samedi 31 octobre 2009

N'est-ce pas ! M. Maxime Amiot et quelques autres, pour les articles sur l'université...

Les principaux points du projet de code de déontologie des journalistes
LEMONDE.FR | 30.10.09 | 18h44 • Mis à jour le 30.10.09 | 18h44
« Définition du métier :
"Le journaliste a pour fonction de rechercher, pour le public, des informations, de les vérifier, de les situer dans un contexte, de les hiérarchiser, de les mettre en forme, et éventuellement de les commenter, afin de les diffuser, sous toute forme et sur tout support".

"L'indépendance du journaliste, condition essentielle d'une information libre, honnête et pluraliste, va de pair avec sa responsabilité. Le journaliste doit toujours avoir conscience des conséquences, positives ou négatives, des informations qu'il diffuse".

Pratiques :
***- Le journaliste doit s'attacher avant tout à l'exactitude des faits, des actes, des propos qu'il révèle ou dont il rend compte.
***- Il examine avec rigueur et une vigilance critique les informations, documents, images ou sons qui lui parviennent.

***- Il s'assure que les textes, documents, images qu'il présente n'ont fait l'objet d'aucune altération ou falsification.

***- L'origine des informations publiées doit être clairement identifiée.

***- Le journaliste s'interdit tout plagiat.

***- Il cite les confrères dont il reprend les informations.
***- Il rectifie les erreurs qu'il a pu commettre.
»

Lire la suite dans Le Monde.
On peut regretter que certains journalistes ne soient pas restés plus longtemps à l'université, notamment ceux du Point, du Figaro, des Échos, dont nous avons fait écho sur ce blog. Toutes ces pratiques qu'apparemment, il est devenu nécessaire de rappeler aux journalistes, sont celles sans lesquelles il est hors de question qu'un travail universitaire puisse être seulement déclaré recevable, voire soutenable à l'université. C'est particulièrement vrai en sciences sociales, humaines, humanités, ou sciences, études, recherches de tout autre nom dont on voudra bien les nommer, mais de même nature. Car l'idéologie et le subjectivisme peuvent naturellement y sévir plus que dans les sciences dures. En ce sens, l'université est très proche des médias, presque en concurrence, à l'heure du savoir en miettes. L'université elle-même n'est évidemment pas toujours ni en tous lieux au-dessus de tout soupçon. Mais rappelons que la soutenance des travaux est toujours publique, et que ces travaux sont par ailleurs rendus publics dès le niveau des masters. Qu'un grand nombre de garde-fous fonctionnent, ou fonctionnent encore...
C'est la raison pour laquelle les journalistes qui à longueur de temps dénoncent l'inutilité des facs de lettres devraient d'abord balayer devant leur porte. Sinon apparaîtrait clairement l'intérêt qu'ils ont à ce que soient évacués définitivement de notre société ces principes sommaires de toute vie intellectuelle tels que les si décriés enseignant-chercheurs passent leur vie à (sont mal payés pour) les inculquer à leurs étudiants, et tels qu'ils sont curieusement rappelés ci-dessus dans le projet d'une charte déontologique du métier de journaliste. Curieusement, c'est-à-dire comme s'ils n'allaient plus de soi...
Bien entendu, on doit s'inquiéter aussi du fait de savoir si, au moment même où l'on voudrait réinstaurer ces principes pour la presse et les médias, on ne s'emploie pas par tout un jeu de mesures, décrets, circulaires, réformes à en empêcher ou entraver leur traditionnelle mise en œuvre dans l'université.
Mais allons plus loin. Dans l'hypothèse fort probable où la création d'un code officiel de déontologie journalistique viserait en réalité, à travers tout un jeu analogue de mesures, décrets, circulaires, réformes, à entraver ou empêcher peu ou prou l'application des principes mêmes qu'on met en avant (dans cette schizophrénie qui caractérise actuellement la société française suivant de très bons esprits), les journalistes n'auraient-ils pas intérêt à faire davantage cause commune avec les universitaires dont ils ne privent pas par ailleurs d'utiliser les travaux sans toujours en référencer les auteurs, sans toujours leur faire dire ce qu'ils veulent dire...

vendredi 30 octobre 2009

Donnant, donnant ? Gagnant, gagnant ?



« Les universités américaines dominent encore cette année de manière écrasante le classement mondial des 100 meilleures universités réalisé par l'Université des Communications de Shanghai, contesté par certains pays.

Dans le classement 2009 publié vendredi sur le site de l'Université des communications (Jiatong), seules les universités britanniques Cambridge (4e) et Oxford (10e) se glissent parmi les dix meilleures universités aux côtés d'universités toutes américaines, avec en tête Harvard (1ere), Standford (2e) et Berkeley (3e), déjà trio de tête l'an dernier.

Dix-sept universités américaines sont dans les 19 premières de ce classement de 100 établissements au total. »

« le 29/10/2009 à 11h19 par Agence France-Presse (AFP)
La Chambre des représentants américaine a honoré mercredi le 2.650e anniversaire du philosophe chinois Confucius, non sans provoquer les récriminations de certains élus qui n'en voyaient guère l'utilité. La résolution célébrant l'anniversaire du philosophe et "sa contribution inestimable à la philosophie et la pensée sociale et politique", a été adoptée par 361 voix contre 47. »


La France est-elle une démocratie ? (9) « Des têtes vont tomber ! »



Stéphane Guillon et Yann Barthès: des têtes vont tomber!

Yann Barthès : « le petit journal peut partir à la retraite après avoir vu ça » :


jeudi 29 octobre 2009

Faut-il imiter l'Autriche ?


Au fait, plus aucune nouvelle dans les médias français du mouvement universitaire en Californie... Pas plus qu'il n'y en eut beaucoup au printemps dernier sur celui qui agita Barcelone...


« Les étudiants autrichiens revendiquent un enseignement de qualité et gratuit

LE MONDE | 28.10.09 | 14h11 • Mis à jour le 28.10.09 | 20h10
Vienne Correspondante

es parents riches pour tous" : la banderole est accrochée face à l'entrée de l'Audimax, le grand amphithéâtre de l'université de Vienne, devenu en six jours le foyer d'une contestation étudiante contre la dégradation de l'enseignement public, qui gagne peu à peu d'autres villes.

Graz et Klagenfurt, dans le sud, Innsbruck et Salzbourg, à l'ouest, connaissent à leur tour l'effervescence des assemblées générales et des occupations de locaux, un mode d'action insolite dans un pays attaché au consensus.

Des milliers de jeunes devaient manifester dans la rue, mercredi 28 octobre, pour réclamer le droit à un enseignement de qualité et totalement gratuit, deux exigences que la droite démocrate-chrétienne juge contradictoires.

"En Autriche, faire grève est tout à fait anormal, pas comme en France !", sourit la blonde Katrin, l'une des dizaines de volontaires mobilisés nuit et jour pour organiser une nébuleuse sensible aux messages postés sur les sites sociaux, Facebook ou Twitter, et aux consignes données sur le site Unibrennt.at ("l'université brûle"). Pourtant, hormis des poubelles incendiées le premier soir, l'ambiance reste sage : le cri de ralliement est "étudier sans entraves".

La dernière poussée de fièvre à l'université remontait à février 2000, lors de l'entrée de la droite populiste dans le gouvernement. Cette fois, le malaise naît de l'engorgement de certaines filières, et des incertitudes sur l'avenir.

Augmentation des inscrits

L'une des cibles des protestataires est le bachelor, ce diplôme intermédiaire conforme aux exigences européennes, mais dont beaucoup craignent qu'il ne les empêche d'accéder au master.

Autre sujet de mécontentement : les "blocs de modules" imposés depuis cette rentrée, qui rendent très difficile d'étudier de front deux matières ; et surtout le manque de crédits et d'infrastructures. La chute de l'université de Vienne, tombée de la 115e place à la 132e dans le récent palmarès international du supplément Times Higher Education, a assombri le climat.

"Il manque aux universités autrichiennes 150 millions d'euros, l'équivalent des droits d'inscription - 365 euros par semestre, introduits par la droite en 2000 - supprimés l'an dernier", souligne Werner Ramuszl, du Parti du peuple, l'ÖVP, la droite démocrate-chrétienne qui a formé en 2008 une coalition avec les sociaux-démocrates du SPÖ. Ces derniers avaient promis à leurs électeurs de rétablir la gratuité complète, une initiative que nombre d'experts jugent malvenue dans le contexte de la crise économique et d'une explosion des déficits publics.

Le nombre d'inscrits a soudain gonflé de 15 %, un phénomène aggravé par l'afflux d'étudiants allemands, les "réfugiés du numerus clausus", qui se heurtent aux barrières instaurées chez eux dans les filières les plus demandées, comme la médecine.

Un des seuls pays européens à ne pas restreindre l'entrée à l'université, l'Autriche a cependant instauré un quota en médecine pour limiter le nombre d'étudiants étrangers, et défendu jusqu'alors cette mesure contre la Commission européenne.

Beaucoup espèrent que la crise actuelle va permettre de repenser un système qui ne peut plus compter sur la seule générosité de l'Etat et se trouve aujourd'hui au bord de l'explosion.

Joëlle Stolz
Article paru dans l'édition du 29.10.09 »

Ne désespérons pas de la Chine...





Garderie de Pandas après le tremblement de terre en Chine....

mercredi 28 octobre 2009

Faut-il imiter les Japonais (2) ?



Ou « travailler plus pour mourir jeune » : ainsi sera résolu le problème des retraites et des déficits des sécurités sociales...

Sur 20minutes.fr
Créé le 28.10.09 à 08h34 | Mis à jour le 28.10.09 à 08h37 |

« Une gérante d'un McDonald's décédée d'une hémorragie cérébrale au Japon
SURMENAGE - 80 heures supplémentaires par mois...
Une gérante d'un McDonald's décédée d'une hémorragie cérébrale au Japon est morte de surmenage.
Cette employée d'un restaurant de la chaîne américaine à Yokohama âgée de 41 ans, avait travaillé plus
de 80 heures supplémentaires par mois au cours des six mois précédents son attaque.
Nouvelle victime du «karoshi» («mort au travail»), elle avait succombé à l'hôpital trois jours après son
attaque cérébrale, survenue en octobre 2007 alors qu'elle suivait une formation dans un autre
établissement de l'enseigne de restauration rapide.
«Elle avait présenté de premiers symptômes trois semaines avant son attaque»
«Nous avons établi que son travail avait provoqué sa maladie», a déclaré un responsable du bureau
régional du travail de la préfecture de Kanagawa, où se trouve Yokohama. «Elle avait présenté de
premiers symptômes comme des maux de tête trois semaines avant son attaque, et nous présumons
qu'elle était déjà malade à ce moment-là».
Quelque 150 salariés japonais meurent chaque année à cause de leur travail, souvent par surmenage, un
fléau longtemps ignoré au Japon auquel les autorités s'attaquent timidement.
Heures supplémentaires non payées
La police a en outre comptabilisé la même année plus de 2.200 suicides provoqués par des problèmes au
travail, des salariés démoralisés pour l'essentiel.
Dans une autre affaire, l'enseigne McDonald's au Japon a été condamnée récemment à verser
l'équivalent de 50.000 euros à un employé, à qui elle faisait effectuer des heures supplémentaires non
payées depuis des années.
Avec agence »



mardi 27 octobre 2009

Vers une démocratie sociale ?

Comme le dit l'édito du Monde du 28 octobre intitulé « Comme avant », on est encore loin du compte ! On s'en éloignerait à toute vitesse plutôt !

Conclusion de l'édito :

« Mais, dans l'ensemble de l'Europe, rien de sérieux, rien qui puisse enrayer cette marche vers des sociétés où un nombre de plus en plus petit d'individus possède une part de plus en plus grande des richesses nationales, rien qui justifie que l'on continue à pérorer sur un prétendu modèle social européen.
Avis de recherche urgentissime : où sont les inventeurs d'un capitalisme social à l'heure de la globalisation économique ? »

Conclusion d'Étourneau : Le Monde devrait défendre plus vigoureusement une université critique, au lieu de laisser filer sans grande protestation des réformes universitaires qui, avec notamment la création de Fondations pour financer nos universités sur fonds capitalistes privés, laissent bien mal augurer de l'éclosion d'« inventeurs d'un capitalisme social » !

Faut-il imiter les Etats-Unis ? (Suite - n° 6)


Billet de Hervé Le Tellier dans le Check-list du Monde du mardi 27 octobre.

"On est fier d'être américain et pas d'être français", se désole Eric Besson. Pourtant, moi aussi, je serais fier d'être citoyen d'un pays qui n'a pas de ministre de l'identité nationale.

dimanche 25 octobre 2009

Une morne lassitude...


lexpress.fr Education
Les idées noires des profs chercheurs

Par Laurence Debril, publié le 23/10/2009 12:10 - mis à jour le 23/10/2009 15:15

« De janvier à juin, ils ont manifesté, râlé. Ils retrouvent labos et amphis,avec le même sentiment, amer, d'être ignorés, maltraités ou déclassés.

Durant près de dix ans, ils ont noirci des milliers de feuillets, ingurgité des kilos de livres en pensant à Pierre Bourdieu. Devenus, au terme d'un véritable parcours du combattant, chercheurs et/ou professeurs d'université, ils se retrouvent à 50 ans inconnus et désargentés.
Cette nouvelle année universitaire, ils l'attaquent donc avec une morne lassitude. Et les annonces de la ministre Valérie Pécresse, qui se félicite du climat serein de la rentrée, n'y changent rien. Certes, il n'y aura pas de suppressions de postes en 2010 ni en 2011, les salaires des maîtres de conférences sont revalorisés, des primes d'excellence scientifique seront attribuées, le budget de l'enseignement supérieur est à la hausse. Mais cela ne suffit pas pour soigner le blues d'une profession qui a perdu beaucoup de ses attraits. Le prestige de la fonction, passé dans la machine à rentabilité, en est sorti bien délavé.

Hier, l'enseignant-chercheur était une éminence à laquelle on s'adressait avec déférence. Aujourd'hui, c'est un jean-foutre geignard, qui, non content d'avoir un emploi à vie, s'offusque en plus qu'on lui demande de rendre des comptes. L'attaque de Nicolas Sarkozy le 22 janvier dernier -"Je ne veux pas être désagréable, mais, à budget comparable, un chercheur français publie de 30% à 50% de moins qu'un britannique"- a ouvert des plaies pas encore cicatrisées.

Ici, tout le monde s'en moque!

"Quand j'ai soutenu ma thèse sur la post-colonisation en Algérie, j'ai eu quelques heures de gloire, raconte Clarisse Buono, 38 ans, sociologue, auteur d'un drolatique Félicitations du jury (Privé). J'ai donné des interviews et mes parents ont enfin compris ce qui m'avait occupée tant d'années sans me rapporter d'argent. Mais le soutien moral et financier de l'entourage n'est pas illimité. Au bout d'un moment, on devient pathétique..." Ceux qui s'accrochent le font en prenant le risque de l'amertume. Olivier Coux, 49 ans, directeur de recherche au CNRS, en biologie, à Montpellier, lui, ne veut pas qu'on le plaigne : il est titulaire dans une profession qui se précarise de plus en plus. Pourtant, l'essentiel de son salaire, 3 000 euros, passe dans le remboursement de sa maison. Il n'a pas de secrétaire, partage un bureau de 6 mètres carrés avec un collègue, consacre l'essentiel de son temps à des tâches administratives - quand il ne nettoie pas lui-même son labo, faute de personnel habilité à faire le ménage dans les zones à accès limité... "En Allemagne, les chercheurs ont le mot "docteur" accolé à leur nom, sur leur carte d'identité. Ici, tout le monde s'en moque! s'amuse-t-il. On nous demande d'être en compétition avec les meilleurs labos du monde, mais nous n'avons même plus les moyens de réfléchir, d'échanger. Cela crée une frustration; les gens traînent des pieds pour venir au labo..."

A l'inverse de bien d'autres professions, une meilleure rémunération n'est pas la revendication principale même si les syndicats dénoncent une baisse du pouvoir d'achat. Le sentiment de déclassement des enseignants-chercheurs, fonctionnaires, concerne surtout leurs conditions de travail et leur position sociale.

"Vous avez un salaire peu élevé, mais, en contrepartie, vous avez le respect de la Nation et l'indépendance"

Elle est loin l'époque où, juste avant 1968, la rentrée à la Sorbonne s'effectuait au cours d'une cérémonie solennelle à laquelle les mandarins assistaient en toge, rouge pour le droit, groseille pour la médecine, amarante pour la science, jaune pour les lettres. En quarante ans, le nombre d'étudiants accueillis à l'université a été multiplié par huit, passant de 200 000 à 1,6 million. "La banalisation du métier a fait perdre de leur prestige aux enseignants-chercheurs, souligne François Dubet, directeur d'études à l'Ecole des hautes études en sciences sociales. Ils ont le sentiment que la société ne leur rend pas ce qu'ils lui donnent. Or, ce sont des individus qui ont choisi un métier par vocation, avec souvent un certain romantisme. L'instituteur de la IIIe République était très mal payé mais son rôle social était extrêmement valorisé."

Nous n'avons même plus les moyens de réfléchir d'échanger

Le blues de l'enseignant-chercheur est né de son sentiment progressif d'inutilité et d'abandon. "Jusqu'alors, le contrat implicite stipulait: " Vous avez un salaire peu élevé, mais, en contrepartie, vous avez le respect de la Nation et l'indépendance", note Bertrand Monthubert, mathématicien et secrétaire national à l'enseignement supérieur et à la recherche au PS. Or, il suffit de voir les locaux délabrés et les conditions de travail pour mesurer le manque de considération. Quant à la loi LRU, elle fait des enseignants-chercheurs des employés comme les autres, soumis au pouvoir du président d'université. Que reste-t-il aux universitaires?" Pas la gloire en tout cas : la société civile, elle aussi, s'est détournée d'eux. Peu intelligibles à la télévision, dont ils se méfient, et qui leur demande d'exposer en une minute trente des sujets auxquels certains ont consacré cinq ans, ils sont devenus moins audibles du public. "A part quelques grands noms épargnés, les chercheurs ne sont plus des leaders d'opinion, résume Clarisse Buono. Les valeurs de la société ont changé: l'argent et les paillettes l'ont emporté sur l'intelligence et la pensée. Nous souffrons d'une paupérisation des idées. Pour parler du racisme en banlieue, un jeune vivant à La Courneuve sera plus légitime qu'une chercheuse blonde aux yeux bleus qui travaille sur le sujet depuis des années. Le vécu prévaut."

Peu payée et déconsidérée, la recherche, surtout publique, attire de moins en moins. A la rentrée 2006, 15 824 étudiants étaient inscrits en doctorat de sciences humaines et sociales, contre 14 665 en 2008. Même si la démographie est aussi en cause, l'attractivité de l'université est en berne. "Avant, les meilleurs étudiants s'inscrivaient en masters de recherche ; aujourd'hui, ils privilégient les masters professionnels ou désertent carrément l'université pour d'autres formations, remarque Marine Rambach, coauteur des Nouveaux Intellos précaires (Stock). Le nombre de doctorants est lui aussi en baisse." Un problème qui n'existe pas aux Etats-Unis: "Ici, les universités sont des lieux de brassage et d'excellence, raconte le Français Philippe Aghion, professeur à Harvard. Les universitaires sont bien payés -jusqu'à 235 000 euros par an pour un prof d'une business school en économie- et enseignent très peu, 75 heures par an contre 128 heures pour les cours magistraux et 192 heures pour les travaux dirigés en France. Mais ils produisent aussi beaucoup plus, à tous les âges, et ne sont pas coupés de la société, car ils font du consulting, conseillent le gouvernement, sont écoutés et respectés." Valérie Pécresse le sait: la fin du déclassement viendra avec la fin de l'isolement. L'une des clés de la réhabilitation des enseignants- chercheurs passera par leur ouverture sur le monde et, surtout, par le renforcement du lien avec les entreprises. Et la société. »


Commentaire d'Yves Madiran :
« “ Aujourd'hui, c'est un jean-foutre geignard, qui, non content d'avoir un emploi à vie, s'offusque en plus qu'on lui demande de rendre des comptes. ” écrivez-vous avec commisération de l'universitaire. Cependant, si ma mémoire ne m'abuse, j'ai comme l'impression que, durant le mouvement du printemps dernier, l'Express n'a pas été le dernier magazine à hurler avec les loups contre les enseignants-chercheurs. Disons au moins qu'un tel article eût eu certainement plus d'impact au moment même des grèves, blocages, manifestations. Mais eût-il été alors politiquement correct ? Maintenant que la messe est dite, que la cause est entendue, et sans doute définitivement, il ne reste plus place qu'à la pitié. On touche là le fond du fond du mépris... »


samedi 24 octobre 2009

Des recours contre les lois ou leurs décrets d’application sont possibles

À suivre...

« Le colloque “Université, Universités” (programme) s’est tenu hier et aujourd’hui dans l’amphithéâtre Fourier de l’UFR de Sciences Juridiques, Economiques, Politiques, de Gestion (SJEPG) de l’université de Franche-Comté (Besançon). Avec l’appui d’une petite équipe interne au centre de recherche, le colloque a été organisé par Charles Fortier, professeur de droit public et co-directeur du Centre de Recherches Juridiques »

« Il faut, en matière d’enseignement supérieur, prendre en compte les analyses et les recherches des enseignants de droit public. Le colloque a procuré un bonheur rare, celui de découvrir la rigueur scientifique de ces enseignants et leur capacité de distanciation, leurs connaissances du droit de l’histoire des universités depuis le Moyen-Age. Tout au long de cette histoire, des lois ont certes réformé les universités ; mais les décrets et les arrêtés d’application ont pu limiter ou amplifier la portée de ces lois. Des réformes importantes se sont faites sans qu’il n’y ait de lois ou parce que celles-ci ont laissé - et heureusement - des marges de manoeuvre. Il ne suffit pas en effet de faire des lois pour que l’université se réforme. Des recours contre les lois ou leurs décrets d’application sont possibles car ceux-ci ont été promulgués (quelquefois ou souvent, et c’est la cas la loi LRU) dans la précipitation d’un calendrier politique, et donc sans recul par rapport au droit existant et aux us et coutumes. Les réformes qui les ignorent se cassent les dents.
Enseignants du supérieur en droit public : respect à vous ! »

Lire l'ensemble de l'article sur :

vendredi 23 octobre 2009

La France est-elle une démocratie ? (8)

Check-list du Monde - édition abonnés du vendredi 23 octobre 2009

jeudi 22 octobre 2009

La professionnalisation de l'université n'est pas la solution



Un article que M. Maxime Amiot des Échos (de Paris) serait bien inspiré de méditer avant d'écrire ses analyses partisanes :


Point de vue
La professionnalisation de l'université n'est pas la solution, par Paolo Tortonese
LE MONDE | 22.10.09 | 13h50 • Mis à jour le 22.10.09 | 13h50

Dans Le Monde du 2 octobre, Alain Renaut, professeur de philosophie à Paris-IV, entonne un hymne à la professionnalisation des enseignements universitaires.

Nous connaissons ce tube ministériel, qui rebondit de gauche à droite depuis l'époque de Claude Allègre jusqu'à celle de Valérie Pécresse. M. Renaut n'y ajoute pas grand-chose : il affirme que l'université doit dispenser une formation professionnelle, mais il se garde bien de nous expliquer en quoi consisteront ses cours, le jour où la professionnalisation sera réalisée. Abandonnera-t-il l'exégèse de Kant pour s'adonner aux techniques de la communication d'entreprise ? Ce serait très regrettable, et pour ses étudiants, qu'il sait introduire dans l'univers des philosophes, et pour la communication d'entreprise, qu'il ne connaît guère.

Quand on parle de professionnalisation, il faudrait être clair et faire d'emblée quelques distinctions. La confusion règne, d'abord et avant tout dans le décret sur le statut des enseignants-chercheurs, qui attribue aux professeurs la tâche de l'insertion professionnelle de leurs étudiants, alors que cette tâche ne peut reposer que sur l'institution.

Il n'appartient pas à un professeur d'aider ses étudiants à chercher un travail après leurs études. Cette fonction de soutien des étudiants diplômés doit être attribuée à des services ad hoc, qu'il convient de créer dans chaque université. Et il ne faut pas confondre une politique d'aide aux étudiants au moment de leur accès au marché du travail, avec une politique de professionnalisation des enseignements.

En outre - c'est la troisième distinction - il n'est absolument pas indifférent de proposer des formations professionnelles qui se situent après les formations généralistes et disciplinaires, ou bien de proposer le remplacement des secondes par les premières. La première stratégie prend en compte une nécessité de toujours, diversement satisfaite par la société, les entreprises et les institutions : que les jeunes ayant acquis un savoir acquièrent aussi un savoir-faire.

La seconde stratégie prétend imposer la substitution du savoir par le savoir-faire, sous prétexte de l'inutilité des connaissances théoriques. Il est étonnant de voir un excellent professeur de philosophie se ranger du côté de ceux qui pensent que l'esprit critique, la réflexion méthodologique et l'abstraction sont des choses désuètes. Les universitaires, surtout en sciences humaines, devraient au contraire réaffirmer ce que la société risque d'oublier : que le savoir théorique a aussi une efficacité pratique. Autrement dit, que les compétences se fondent sur des connaissances.

M. Renaut apporte comme argument en faveur de la professionnalisation l'exemple de la philosophie : puisqu'un nombre très limité de ses étudiants à Paris-IV réussissent au concours de l'agrégation, il faudra transformer les formations philosophiques selon des orientations professionnelles qui ne soient pas l'enseignement secondaire. Mais M. Renaut ne nous dit pas quels sont ces métiers qui devraient dorénavant façonner par leurs exigences les cours des professeurs et les mémoires des étudiants. Son raisonnement pourrait être repris à l'envers : depuis longtemps, les diplômés en philosophie, comme les diplômés en lettres ou en histoire, ne deviennent pas majoritairement des professeurs.

Nous croyons qu'il s'agit là du débouché principal de ces études, uniquement parce que nous ignorons le devenir professionnel de nos étudiants. C'est une illusion dont on devrait se débarrasser pour regarder la réalité en face : les études de lettres, de sciences humaines et sociales conduisent à une très grande diversité d'emplois. Dans ces conditions, comment les réorganiser selon une orientation professionnelle plus précise ?

Ne vaut-il pas mieux prendre acte de la remarquable richesse de ces enseignements, qui permettent de s'intégrer à des milieux professionnels très diversifiés ? On nous objectera que le souci porte non pas sur ceux qui trouvent un emploi, mais sur ceux qui n'en trouvent pas. Mais personne n'a réussi à démontrer ce qu'on laisse toujours entendre : que le caractère généraliste et disciplinaire des formations serait responsable du taux de chômage. On donne pour acquis ce qui est plus qu'incertain : qu'on ne trouve pas de travail parce qu'on n'a pas reçu une formation professionnelle assez pointue.

C'est l'autre grande illusion, inutilement démentie par les économistes : on prétend créer un système idéal, dans lequel la prévision des besoins du marché du travail permettrait de planifier les formations, et d'apporter aux entreprises exactement ce qu'il leur faut comme ressources humaines. On peut s'étonner de la passion planificatrice dont font preuve certains libéraux.

Ils oublient deux choses : d'une part que les chefs d'entreprise sont incapables de savoir ce qu'il leur faudra comme compétences précises dans cinq ou huit ans, ce qui correspond au temps de formation en master et en doctorat ; d'autre part, que les jeunes ne sont pas seulement des ressources humaines mais des êtres humains, et que leur motivation au moment de choisir leur filière d'études supérieures n'est pas réductible à un projet professionnel.

Il faut être bureaucrate et ne jamais avoir parlé avec un étudiant, ce qui hélas ! est le cas de nombre de décideurs, pour ne pas comprendre que cette motivation est complexe, et qu'elle répond à des besoins, à des aspirations, à des anxiétés personnelles qu'aucun formulaire d'inscription ne pourra jamais refléter.

La conversion de M. Renaut à la professionnalisation forcée est d'autant plus étonnante qu'il avait lui-même émis à ce sujet, il y a quelques années, d'importantes réserves. Je me permets de lui recommander la lecture de son livre : Que faire des universités ? (éd. Bayard, 2002). Il y trouvera une discussion très convaincante sur les dangers de la professionnalisation, des pages 90 à 94.

Après avoir évoqué la politique professionnalisante suivie par les universités américaines dans les années 1960, M. Renaut écrivait alors : "Le risque paraît grand, si l'on procédait de façon aveugle à une semblable professionnalisation des filières, en même temps que de vouer des secteurs entiers du savoir (ceux qui sont sans ouverture directe sur des professions) au sort qui est devenu celui des études latines ou grecques, de faire disparaître définitivement des établissements supérieurs concernés toute dimension proprement universitaire. D'une part, la composante constituée par la formation du savoir y céderait le pas, comme dans les écoles professionnelles, à une simple formation au savoir constitué et professionnellement exploitable. D'autre part, la diversification de secteurs aussi cloisonnés que peuvent l'être les professions achèverait de retirer tout sens à ce projet de rassemblement qu'exprimait l'idée d'université" (p. 92).

La position de M. Renaut était alors nuancée : il abordait le problème en pesant le pour et le contre, et défendait fortement la formation généraliste en premier cycle. Qu'en est-il aujourd'hui de ces nuances ? Il est regrettable que la polémique politique les ait effacées.

Paolo Tortonese est professeur de littérature française à l'université Paris-III-Sorbonne nouvelle.
Article paru dans l'édition du 23.10.09



La France est-elle une démocratie ? (7)L'affaire de la lettre de Guy Mocquet



Henri Guaino, conseiller spécial du président de la République a déclaré : "Les enseignants ont un devoir (...) c'est de faire leur métier d'enseignant, donc d'obéir aux directives". Etre enseignant, "ce n'est pas une profession libérale (...) c'est une profession de fonctionnaire. Il y a des directives et il n'est pas indigne, au regard des lois de la République et des grands principes qui nous gouvernent, de lire la lettre de Guy Môquet".

N'y a-t-il pas un paradoxe à imposer autoritairement un personnage et un texte exaltant l'esprit de résistance ? Tous les fonctionnaires de Vichy qui auraient résisté sont donc ici désavoués par M. Guaino, tandis que ceux qui n'ont fait que leur devoir, c'est-à-dire obéir aux ordres ou aux directives, doivent être loués et honorés. Tels sont donc, d'après M. Guaino, les grands principes qui nous gouvernent. M. Guaino pense-t-il vraiment que Guy Mocquet ait lutté et soit mort pour voir restreinte la liberté des enseignants, et leur vocation réduite à un prétendu esprit « fonctionnaire » ?
M. Guaino, auteur du fameux discours de Dakar, prononcé avec le succès que l'on sait auprès des intellectuels africains par le président de la République française, pense sans doute que les enseignants français, comme les Africains, ne sont pas encore « entrés dans l'Histoire ». L'« Histoire », c'est-à-dire l'exploitation incessante des ressources naturelles et humaines au profit d'une oligarchie, d'une ploutocratie, elle aussi, comme la liberté, de plus en plus restreinte... Etre enseignant, "ce n'est pas une profession libérale (...) c'est une profession de fonctionnaire ! Cela prépare-t-il la privatisation et la marchandisation de l'éducation ? Nous ferait-on par hasard miroiter que la profession d'enseignant ne rentrerait dans tout son prestige et tous ses droits que si elle était privatisée ? Non, Monsieur Guaino, ce n'est pas la profession d'enseignant qui est libérale, c'est le savoir qui, intrinsèquement, est libéral, et par conséquent sa diffusion, ses moyens et ses méthodes de diffusion. Si l'on s'attaque à la liberté de ceux qui diffusent ce savoir, c'est le savoir lui même que l'on dénature en le réduisant à des directives autoritaires. Et, à vrai dire, si la profession d'enseignant était fondamentalement une profession de fonctionnaire, on en connaît plus d'un qui auraient choisi autre chose de beaucoup mieux payé, par exemple conseiller des grands princes (pardon des grands principes !) qui nous gouvernent...

Source : Le Monde - La Toile de l'éducation
« Obéissance et résistance. Un autre haut personnage a réaffirmé, mardi 20 octobre, cette obligation sur France Info : Henri Guaino, conseiller spécial du président de la République. Il a ajouté à ce rappel un commentaire sujet à caution : "Les enseignants ont un devoir (...) c'est de faire leur métier d'enseignant, donc d'obéir aux directives". Etre enseignant, "ce n'est pas une profession libérale (...) c'est une profession de fonctionnaire. Il y a des directives et il n'est pas indigne, au regard des lois de la République et des grands principes qui nous gouvernent, de lire la lettre de Guy Môquet". Pour le journal d'école de Lubin, "cette consternante définition du métier d'enseignant illustre à nouveau la lourde dérive du sarkozysme, qui tend à confondre le service public avec la satisfaction des intérêts particuliers ou des lubies des dirigeants". »

mercredi 21 octobre 2009

Faut-il imiter la Chine ? (3)


Le JDD.fr
« International | Asie | 21/10/2009 - 14:52
Chine: L'armée va recruter à l'université

L'armée chinoise va recruter cet hiver 130 000 diplômés de l'enseignement supérieur pour améliorer le niveau de ses cadres et répondre à la crise de l'emploi qui frappe les jeunes gens sortant de l'université. Les volontaires recevront 24 000 yuan (2 300 euros) de remboursement sur leurs frais de scolarité ou leurs prêts étudiants, précise mercredi l'agence de presse Chine nouvelle qui cite le ministère de l'Education. »


Faut-il imiter la Chine ? (2)


Il semblerait que l'UMP veuille surveiller internet, particulièrement dans le domaine politique. C'est donc maintenant le modèle chinois...

(nouvelle signalée par le Cercle Tibet Vérité)

MEDIAS

« Quand la droite fustige Internet » NOUVELOBS.COM | 20.10.2009 | 17:43

« Depuis l'affaire Hortefeux, les langues se sont déliées et la droite exprime vertement, plus qu'à l'accoutumée, son point de vue à propos d'Internet.
Zone de non-droit et de non-morale" pour l'un, "espace où l'on peut diffuser n'importe quoi " pour l'autre. Depuis l'affaire Hortefeux, apparue après la mise en ligne sur le site du Monde.fr d'une vidéo prise à l'université d'été de l'UMP à Seignosse, Internet est largement critiqué par certains hommes de droite qui y voient, plus qu'un espace de liberté, un lieu qui "échappe à tout contrôle" extérieur.
Beaucoup dénoncent, depuis, l'instrumentalisation faite par le web, "comme souvent", d'images ou de faits alors que "le net peut détruire la réputation de quelqu'un en quelques secondes" (Jacques Séguéla -qui n'est pas estampillé à droite-, au sujet de l'affaire Julien Dray), mettant en avant, en somme, la dangerosité du support.
Avec toutefois une nuance : "Internet n'est pas dangereux en soit, c'est ce que l'on en fait qui est dangereux", explique Henri Guaino non sans préciser qu'il faudra un jour réguler internet car, selon la plume de l'Elysée, "il n'est pas possible qu'il existe de zone de non-droit, de zone de non-morale. Il ne peut pas y avoir de zone qui échappe à toutes les obligations, les exigences sociales". Logique.
"La transparence absolue est le début du totalitarisme", selon Henri Guaino, pour qui, "il n'y a plus d'intimité [sur le web], plus de discrétion. On vole une phrase au hasard, on en fait un événement national, on la diffuse partout".
"Il faut un débat public sur Internet et la liberté"
Car si Internet peut être considéré comme un lieu de liberté et d'échanges, il est surtout, pour certains, "un immense espace dans lequel on peut finalement diffuser n'importe quelle image, [et] la tronquer dans tous les sens", avance Jean-François Copé, emboîtant le pas au porte-parole du gouvernement Luc Chatel qui, alerté par l' "exemple [de l'affaire Hortefeux]" s'interroge "sur la capacité qu'il y a, tout d'un coup, à monter en épingle des bribes de séquences sur Internet sorties de leur contexte".
Le chef de file des députés UMP à l'Assemblée nationale souhaite, lui, "qu'un jour ou l'autre on assume un débat public sur internet et la liberté".
La société est-elle coupable ou victime de ce phénomène? A en croire le porte-parole de l'UMP Frédéric Lefebvre, la réponse est toute trouvée : nous vivons "dans la société de l'immédiateté et de l'instantané, où Internet est roi", où, pour revenir sur l'affaire Hortefeux, " il ne doit pas y avoir de moments de relâchement [...] qui peuvent être ensuite interprétés". Beau joueur.
D'aucuns auraient été plus incisifs. Selon le publicitaire Jacques Séguéla, "Internet est la plus grosse saloperie qu'aient jamais inventée les hommes". »

(Tristan Berteloot, Nouvelobs.com)

mardi 20 octobre 2009

La France est-elle une démocratie ? (6)


Beaucoup de débats ont lieu portant sur le rôle véritable du Parlement en France. Est-ce une simple chambre d'enregistrement ? Ou un Conseil d'Etat bis chargé de rédiger en commission les lois voulues par le seul exécutif, tandis qu'on amuse la galerie avec les séances télévisées de questions au gouvernement ? Toujours est-il que, quel que soit son rôle, c'est déjà en amont que la représentativité nationale est déniée, bafouée. C'est-à-dire dans les découpages et les systèmes électoraux. Voyons sur ce dernier point l'analyse publiée dans Le Monde du 20 octobre et signée de Patrick Roger : « La gauche aura besoin de plus de voix que la droite pour obtenir une majorité de députés — Jean-Marc Ayrault (PS) qualifie de " bouclier électoral " le projet de redécoupage des circonscriptions qui devait être voté le 20 octobre à l'Assemblée ».

Quelques extraits significatifs :
« Avec la méthode Adams choisie par le gouvernement, le différentiel est de 22 % : un député pour 119 000 habitants en moyenne dans les 20 départements les plus peuplés, 1 pour 93 000 dans les 20 moins peuplés. Le choix de cette méthode conduit à une inégalité des suffrages. »

« Ce découpage a une conséquence : la gauche aura besoin de plus de voix pour obtenir une majorité de députés qu'il n'en faudra à la droite pour être majoritaire. Le président du groupe socialiste, Jean-Marc Ayrault, l'a assimilé à " un bouclier électoral ". »

Les Chinois ont à nouveau de quoi rire, ainsi que tous les pays auxquels on voudrait imposer nos modèles de démocratie occidentale. Et nous avons de quoi réfléchir à l'opportunité de voter ou non lors des élections législatives, surtout depuis l'inversion du calendrier électoral décidée avec la complicité de la gauche alors au pouvoir...



lundi 19 octobre 2009

Big Brother ! Ou la France est-elle une démocratie (5)

« “Un pouvoir qui veut passer en force”

C’est en revanche la méthode qui fait bondir la députée socialiste Delphine Batho. “La méthode choisie est une fois de plus celle d'un pouvoir qui veut passer en force sur tout, tout le temps, qui refuse le débat démocratique, écrase le Parlement et sa propre majorité.”

“Alors qu'un consensus s'était créé sur la nécessité de légiférer sur les fichiers de police, alors que la commission des Lois de l'Assemblee nationale avait adopté a l'unanimité un rapport parlementaire puis une proposition de loi sur le fichiers de police, le ministère de l'Interieur vient de décider, dans le dos du parlement, de créer les remplaçants d'Edvige par simple décret”, s'insurge l'élue des Deux-Sèvres dans un communiqué. »

Liberation.fr // Société 18/10/2009 à 17h57 « Vives réactions sur les nouveaux fichiers de police »


EST MORTE ! VIVE