mercredi 4 novembre 2009

Cette chance, vitale pour la vie, de se déprendre...



Dans les dernières lignes de Tristes tropiques, Claude Lévi-Strauss nous engageait à rechercher
« cette faveur que toute société convoite, quels que soient ses croyances, son régime politique et son niveau de civilisation ; où elle place son loisir, son plaisir, son repos et sa liberté ; chance, vitale pour la vie, de se déprendre et qui consiste — adieu sauvages ! adieu voyages ! — pendant les brefs intervalles où notre espèce supporte d’interrompre son labeur de ruche, à saisir l’essence de ce qu’elle fut et continue d’être, en deçà de la pensée et au delà de la société : dans la contemplation d’un minéral plus beau que toutes nos œuvres ; dans le parfum, plus savant que nos livres, respiré au creux d’un lis ; ou dans le clin d’œil alourdi de patience, de sérénité et de pardon réciproque qu’une entente involontaire permet parfois d’échanger avec un chat.
12 octobre 1954 - 5 mars 1955. »

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