jeudi 29 avril 2010

La France est-elle une démocratie ? (66)


En réalité une MONARCHIE ÉLECTIVE, si l'on en croit Mme Nadine Morano sur le site de LibéOrléans !
«Ce n’est pas un collectif qui gouverne la France. La démocratie c’est ceux qui sont élus qui sont en charge»
Cela promet pour les retraites, comme cela « a eu » promis pour l'université, la justice, etc., etc.

28/04/2010
Nadine Morano: «Ce n'est pas un collectif qui gouverne la France»

Nadine Morano à Orléans

envoyé par LibeOrleans. - L'info video en direct.

PETITE ENFANCE. Nadine Morano était ce matin à Orléans pour assurer les acteurs du milieu de la petite enfance des efforts consentis par le gouvernement pour «améliorer et diversifier l’accueil». Si dans la bouche de la secrétaire d’état à la famille les projets allaient bon train (50% des objectifs atteints, selon elle), les personnels concernés goûtaient moyennement le discours ministériel (Lire la suite...)

IMG_3550 Au coeur de l’opposition entre personnels des crèches et gouvernement, il y a ce futur décret qui instaurerait le surbooking - possibilité de remplir les établissements à 120% des capacités - au détriment des qualités d’accueil. «On ne demande rien d’autre que le retrait de ce décret», expliquent Corinne et Monique, représentantes de l’intersyndicale locale. «Il conduirait en outre au remplacement des auxiliaires de puériculture par des niveaux Bep. C’est une formation insuffisante. Nous voulons continuer à pouvoir répondre aux besoins de l’enfant».

IMG_3568Pour Nadine Morano, qui assure que la prochaine publication du projet de décret prouvera que l’avenir des crèches n’est pas menacé, la position des syndicats et du collectif «Pas de bébés à la consigne!» relève simplement de la malhonnêteté. «C’est de la manipulation, de la désinformation et de l’amalgame», répond-t-elle. «Il n’a jamais été question de toucher à la sécurité des enfants». Et de conclure sévèrement: «Ce n’est pas un collectif qui gouverne la France. La démocratie c’est ceux qui sont élus qui sont en charge».

Le gouvernement affiche un objectif de création de 200.000 places d'accueil petite enfance d'ici 2012. Il parle d'un effort financier total de 1,3 milliards d'euros. De son côté, le collectif «Pas de bébés à la consigne!» (qui appelle à une nouvelle journée d'action le 6 mai 2010) parle de bidonnage des chiffres et des objectifs.

Mourad Guichard

mardi 27 avril 2010



L'OEIL DE THIBAUT SOULCIÉ

newsletter@listes.telerama.fr

lundi 26 avril 2010

La France est-elle une démocratie ? (65)


"On est prêt à prendre des risques juridiques parce que nous pensons que l'enjeu en vaut la chandelle" !
François Fillon, premier ministre

Source : éditorial du Monde daté du 27 avril

Les leçons de courage, de piété et de démocratie... d'un écureuil !

samedi 24 avril 2010

Les méfaits annoncés de la LRU (28) : le commencement de la fin ?


Lettre du Collectif MARRE aux collègues de l’Université Stendhal, suite au vote par le CA de l’établissement des projets de maquettes de Masters d’enseignement le lundi 29 mars 2010 (18 avril 2010)

Pour lire cette lettre sur le site Coordination enseignement supérieur et recherche – Grenoble

Chèr-e-s collègues,

Nous étions des milliers, des dizaines de milliers. Nous avons hissé haut notre refus et nous avons tenu des mois, et des troupeaux de chaises sont parties en vacances, et des centaines d’heures se sont égrenées en ronde infinie des obstinés : nous ne défendions aucune corporation, aucun privilège, aucun conservatisme, mais une seule idée, une seule : l’éducation n’est pas un marché, la recherche n’est pas une marchandise !

Nous nous sommes battus, et nous avions raison.

Le rouleau compresseur est passé, et nous sommes passés dessous. Nous avons perdu cette bataille, et beaucoup d’entre nous ne s’en sont pas encore remis. Oui, mais qu’avons-nous perdu ? Avons-nous perdu nos convictions, nos idées, notre indépendance d’esprit ? Avons-nous perdu notre raison, notre critique, notre cohérence, notre logique ? Avons-nous perdu notre conscience, nos valeurs, l’idée même de notre mission de service public ?

Non mais… nous avons perdu, alors il faut se faire une raison.

On nous impose une réforme que nous nous accordons tous à juger nocive, incohérente, délétère. Durant le seul mois de décembre 2009, 27 conseils d’administration d’université, la conférence des présidents d’université (CPU), l’ensemble des syndicats et des associations, des jurys de Capes et d’agrégation (en langues et en histoire notamment), ainsi que le Cneser l’ont rejetée. Rarement une telle unanimité aura été atteinte. Aujourd’hui la principale fédération de parents d’élèves appelle à abandonner cette réforme. La résistance s’organise dans les lycées et les écoles, et de nombreux enseignants du premier et du second degré refusent d’être tuteurs, compte tenu des conditions de stage ahurissantes. Les formateurs du Collectif de l’IUFM de Grenoble s’adressent solennellement à nous, universitaires :

« L’Université va-t-elle enclencher ce processus destructeur de l’école publique en France ? Pouvons-nous accepter de mettre en place ce que nous jugeons professionnellement infaisable et éthiquement inacceptable ? »

Et nos départements et nos Conseils de voter à coeur perdu de belles motions : « vous avez raison ! »

Oui, certes, mais… entend-on :

Mais…, pour sauvegarder notre « coeur de métiers », il faut se contenter d’organiser le « moins pire » et de proposer des maquettes, les moins nocives possibles. Mais…, « pour le bien de nos étudiants », il faut proposer quelque chose, car de toutes façons, si on ne le fait pas, d’autres le feront à notre place. Mais…, de toutes façons il n’y pas le choix, car les lois sont les lois et les décrets sont les décrets. Mais…, bon, reconnaissons qu’il y a peut-être un peu de bon au milieu de tous ce mauvais…

Alors, envers et contre tout, ces satanées maquettes ont été votées (pas à l’unanimité… cf. infra), contre nos convictions, contre nos idées, contre nos valeurs, contre notre esprit critique, contre nos consciences professionnelles, contre tous ces enseignants du premier et second degré qui résistent encore, contre ces formateurs de l’IUFM dont le « coeur de métier » est foulé au pied et qui sont encore assez naïfs pour s’adresser à nous, contre ces dizaines de milliers de personnes qui ont perdu des heures et des heures à tourner obstinément, en ronde infinie, l’an dernier, car ils croyaient encore en l’esprit de résistance – et contre nos enfants qui n’ont pas eu la chance de naître dans un monde où l’éducation représente encore une valeur et pas encore un bien de consommation.

« Et tant pis si nos étudiants sont perdus, tant pis si nous avions raison ! »

Il paraît que nous sommes devenus autonomes, autonomes et responsables. Alors nous exécutons les ordres du Ministère, même incohérents, même contradictoires, même si nous pensons que c’est mal, même si nous n’y sommes pas obligés. C’est ça l’autonomie, l’esprit de responsabilité ? Et quand des voix s’élèvent pour dire simplement : « nous avons perdu, mais ce n’est pas une raison… nous sommes toujours debout, prêts à résister collectivement », on hurle au scandale, au mépris ! Les hérétiques sont toujours ceux qui clament des évidences…

Certes nous avons perdu cette bataille-là… mais avons-nous perdu – aussi – la raison ?

le 18 avril 2010,

samedi 10 avril 2010

vendredi 9 avril 2010

La France est-elle une démocratie ? (64)


Agence France-Presse (AFP) - 07/04/2010 à 18h49
Les Français se sentent de moins en moins libres, égaux, fraternels

Les Français se sentent de moins en moins libres, égaux et fraternels, selon un sondage TNS-Sofres-Logica autour de la devise républicaine réalisé à l'occasion de la journée du Livre politique (10 avril), et publié jeudi dans le Nouvel observateur.

La liberté est la valeur républicaine qui rassemble le plus de suffrages: elle est la préférée de 47%, suivie de l'égalité (36%) et de la fraternité (14%). 3% sont sans opinion.

55% des personnes interrogées répondent que "les gens depuis une dizaine d'années", sont "de moins en moins libres", 13% estimant qu'ils sont "de plus en plus libres", et 30% ni l'un ni l'autre.

Sur les raisons de cette diminution, 48% des personnes citent "de plus en plus de restrictions, d'interdits et de recommandations dans la vie quotidienne", et 40% "les contrôles radar de plus en plus nombreux".

En revanche, 40% des gens considèrent qu' "internet offre une plus grande liberté d'expression", autant estiment qu' "il y a de moins en moins de tabous dans la société, les moeurs"

Par ailleurs, 67% des personnes interrogées jugent que la société est "de plus en plus inégalitaire", contre 6% d'une opinion inverse, 24% répondant ni l'un ni l'autre, et 3% étant sans opinion.

52% lient les inégalités "au fait d'avoir un emploi stable ou non", 37% "à la couleur de la peau", 21% aux handicaps et au statut professionnel (fonctionnaire ou salarié du privé), 18% à la nationalité, et 17% à l'âge et au lieu d'habitation.

En revanche, 22% des personnes interrogées considèrent que les inégalités qui reculent le plus sont liées aux handicaps, 19% à l'instruction, et 18% au sexe.

Pour ce qui est de la fraternité, 60% des personnes interrogées répondent qu'il y a "de moins en moins de fraternité", 8% "de plus en plus", 29% ni l'un ni l'autre (3% sans opinion).

Enquête réalisée les 25 et 26 mars auprès d'un échantillon représentatif de 1.000 personnes de 18 ans et plus interrogées en face à face à leur domicile (méthode des quotas).

jeudi 8 avril 2010

La France est-elle une démocratie ? (63) + Les méfaits annoncés de la LRU (28)



À quoi sert le bouclier fiscal ? À massacrer la formation des enseignants ! - Christophe Pébarthe, le blog de Médiapart, 1er avril 2010


En 2009, 16 350 foyers fiscaux ont reçu au titre du bouclier fiscal 585 millions d’euros. Les 1 000 plus riches d’entre eux dont le patrimoine dépasse le plus souvent 15,8 millions d’euros en ont capté 368 millions, soit un chèque moyen de 360 000 euros ; les cent plus riches, 115 millions d’euros, soit un chèque moyen de 1,15 million d’euros. Certains députés de la majorité s’interrogent désormais sur cette mesure, après l’avoir votée avec enthousiasme, et envisagent de la supprimer.

Parallèlement, avec la réforme de la formation des enseignants qui aura pour effet immédiat d’affecter des fonctionnaires stagiaires à temps plein ou presque devant des classes, ce que chacun s’accorde à trouver scandaleux, le gouvernement économise 3 061 postes équivalent temps plein dans le primaire public et 2 244 postes équivalent temps plein dans le secondaire public, soit 5 305 postes. En terme de coût pour le budget de l’État, cette suppression de postes équivaut à un montant inférieur à 200 millions d’euros annuels.

Autrement dit, pour notamment favoriser la situation de 1 000 foyers fiscaux possédant pour la plupart d’entre eux un patrimoine dont la valeur dépasse les 15,8 millions d’euros, le gouvernement s’apprête donc à placer 16 500 enseignants sans formation devant 1,6 million d’élèves (selon les calculs de Sauvons l’Université !). Ajoutons que ces nouvelles modalités d’affectation des fonctionnaires stagiaires sont couplées avec des dates de concours (entre septembre et novembre au lieu du printemps) qui désorganisent les cursus universitaires et les préparations.

En supprimant le bouclier fiscal, en revenant à une année de stage avec une formation en alternance pour les enseignants nouvellement recrutés, en demandant au Ministre de l’Éducation Nationale de revoir le calendrier des écrits des concours de recrutement et en restituant les postes économisés sur le dos des élèves, des enseignants, des parents et de la société toute entière, les députés pourraient montrer qu’ils sont capables d’entendre certains messages des Français et même d’appliquer la politique du président de la République qui, s’adressant aux enseignants, déclarait le 4 septembre 2007 : "La Nation vous doit une reconnaissance plus grande, de meilleures perspectives de carrière, un meilleur niveau de vie, de meilleures conditions de travail". Une reconnaissance plus grande et de meilleures conditions de travail supposent une entrée digne dans les métiers de l’enseignement.

Ce sont désormais les membres de la communauté universitaire, 1,6 million d’élèves et leurs parents, 16 500 futurs nouveaux enseignants qui vous regardent et qui attendent un collectif budgétaire. Serez-vous plus sensibles au doux regard de 16 350 foyers fiscaux, députés de la majorité ?

Christophe Pébarthe, maître de conférences en histoire grecque à l’université Bordeaux 3

lundi 5 avril 2010

La France est-elle une démocratie ? (63)


Le poème anti-Sarkozy qui a valu au gendarme d'être suspendu


Rue89 republie en intégralité le poème, signé l'adujdant A.

« Il faisait beau alors, le jour où j'ai signé !
Je me souviens comme j'étais fier de m'engager,
D'être formé à ce métier par mes aînés…

Du bon droit je voulais être le soldat,
Dans le respect des traditions et des hommes.
Du citoyen, à tout faire je serai l'homme !

De ma personne alors, j'ai donné sans compter.
Ma famille dans cette voie s'est trouvée liée.
Mes devoirs étaient les siens sans qu'elle ait signé…

Nos Gradés, nos Officiers étaient nos modèles.
Ils savaient nous motiver et nous ordonner.
Alors nous étions soudés, unis et fidèles…

Nous savions des sacrifices la juste raison,
Et étions tous reconnus “Servants de la Nation ! ”
De la France, la plus noble et vieille Institution.

Un nouveau Roy fût nommé, et tout a changé.
Diviser pour mieux régner, tel était son but !
Il y parvint bien, précipitant la chute !

Pour ce faire, il choisit bien parmi les nôtres,
Ceux d'entre eux les plus vénaux, les moins fidèles,
Leur fit tant miroiter, qu'il furent ses “apôtres”.

Ces vendus et parjures aujourd'hui, ont ourdi
D'enterrer sans coup férir notre belle histoire…
De nous taire ils nous ordonnent, arguant : “Tout est dit ! ”

L'un des nôtres osa parler sans démériter,
se faisant ainsi le râle de notre douleur…
Il fût vite éliminé par ces fossoyeurs !

Aujourd'hui, Sainte Geneviève saigne et pleure,
Je sens bien ses larmes chaudes sous mon képi,
Comme si sur moi SARKOZY faisait son pipi…

Soldats nous sommes, et c'est debout que nous mourrons.
Et à l'instar de CAMBRONNE, “MERDE” nous dirons.
Nous briserons nos armes, mais nous taire “Pas question ! ”

Nous ne sommes que des hommes, soldats mais citoyens,
Et nos voix dans l'urne pèsent bien pour un scrutin…
Qu'on les entende ensuite, d'étonnant n'a rien.

Nous taire il ne faut point, surtout si c'est la fin !
Au pays des Droits de l'Homme, on dénie les miens.
Fidèle, loyal je suis, muet je ne suis point.

Même si tout est fini, que prévue est la fin,
Nous n'irons au sépulcre qu'après avoir tout dit.
Geneviève, Chère Patronne, Il pleut sous nos képis ! »


La France est-elle une démocratie ? (62)


Une pétition (significative) en ligne :

To: Monsieur le Ministre de l'Education Nationale

Les Arrêtés du 28 décembre 2009 réformant les concours de recrutement des enseignants du premier et du second degrés (J.O. du 6 janvier 2010) prévoient à compter de la session 2011, dans les épreuves orales, une évaluation de la compétence dite « Agir en fonctionnaire de l'Etat et de façon éthique et responsable », dont la définition est donnée dans l'annexe de l'Arrêté du 19 décembre 2006 (point 3 « les compétences professionnelles des maîtres »). Cette évaluation occupe en apparence une place mineure dans l’oral de l’Agrégation (4 points sur 20 de l’épreuve orale où elle s’insère), ou même dans l’oral du Capes (6 points sur 20), mais il est aussi prévu par les Arrêtés que lorsqu'une épreuve comporte plusieurs parties, la note zéro obtenue à l'une ou l'autre des parties est éliminatoire. Et il est par ailleurs annoncé que les jurys des concours pourraient, outre les membres (issus du corps de l’Inspection ou des corps enseignants) proposés par le Président du jury, « comprendre des personnes choisies en fonction de leurs compétences particulières ».
En somme, les futurs candidats seraient supposés faire la preuve, au cours d’un entretien d’une vingtaine de minutes avec le jury (« exposé du candidat à partir d'un document fourni par le jury (dix minutes) et entretien avec le jury (dix minutes) »), de leur bonne moralité, cette évaluation pourrait être confiée à des personnes aux « compétences particulières », et une prestation insatisfaisante pourrait leur valoir une note éliminatoire.
Nous ne pouvons accepter qu’un certificat de bonne moralité – en vertu de quels principes, de quels critères ? - soit désormais requis pour accéder aux fonctions d’enseignant ; nous ne pouvons admettre qu’un jury puisse éliminer des candidats, en supputant dans le cadre d’une épreuve orale aux contours opaques leur incompétence en matière d’éthique et de responsabilité ; nous ne pouvons comprendre comment pourrait être suspecté le désir d’être un enseignant compétent et dévoué, s’agissant de personnes qui, au terme de plusieurs années d’étude exigeantes, et d’une ou plusieurs années de préparation spécifique, se présentent aux concours de recrutement de l’enseignement.
Enfin, cette disposition nous paraît des plus dangereuses car elle suggère une volonté de contrôle des consciences, étrangère à notre tradition républicaine. Les concours de recrutement ne sauraient évaluer que les compétences disciplinaires et les aptitudes pédagogiques des candidats.
C’est pourquoi nous demandons solennellement à Monsieur le Ministre de l’Education Nationale que l’évaluation de la compétence « Agir en fonctionnaire de l'Etat et de façon éthique et responsable » soit retirée au plus vite de l’ensemble des concours de recrutement de l’Education Nationale, pour lesquels elle est actuellement programmée.

Sincerely,


A propos de l'évaluation de la compétence dite « Agir en fonctionnaire de l'Etat et de façon éthique et responsable », on trouvera des commentaires très intéressants sur le blog de Luc Cédelle, journaliste « spécialisé » en éducation du journal Le Monde :

Yves Madiran a bien voulu nous communiquer qu'il a envoyé sur ce blog et qui se trouve toujours « en attente de modération » à ce jour :

« Agir en fonctionnaire de l’Etat de manière éthique et responsable » ? Pour ma part, « agir de manière éthique et responsable », relève d’un tout autre ordre, — social, moral, idéologique, métaphysique —, que celui d’avoir à « agir en fonctionnaire de l’Etat ». Réunir ces deux ordres de la vie et de la pensée n’a que peu de sens, dans la mesure où le respect de l’éthique et le sens de la responsabilité personnelle dépassent, sont d’un ordre supérieur à celui du fonctionnariat, de même que, pour Pascal, l’ordre de la charité était infiniment supérieur à l’ordre du savoir. Un des malheurs de l’église catholique actuellement mis en pleine lumière, n’est-il pas justement d’avoir confondu plusieurs ordres des choses, n’exigeant officiellement de ses clercs que d’« Agir en fonctionnaire de l’Eglise de manière éthique et responsable » Bref, pour moi qui aurai enseigné en collège, au lycée, à l’université, en France et à l’étranger, « Agir en fonctionnaire de l’Etat de manière éthique et responsable » aboutirait souvent à une alliance dans les termes insupportable, sans parler même de tous les obstacles techniques si bien résumés dans les commentaires précédents. Par ailleurs, vous insistez, M. Cédelle, sur « la nécessité de bien distinguer les spécificités de l’enseignement ». Or, la spécificité du métier d’enseigner ne ressort-elle pas d’abord de l’ordre du désir ? Désir de savoir, désir de transmettre, désir d’un rapport le plus désintéressé possible à autrui. Or un désir ne semble pas être quantifiable, encore moins évaluable. Mais que ce soit là précisément la dimension du métier que l’Etat veuille contrôler à sa source même, et si possible anéantir, c’est ce qu’il est facile de concevoir. Particulièrement de la part d’un Etat désormais dominé par la pensée néo-libérale considérant l’homme comme intrinsèquement mauvais. M. Cédelle, je crains de ne pas pouvoir vous convaincre sur ce point. Mais j’observe dans vos propos une évolution qui vous porte à mieux concevoir les raisons et les arguments des opposants. J’entendais d’ailleurs récemment M. Michel Rocard expliquer à la radio la différence entre concertation et négociation (il s’agissait des retraites), et les avantages de la négociation sur la concertation, lorsque l’on veut du moins réformer durablement un système. Vous est-il enfin apparu que, pour ce qui est de l’enseignement et de la recherche nous n’en sommes même pas parvenus au stade de la concertation ? ce qui ne permet pas, en effet, de bien augurer de la suite de toutes ces réformes…

Rédigé par : Yves Madiran | le 04 avril 2010 à 14:29 | Alerter
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dimanche 4 avril 2010

Quelques nouvelles du Japon pour nous mettre du baume au cœur en ces temps de “ démocratie totalitaire ” (2) !


Photos SF, tous droits réservés.

les méfaits annoncés de la LRU (27) : ce n'est qu'un début...

DEUXIÈME MOTION DU JURY DE CAPES DE LETTRES CLASSIQUES

Les membres du jury du Capes de Lettres Classiques ont pris connaissance des conditions dans lesquelles le Ministère, par l’intermédiaire de monsieur Santana, a convoqué individuellement Mme S. Luciani, vice-présidente du jury, suite à leur première motion, fruit d’une concertation collective et argumentée, votée à une large majorité, soutenue par la 8ème section du CNU comme par toutes les associations de promotion des humanités classiques, et visant à dénoncer le caractère pernicieux de la réforme mise en oeuvre par l’Arrêté du 28 décembre 2009 fixant les sections et les modalités d’organisation des concours du certificat d’aptitude au professorat du second degré, publié au Journal Officiel du 6 janvier 2010.
Après avoir été informé de la convocation et de la teneur de l’entretien, le jury du Capes de Lettres Classiques tient à affirmer les points suivants :
1. Exprimer de façon publique et argumentée son opinion sur les réformes en cours est pour tout enseignant un droit, garanti à tous les citoyens par la liberté d’expression ; ce droit relève de la déontologie lorsque l’enseignant fait partie d’un jury habilité à apprécier les connaissances et compétences d’un candidat au métier d’enseignant.
2. Les membres d’un jury de concours national d’enseignement, quel que soit leur statut, ne sauraient être tenus pour des exécutants muets du Ministère, mais demeurent, collectivement et individuellement, soucieux de la qualité de la formation et du recrutement des enseignants ; seule cette qualité peut garantir la valeur des enseignements qui seront dispensés par les futurs admis au concours, et l’égalité des conditions d’accès aux connaissances et compétences que tout futur citoyen est en droit d’acquérir dans le cadre de l’école publique. Or c’est cette qualité que la réforme en cours met gravement en péril.
3. Les membres du jury de Capes de Lettres Classiques demandent à nouveau instamment l’ouverture de la concertation qui avait été promise par le Ministère comme préalable à la publication des arrêtés, et qui n’a pas eu lieu. Cette concertation doit porter notamment sur le calendrier et les modalités des épreuves écrites et orales du concours, dont ils continuent d’estimer qu’ils ne permettront pas, en l’état des textes, d’évaluer équitablement les candidats. À ce titre, les membres du jury renouvellent les remarques et propositions qui faisaient l’objet de la première motion.
4. Tant que les discussions n’auront pas abouti, les membres du jury de Capes de Lettres Classiques ayant approuvé et signé la première motion, forts de leur expérience en matière de recrutement des professeurs de lycées et collèges comme en matière d’enseignement, entendent persister dans leur intention et leur propos, et continueront de faire connaître, au Ministère comme à l’opinion publique, les raisons argumentées de leur opposition ferme à la réforme imposée sans concertation.

La France est-elle une démocratie ? (61)