lundi 16 novembre 2009

qu'un tel mouvement se reproduise, ce serait complètement incompréhensible

Interviewé par La Dépêche, « Daniel Filâtre, président de l'université de Toulouse-Le Mirail, exclut toute possibilité de retrouver une situation ressemblant à celle d'il y a quelques mois. “Je suis inquiet, mais vigilant. Il est hors de question qu'un tel mouvement se reproduise, ce serait complètement incompréhensible. Je saurai faire preuve de fermeté pour éviter que les formes de mobilisation perturbent le fonctionnement de l'université ”, affirme-t-il. »
Mais pourquoi serait-ce « complètement incompréhensible » ? Absolument rien n'a changé par rapport à la situation du printemps dernier. On pourrait même dire que cela a empiré, tout ce qui était contesté par le mouvement ayant été mis en place dans le désordre et la précipitation. Est-ce l'historien-sociologue qui parle au nom du principe rebattu que « l'histoire ne se répète jamais », ou en tablant sur la lassitude et les inquiétudes laissées par l'ampleur et l'échec du mouvement dernier ? La Dépêche, étrangement, et assez fielleusement, précise de son côté : « En cause cette fois-ci, la précarité étudiante, la « mastérisation » des IUFM (instituts de formation des maîtres, N.D.L.R.), et la réforme du financement des universités, qui, selon eux, pourrait conduire à « une privatisation rampante de l'enseignement et de la recherche » On aura bien lu : « en cause cette fois-ci » ! Alors qu'il s'agit toujours des mêmes revendications, des mêmes problèmes non résolus ou résolus au pire ! La condamnation sous-jacente, mais évidente, est : « ils s'agitent pour s'agiter et agiter, et ne savent plus quoi inventer pour se justifier ». Mais une lecture de la presse internationale (qui ne doit guère intéresser ni La Dépêche ni M. Filâtre) devrait au moins faire prendre conscience que cette « agitation » s'étend (déjà ?) à plusieurs pays... Et, si, par ailleurs, les revendications du mouvement dernier étaient toutes nulles et non avenues, pourquoi M. Filâtre n'a-t-il pas fait preuve de cette fermeté qu'il affirme maintenant ? Pourquoi avoir fait perdre six mois à l'ensemble de la communauté universitaire pour en arriver à appeler la police ? Rapport de forces ? Seule la force comprend la force ? Comprenne qui voudra...


Au même moment nous apprenons :
« Vendredi, le gouvernement a présenté aux syndicats ses décisions pour la mastérisation de la formation et du recrutement des enseignants. Les ministres Valérie Pécresse et Luc Chatel ont choisi, pour le calendrier des concours, ce qui était considéré même par la commission Filâtre (le président de l'Université Toulouse le Mirail) comme “la pire des solutions”, avec un concours d'admissibilité en décembre de l'année de M2. »

Que fait-on contre le pire, M. Filâtre ? Quand on est courageux, on démissionne... Et on ne démobilise pas ses troupes, en tout cas, même si on n'est pas d'accord avec les moyens employés !

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