grève est différente de toutes celles qui l’ont précédée : cette fois-ci, tout le monde est d’accord avec les revendications étudiantes. Les professeurs, les présidents des universités, la ministre de l’enseignement supérieur et de la recherche et même Angela Merkel ; tout le monde partage l’avis des étudiants selon lesquels les maquettes sont surchargées et l’organisation des études universitaires est devenue trop « scolaire », verschult.

Les études trop scolaires ? Plus personne ne semble encore se revendiquer ouvertement du modèle humboldtien, tant le réformateur libéral est devenu la bête noire de toutes les réformes néolibérales qui ébranlent le monde académique actuellement en Europe. Et pourtant, le mot d’ordre contre une université trop « scolaire » laisse apparaître à quel point l’énigmatique « modèle humboldtien » continue à structurer les débats.

Qui est Humboldt et quel est son modèle ?

Wilhelm von Humboldt, frère d’Alexander, naturaliste et explorateur en Amérique latine, fut un linguiste de talent et un fonctionnaire peu zélé. Après un long séjour à Paris autour de 1800, il accède à un poste en accord avec son manque d’ambition bureaucratique et est nommé ambassadeur prussien auprès d’un saint-siège entièrement dépendant de la politique française.

Début 1809 pourtant, le chancelier réformateur Stein met fin à la dolce vita romaine en faisant nommer Humboldt directeur de la « section du culte et de l’enseignement public ». Mécontent de ne pas avoir obtenu le rang de ministre et de ne pas avoir pu réaliser l’ensemble de ses idées, Humboldt démissionnera seize mois plus tard, non sans avoir entamé des réformes essentielles : la création de l’Abitur, l’équivalent du baccalauréat, un examen d’aptitude pour les professeurs, un curriculum pour les études secondaires et la fondation de l’Université de Berlin qui porte aujourd’hui son nom.

Dans un mémoire administratif, Humboldt avait esquissé ses idées pour « l’organisation interne et externe des établissements d’enseignement supérieur à Berlin ». Il y explique la différence fondamentale qui doit séparer le savoir universitaire du savoir scolaire : l’école transmet des connaissances fixes et immuables, tandis que l’université doit entretenir un rapport « problématique » au savoir. Tout savoir scientifique est soumis au mouvement de la recherche, il est instable et provisoire.

D’où, l’autre idée-phare, celle d’unité de l’enseignement et de la recherche, qui implique non seulement que les enseignants du supérieur doivent être des chercheurs, mais que les étudiants doivent être considérés non pas comme des élèves auxquels il faut inculquer un certain nombre de connaissances, mais comme des intellectualités capables de participer au mouvement de la recherche. Plutôt que des connaissances qui pourraient faire l’objet d’un examen, l’université doit transmettre un ethos, une certaine attitude intellectuelle et morale selon laquelle il faut « toujours rester en train de chercher ».

Ce mémoire est resté littérature grise pendant près d’un siècle, mais depuis sa publication en 1900 il est considéré comme le document-clé du modèle humboldtien, ou, doit-on dire, du « mythe humboldtien ». L’historienne Sylvia Paletschek a montré comment ce que nous appelons le « modèle humboldtien » a été inventé au début du XXe siècle et constamment réinventé depuis.

La référence à « Humboldt » a servi à justifier le fonctionnement mandarinal de l’Ordinarienuniversität et il est invoqué par les étudiants pour contester ces mêmes structures. Garant de l’unité de la recherche et de l’enseignement, Humboldt a justifié la construction de grandes structures de recherche en dehors des universités.

Mais ce sont surtout les groupes de pression pro-Bologne, tel le très influent Centrum für Hochschulentwicklung de la fondation Berthelsmann, qui ont réussi à discréditer l’héritage du grand réformateur comme une idéologie qui n’a que trop longtemps servi aux professeurs pour négliger l’enseignement au profit de la recherche et la nécessaire professionnalisation des étudiants au profit de la poursuite de leurs intérêts particuliers.

Adepte du libéralisme, l’auteur de l’Essai sur les limites de l’action de l’État a toujours voulu limiter au maximum l’influence de l’État sur les universités, non pour les soumettre dorénavant aux forces du marché et du marché du travail, mais pour créer un espace social où la recherche la plus désintéressée et le libre développement des personnalités peuvent avoir lieu.

Par un étrange retournement des choses, le libéralisme du modèle humboldtien est devenu la cible privilégiée des attaques néolibérales, tandis que les défenseurs d’un modèle humboldtien revendiquent aujourd’hui un rôle plus actif de l’État en faveur de l’enseignement et de la recherche. À l’heure du bicentenaire de l’Université Humboldt de Berlin, le modèle de son fondateur serait à réinventer – comme il n’a cessé de l’être depuis deux siècles.

Source :
C'est Étourneau qui souligne en rouge certains passages...

Commentaire d'Yves Madiran :
« Est-ce réellement un « étrange retournement des choses » ? Ne suffit-il pas de revenir aux fondamentaux de la définition du « libéralisme » ? A savoir que le libéralisme économique n'a rien à voir avec le libéralisme politique, libéralisme économique et libéralisme politique ayant par ailleurs souvent peu de choses en commun avec le libéralisme intellectuel. Nos actuels gouvernants, pourtant formés à bonne école (enfin la plupart...) savent bien jouer du mot en entretenant la confusion de ses divers sens : ni vu ni connu que cht'embrouille. »

La France est-elle une démocratie ? (16)

JUGEONS-EN EN LISANT L'APPEL SUIVANT DE SLU (SAUVONS L'UNIVERSITÉ) ET EN SE REMÉMORANT L'ARTICLE 21 DE LA DÉCLARATION UNIVERSELLE DES SROITS DE L'HOMME ONU 1948

Article 21

1. Toute personne a le droit de prendre part à la direction des affaires publiques de son pays, soit directement, soit par l'intermédiaire de représentants librement choisis.



Nous n’appliquerons pas leur réforme !
Appel aux enseignants de la maternelle à l'université, aux parents d'élèves, à tous les citoyens
Le 13 novembre 2009, le gouvernement a présenté ses décisions concernant la réforme de la formation des enseignants pour les écoles, les collèges et les lycées.
Nous, personnels de l'enseignement supérieur et de la recherche, nous lui répondons aujourd'hui que nous refusons d’appliquer ces décisions néfastes, prises en dépit du bon sens et au mépris de tous.
Au mépris des étudiants,
- Le gouvernement maintient sa logique d'augmentation de la durée des études non rémunérées en faisant passer de quatre à cinq ans la durée minimale séparant le bac de la réussite au concours, sans aucun plan d'aides massives aux étudiants et sans la moindre revalorisation salariale ensuite, dans le déroulement des carrières.
- Le gouvernement choisit d’ignorer la spécificité évidente de chacun des métiers de l’enseignement en considérant, dans le nouveau calendrier des concours, qu’il est acceptable de demander aux mêmes candidats de passer successivement à quelques semaines d’intervalle les concours de professeur des écoles, de professeur des lycées et collèges, de professeur de lycée professionnel.
Au mépris de la qualité de la formation des futurs enseignants,
- Le gouvernement aménage la première année d’études supplémentaires (master 1, ex-maîtrise) en une simple année de bachotage généraliste et prétend que les étudiants de deuxième année (ex-DEA) pourront en quatre mois seulement, entre les écrits et les oraux, à la fois préparer un oral de concours, suivre des stages, rédiger un mémoire de master, se former à la recherche, s’initier à la dimension internationale de leur fonction future et connaître l’organisation de l’éducation nationale.
- Le gouvernement détruit toute formation professionnelle dans sa réforme en réduisant à une peau de chagrin la formation alternée qui constituait la première année post-concours. Il la remplace par de « pseudo-stages » organisés par les seuls rectorats et entérine la destruction de vingt ans d’expertise didactique et pédagogique au sein des IUFM (anciennes Ecoles Normales).
- Le gouvernement feint de croire que les masters ainsi conçus, dont le niveau aura dramatiquement baissé, pourront délivrer un diplôme professionnalisant. Or, celui-ci ne sera qu’un alibi pour envoyer ceux qui n’auront pas le concours enseigner comme précaires de l’éducation nationale.
Au mépris des élèves,
- Ce projet s'inscrit dans une politique globale : depuis des années, le gouvernement s’obstine à vouloir réduire le nombre de postes d’enseignants dans le premier et le second degrés, en diminuant constamment le nombre de postes mis aux concours et en développant tout un arsenal de mesures qui fragilise la formation des futurs enseignants.
- Le gouvernement restreint le nombre de titulaires remplaçants au point de rendre impossible le simple remplacement des collègues malades dans les classes des écoles, lycées et collèges. Au lieu de remplaçants formés, les rectorats envisagent aujourd’hui d’envoyer en stage des étudiants sans le moindre encadrement didactique et n’ayant pas encore les concours.
- Au détriment de la sécurité la plus élémentaire, ces étudiants en formation, placés pour la première fois devant des élèves, seront responsables, civilement et pénalement, de leur classe.
Au mépris du service public d’enseignement et de recherche,
- Le gouvernement rompt avec l’idée que la formation au service public doit se faire au sein du service public, en mettant en place un calendrier des concours de recrutement (d’octobre à décembre) qui va précipiter le recours aux institutions privées pour un bachotage préparatoire aux épreuves durant les mois d’août et de septembre.
- Le gouvernement déséquilibre les formations universitaires existantes dans leur articulation avec la recherche, et prépare en particulier la disparition de toute formation à la recherche dans les lettres et sciences humaines et sociales en détournant les viviers d’étudiants des offres de formation existantes vers les seuls parcours d’enseignement.
Au mépris de toute écoute et de toute efficacité dans l’action gouvernementale,
- Les ministères de l’éducation nationale et de l’enseignement supérieur persistent dans la mise en place de la réforme de la formation des enseignants sans tenir le moindre compte des critiques unanimes et des propositions avancées par tous les acteurs de ce débat depuis des mois, notamment sur le calendrier des épreuves de concours et sur les nécessaires équilibres entre formation disciplinaire et formation pédagogique.
Nous n’appliquerons pas cette réforme, nous ne mettrons pas en place les stages, nous ne rédigerons ni projet de maquettes ni parcours de formation,
Nous ne contribuerons pas à la destruction du service public de l’enseignement et de la recherche de la maternelle à l’université.
Que le gouvernement prenne ses responsabilités. Nous prenons les nôtres !
Sauvons l’Université ! le 24 novembre 2009

mercredi 25 novembre 2009

Otro mundo es possible!










Divers et Urgent
Mail d'occupants de l'Université de Munich - Appel à une AG Internationale par Sorbonnard, le 25 Novembre 2009 à 13:13

L’ ”International Plenum for Better Education” (IPBE) de Munich réunit les revendications internationales et marque le départ d’un mouvement européen.
Nous tous, qui occupons des universités dans toute l’Europe, nous protestons pour un meilleur système d’éducation, nous avons déclenché un mouvement de revendications et nous avons recentré le discours public sur l’éducation. Il est temps pour nous d’élargir définitivement nos revendications à une échelle européenne. Rejoignez nous ce week-end pour qu’ensemble nous donnions le signal de départ au mouvement éducatif européen. Toutes les universités, quelles soient occupées ou non, sont invitées à ce joindre à nous à Munich.
A partir de vendredi soir (27.11) jusqu’au dimanche midi (29.11). Le plénum Européen se tiendra dans les amphis de l’université de Munich où nous dresserons la liste de nos revendications.

Le comité aux relations internationales vous pris de dépêcher dans l’idéal trois personnes à Munich. En effet, en raison du grand nombre d’universités occupées et de la grande demande de participation, seulement ce nombre de personnes pourra être pris en charge.
Naturellement toute personne désirant se battre pour un meilleur système éducatif, est invitée à venir à Munich!

En bref:
International Plenum for Better Education Vendredi, 27.11. Dimanche, 29.11.
Université de Munich - Ludwig-Maximilians-Universität (LMU)
Inscription:international[a]unsereunibrennt.de
Infos actualisées en continue et forum sur: www.ipbe.eu

Otro mundo es possible!
Venceremos!
Hasta la victoria siempre!

Le comité aux relations internationales Des universités occupées de Munich et de Vienne

PS : Participez dès maintenant, sur www.ipbe.eu, en mettant en ligne vos revendications et propositions thématiques.

Faut-il imiter les Japonais (3) ?


Japon: déguisés en femmes, des policiers veulent piéger les voleurs

(AFP) – Il y a 2 heures

TOKYO — Des policiers japonais experts en arts martiaux arpentent, déguisés en femmes, les rues de Nagoya (centre) la nuit pour prendre sur le fait les voleurs à la tire.

Depuis le mois d'octobre, ces drôles de dames, équipées de perruques, talons aiguilles et surtout de sacs à main de luxe, servent d'appât pour attirer les chapardeurs.

Les candidats doivent répondre à des critères précis: être svelte et ceinture noire de judo ou karate. "Des policiers costauds seraient immédiatement démasqués", a expliqué un officier cité par le quotidien Asahi.

Un membre de l'escouade taille mannequin (1,71 mètres pour 61 kilos) s'est dit fier de sa mission: "C'est lâche de s'attaquer à de faibles femmes".

La ressemblance des policiers déguisés avec les membres du beau sexe prête parfois à confusion: un jeune policier a ainsi confié la "panique" qu'il a ressentie lorsqu'un conducteur s'est arrêté à son niveau, lui proposant d'aller faire un tour en ville.

L'unité n'a pour l'instant arrêté aucun voleur, a précisé le journal.

Copyright © 2009 AFP. Tous droits réservés.

Modeste contribution d'Étourneau à la recherche nationale sur l'identité nationale (15)



MERCI LE POST !

mardi 24 novembre 2009

Faut-il imiter les Etats-Unis ? (Suite - n° 6)


Mme Pécresse a tout faux (si tant est que, Lisbonne et Europe obligent, elle soit, comme son bon patron, responsable de quoi que ce fût...) !

« Barack Obama "a injecté dès 2009 162 milliards de dollars (109 milliards d'euros) de subventions fédérales dans la recherche, et en a programmé 142 autres pour 2010. C'est le plus gros effort de l'histoire américaine", explique Albert Teich, directeur des Science & Policy Programs de l'American Association for the Advancement of Science. [...] Mais, pour la communauté scientifique américaine, l'acte politique le plus important a peut-être été le Memorandum on Scientific Integrity (9 mars), par lequel la Maison Blanche a enjoint à toutes les agences et administrations fédérales d'utiliser les résultats de la recherche universitaire pour élaborer leurs propres décisions et programmes...
Car, estime Albert Teich, les moyens financiers - certes indispensables - ne suffisent pas s'ils ne sont pas accompagnés par la mobilisation des chercheurs et la confiance entre les différents partenaires du système d'innovation, publics et privés, politiques et professionnels. Une confiance qui peine à se construire, particulièrement en France. En témoigne la violente réaction du monde académique à la critique à peine voilée de leurs performances par Nicolas Sarkozy dans son discours du 22 janvier sur la recherche, et la longue paralysie de l'université française qui a suivi.
[...] Luke Gheorghiou, professeur de politique et de gestion des sciences et techniques à l'université de Manchester, note que "le concept d'innovation par la demande était considéré comme incompatible avec la libre concurrence".
Aujourd'hui, même la Commission européenne, au vu des piètres résultats de la stratégie de Lisbonne, semble revenir sur cette opinion. [...]
Comme l'illustre Rémi Barré, professeur au Conservatoire national des arts et métiers et membre du groupe de réflexion FutuRIS sur la recherche en France, "si l'on veut inventer le véhicule ou la maison du futur, il ne faut pas seulement subventionner la R & D de Renault et de Bouygues, mais aussi intégrer à un programme d'innovation les associations de quartier, et mener des expérimentations collectives". »
Extraits de l'article « Recherche : le petit pas du grand emprunt » par Antoine Reverchon, article paru dans l'édition du 24.11.09 « LE MONDE ECONOMIE ».

CQFD

Modeste contribution d'Étourneau à la recherche nationale sur l'identité nationale (14)

lundi 23 novembre 2009

Toujours la Suisse !


« Université: au tour des étudiants lausannois de se mobiliser


Les étudiants de l'Université de Lausanne se sont mobilisés contre la marchandisation et la privatisation des études. Ils suivent l'exemple de leurs homologues européens et alémaniques. Des actions, des stands et des débats sont prévus jusqu'à mercredi.

ats - le 23 novembre 2009, 21h00

Les étudiants de l'Université de Lausanne se sont mobilisés contre la marchandisation et la privatisation des études. Ils suivent l'exemple de leurs homologues européens et alémaniques. Des actions, des stands et des débats sont prévus jusqu'à mercredi.

A cette date, une mobilisation plus générale est prévue. Elle permettra de savoir si les étudiants ont envie de poursuivre le mouvement et le cas échéant comment, a expliqué Gaetan Nanchen, secrétaire général de la Fédération des associations d'étudiants de l'Université de Lausanne.

A Lausanne comme ailleurs en Suisse, les étudiants protestent contre l'augmentation des taxes d'étude, la mise en place d'un numérus clausus généralisé et des salles de cours bondées, rappelle la Fédération des associations d'étudiants. La situation de nombre d'entre eux n'est plus acceptable, avec un régime de bourses dépassé, aucun système de logement digne de ce nom et une rigidité des cursus accrue.

Depuis une semaine, les étudiants bernois et zurichois occupent respectivement l'aula de l'Université de Berne et la plus grande salle de cours de celle de Zurich. Pour l'instant les rectorats n'ont pas prévu de sévir, mais à Zurich les étudiants doivent quitter les lieux d'ici mercredi matin, selon un ultimatum posé par la direction.

Les étudiants bâlois ont mis fin à l'occupation de l'aula de leur université vendredi, après dix jours. Les étudiants suisses protestent contre les effets de la réforme de Bologne. Ils dénoncent notamment l'influence de l'économie privée. »


Modeste contribution d'Étourneau à la recherche nationale sur l'identité nationale (13)

dimanche 22 novembre 2009

schizophrénie (suite 4)

Citations intéressantes trouvées sur le blog, tout aussi intéressant

"(...) L'université, devenue schizophrénique entre ses velléités de professionnalisation et sa prétention à assurer encore le rôle de conservatoire des savoirs, ne sait plus à quel saint se vouer. Non seulement prise entre deux feux, mais surtout atteinte de deux maladies pour l'instant incurables - j'entends le pédagogisme, maladie contractée au collège, répandue dans les Instituts Universitaires de Formation des Maîtres, lieu où le pédantisme atteint des sommets d'outrecuidance et d'imposture, de quoi réveiller Rabelais, Montaigne, Molière et La Bruyère, pour une guerre contre les galimatias ; et bien sûr l'érudition gratuite, prétentieuse et vaine, autre fléau, celui-là nettement plus ancien, qui discrédite la majeure partie d'une élite, ronronnante, se confortant dans ses thèses vétustes, craignant les innovations du savoir comme la peste, se sentant menacé dès qu'un esprit s'aventure avec audace sur une terre qu'elle juge sienne, chasse gardée de son confort intellectuel poussiéreux. Ce second mal s'appuie comme le premier sur l'usage éhonté d'un jargon incompréhensible, arme brandie contre toute invasion extérieure qui menacerait d'effriter l'ivoire de la tour. Maladie de la consanguinité intellectuelle qui dégénère la pensée, vidée de son sens, tandis que les nouveaux pédants gagnent du terrain et imposent partout le non-sens.

Où penser encore aujourd'hui ? Mais comme cela s'est toujours fait ! Chez soi, seul, ou entre esprits curieux disposés à s'ouvrir, non à se montrer, ni à tenir salon. Fabriquer un meuble, cultiver des roses, apprendre à jouer d'un instrument de musique, peindre, goûter les saveurs (...) autant de pratiques culturelles actives où l'on s'essaie soi-même, où l'on engage ses facultés, où l'on teste ses aptitudes, ses limites. Cette culture souterraine donne une ascèse, un pouvoir qu'il est toujours urgent de protéger, force menacée, guettée, traquée par ceux qui s'attaquent à tout ce qui pense librement, à l'écart."

Florence Balique , "De la Séduction littéraire", PUF Philo., novembre 2009.

"C'est contre vous que j'écris, messieurs les "cerveaux à bourrelets" [Rabelais], messieurs les professeurs, qui savez très bien de quoi je parle, de votre imposture, de votre étalage culturel dénué de sens, de votre prétention à un savoir que vous ne maîtrisez pas mais que vous utilisez comme pouvoir pour asservir et vous élever dans le monde, et pour abêtir même, chaque fois que vous le pouvez, de votre cynisme qui nuit à l'enjeu démocratique par affirmation de privilèges linguistiques illégitimes, car avec vos mots mal sonnants vous n'attrapez que du vent, mais vous confisquez cette culture vivante qui ne vous appartient d'aucun droit".

"De la Séduction littéraire" de Florence Balique
Florence BALIQUE est docteur ès Lettres et enseigne la littérature française classique à l'Université de Versailles-Saint-Quentin en Yvelines.
Presses Universitaires de France, coll. "L'interrogation philosophique", 2009, 304 p.
ISBN : 978-2-13-054502-6
Prix : 28,00 €