lundi 31 mai 2010

NOT FOR PROFIT !

Not For Profit: Why Democracy Needs the Humanities
Martha C. Nussbaum

Cloth | 2010 | $22.95 / £15.95
178 pp. | 5 1/2 x 8 e-Book | 2010 | $22.95 | ISBN: 978-1-4008-3422-8


In this short and powerful book, celebrated philosopher Martha Nussbaum makes a passionate case for the importance of the liberal arts at all levels of education.

Historically, the humanities have been central to education because they have rightly been seen as essential for creating competent democratic citizens. But recently, Nussbaum argues, thinking about the aims of education has gone disturbingly awry both in the United States and abroad. Anxiously focused on national economic growth, we increasingly treat education as though its primary goal were to teach students to be economically productive rather than to think critically and become knowledgeable and empathetic citizens. This shortsighted focus on profitable skills has eroded our ability to criticize authority, reduced our sympathy with the marginalized and different, and damaged our competence to deal with complex global problems. And the loss of these basic capacities jeopardizes the health of democracies and the hope of a decent world.

In response to this dire situation, Nussbaum argues that

we must resist efforts to reduce education to a tool of the gross national product. Rather, we must work to reconnect education to the humanities in order to give students the capacity to be true democratic citizens of their countries and the world.

Drawing on the stories of troubling--and hopeful--educational developments from around the world, Nussbaum offers a manifesto that should be a rallying cry for anyone who cares about the deepest purposes of education.

Martha C. Nussbaum is the Ernst Freund Distinguished Service Professor of Law and Ethics in the Philosophy Department, Law School, and Divinity School at the University of Chicago. She is the author of many books, including Hiding from Humanity: Disgust, Shame, and the Law (Princeton).

jeudi 27 mai 2010

Les méfaits annoncés de la LRU (31) : ce n'est qu'un début...


Vous voulez devenir professeur, instituteur ? Vous aurez à payer vous même une formation au métier qui n'est plus assurée par le ministère de l'éducation (nationale ? ).
Il paraît que c'est organisé par le groupe L'Oréal... A moins que ce ne soit par la RATP ?

Sur le check-list du Monde.fr de ce jour...

papier de verre
Hervé Le Tellier
La retraite à 60 ans ?"La faute à Mitterrand",dit notre président. C'est vrai. Mieux encore : Léon Blum aurait une responsabilité dans les 40 heures, et Voltaire et Rousseau dans la démocratie.

mercredi 26 mai 2010

Les méfaits annoncés de la LRU (30) : ce n'est qu'un début...

« Motion des Conseils de l'Université de Paris 8 sur la mastérisation de la formation des enseignants

adoptée à l'unanimité.


Au terme de deux ans de débats et de lutte contre le projet de réforme de la formation des enseignants et dans la lignée des votes des conseils centraux de l'Université, le dernier remontant au 22 janvier 2010, nous ne pouvons que réitérer notre refus de participer à un dispositif qui, au nom d'impératifs pour l'essentiel de nature budgétaire, met à bas toute formation sérieuse des enseignants du premier et du second degrés et qui, symétriquement, menace gravement des pans entiers de la formation et de la recherche en Lettres et Sciences humaines et Arts.
Cette position est dictée par notre attachement à la formation des enseignants du premier et du second degrés et à la défense des concours comme meilleure forme républicaine de recrutement des fonctionnaires. Voilà pourquoi, conscients que nous avons une responsabilité particulière dans le maintien d'une formation solide aux métiers de l'enseignement et désireux de nous inscrire dans une coopération académique – nécessaire dans cette perspective – mais toujours déterminés à refuser la logique de cette réforme de la formation des enseignants, nous avançons, au bout de trois mois de réflexion collective suivant l'assemblée des trois conseils, les deux propositions suivantes : »

mardi 25 mai 2010

La France est-elle une démocratie (64) ?

Notre ministre de l'intérieur a eu un coup de folie ?!

« Il est scandaleux que les gens respectueux des lois soient régulièrement traités comme s'ils avaient quelque chose à cacher.

Cela doit cesser.

Il n’y aura donc pas de système de carte d’identité.

Pas de registre national d’identité, pas de deuxième génération de passeports biométriques.

Nous ne surveillerons plus vos connexions internet et vos e-mails quand il n’y a tout simplement aucune raison de le faire.

La vidéosurveillance sera dûment réglementée, de même que la base de données ADN, avec des restrictions sur le stockage de l’ADN de personnes innocentes.

Et nous allons mettre fin aux pratiques qui risquent de faire de la Grande-Bretagne un pays où nos enfants grandissent en étant tellement habitués à voir violer leurs libertés qu’ils l’acceptent sans question.

Il n’y aura pas de base de données ContactPoint des enfants.

Les écoles ne pourront plus prendre les empreintes digitales des enfants sans même demander préalablement le consentement de leurs parents.

Ce gouvernement sera fier de voir les citoyens britanniques se dresser contre les démarches illégitime de l’État.

Cela donne de la valeur au débat, qui ne craint pas la dissidence.

C’est pourquoi nous allons supprimer les limitations sur le droit de manifester pacifiquement.

C’est pourquoi nous passerons en revue les lois sur la diffamation afin que nous puissions mieux protéger la liberté d’expression.

Et comme nous mettons en pièces le recueil des lois, nous allons faire quelque chose qu’aucun gouvernement n’a jamais fait :

Nous allons vous demander quelles sont les lois que vous pensez devoir être abrogées.

Parce que des milliers d’infractions pénales ont été créés sous le gouvernement précédent.

Rogner sur les liberté des gens n’a pas rendu nos rues plus sûres.

Légiférer de manière obsessionnelle transforme tout simplement les gens ordinaires en criminels potentiels.

Donc, nous allons nous débarrasser des lois inutiles, et une fois qu’elles ne seront plus là, elles ne reviendront pas.

Nous allons introduire un mécanisme pour bloquer les nouvelles infractions pénales inutiles. »

Ouf, rassurez-vous, bonnes gens ! Il ne s'agit que du tout premier discours de politique générale de Nick Clegg, le nouveau Vice-Premier ministre libéral-démocrate d'Angleterre, un pays dont la France n'a jamais eu rien à apprendre, surtout en matière de démocratie (Voltaire mis à part, bien sûr...). Voir plus de détails :

La France est-elle une démocratie (63) ?

Les Etats GénérEux pour l’Enfance

Dernier ajout : 22 mai.

Devant des états (si peu) généraux de l’enfance, nos états générEux proclament doléances !

Jeunes, Familles, Professionnels, Elus, venez participer !

Forum des états générEux pour l’enfance

Grand goûter mercredi 26 mai à partir de 16h30 et jusque dans la soirée au jardin des Tuileries devant le Jeu de paume

La jeunesse : un problème pour notre société ?

Les états généraux de l’enfance mis en place par le secrétariat d’Etat chargé de la famille ne vont pas dans le sens d’une amélioration de la situation des enfants. Dans la continuité des politiques actuelles, ils procèdent d’une logique néfaste pour les enfants et la société toute entière : présenter la jeunesse comme un problème pour la société ; rendre les familles seules responsables des difficultés de leurs enfants ; prétendre que la contention, la mise à l’écart de ceux qui posent problème, le contrôle des comportements, protégeront la société.

Devant des états (si peu) généraux de l’enfance,

nos états générEux proclament doléances !

Près de 80 organisations - collectifs, associations, syndicats - se sont donc réunies pour lancer des états générEux pour l’enfance et dresser un bilan complet des politiques gouvernementales concernant les enfants. Elles ont rassemblé leurs propositions dans un Cahier de doléances en faveur de la cause des enfants. Y sont posées les bases d’une politique nationale globale et positive POUR l’enfance, pensée dans l’intérêt et le respect des enfants et de leurs familles, et à l’écoute des professionnels et des organisations qui les accompagnent.

La France : mauvais élève des droits de l’enfant

En juin 2009, le Comité des droits de l’enfant de l’ONU s’est montré particulièrement sévère avec la France face à ce qu’il convient d’appeler une non-politique de l’enfance. Nombre de mesures gouvernementales tournent en effet le dos à une véritable politique nationale de l’enfance. De surcroît, des violences sont exercées par l’Etat lui-même et les institutions sur les enfants, notamment, envers ceux, trop nombreux, qui sont en situation de grande vulnérabilité. Sont ignorées les propositions des associations et collectifs d’enfants, de familles et de professionnels qui représentent des capacités importantes d’amélioration du sort des enfants, pour le bien de la société toute entière. [...] »

La suite sur :

http://www.appeldesappels.org/spip.php?rubrique16

dimanche 23 mai 2010

« Notre gauche » qui êtes aux cieux...

Edgar Morin, dans « son » Point de vue du Monde, article paru dans l'édition du 23.05.10 sous le titre : Ce que serait "ma" gauche

« Il faudrait également adopter et adapter une sorte de conception néoconfucéenne, dans les carrières d'administration publique et les professions comportant une mission civique (enseignants, médecins), c'est-à-dire promouvoir un mode de recrutement tenant compte des valeurs morales du candidat, de ses aptitudes à la "bienveillance" (attention à autrui), à la compassion, de son dévouement au bien public, de son souci de justice et d'équité. »

Yves Madiran a posté la réaction suivante sur le site du Monde.fr, que nous ne sommes pas loin de partager (voire nos messages précédents !) :

« “ promouvoir un mode de recrutement tenant compte des valeurs morales du candidat ” ? Edgar Morin soutient donc les nouvelles épreuves « éthique et déontologie » des CAPES et agrégations, imposées par Chatel-Pécresse-Sarkozy, et qui fleurissent bon Vichy, les conseils de l'ordre, des ordres ! Et quand la bienveillance devient un ordre, quelle vertu = quelle démocratie est-elle possible ! Voyons aussi ce que les néo-confucianismes ont produit dans l'Histoire en Chine, au Japon, en Asie : diable ! »

dimanche 16 mai 2010

Yes We Lacan ! Save Middlesex Philosophy !


Save Middlesex Philosophy!
Management at Middlesex University have shamefully decided to cut all philosophy programs, including the internationally renowned MA and PhD degrees. This essentially means the end of the Centre for Research in Modern European Philosophy, a hub for internationally renowned scholarship and the best RAE rated research department in the University. This act of wilful self-harm by the University must be resisted.


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Ouvert : tout le contenu est public.


Les méfaits annoncés de la LRU (29) : ce n'est qu'un début...

Prise de position de la Société Mathématique de France

sur l'évolution du concours de l’agrégation

mai 2010

La SMF a déjà pris position à plusieurs reprises cette année sur les conséquences de la réforme dite

de masterisation des concours d’enseignants, soit directement en novembre 2009, cf. "Masterisation,

quelques aspects plus spécifiques aux mathématiques" soit à travers le Forum des Sociétés Savantes en

novembre 2009, cf. "Réformons la Réforme" et en février 2010, cf. "Masterisation : de mal en pis". Les

inquiétudes exprimées dans ces textes ont été confirmées récemment, et conduisent le conseil

d’administration de la SMF à prendre de nouveau position sur le sujet spécifique du concours de l'agrégation,

et à exprimer son désaccord et ses plus vives inquiétudes en ce qui concerne trois points particulièrement

graves de cette réforme: la nouvelle épreuve non disciplinaire, l'absence de mesures transitoires pour l'an

prochain et l'impossibilité de commuter l'année de M2 et la préparation à l'agrégation. On soulignera

également les conséquences négatives de l'évolution actuelle pour la formation des enseignants de

l'enseignement supérieur.

L’arrêté du 28 décembre 2009 sur les modalités d’organisation du concours de l’agrégation introduit

une nouvelle épreuve « agir en fonctionnaire de l’Etat et de façon éthique et responsable » dont le référentiel

est défini dans le point 3 « les compétences professionnelles des maîtres » de l’annexe de l’arrêté du 19

décembre 2006. Les exemples de sujets mis en ligne sur le site du Ministère de l'Education Nationale et les

« pistes de réponses attendues » font apparaître des référentiels juridiques et administratifs considérables. Le

corpus de connaissances associé aux questions suggérées est vague et généraliste, les dérives possibles vers

une épreuve doctrinaire n’étant pas exclues.

Cette épreuve sera amalgamée à l’une des épreuves orales disciplinaires usuelles, amenant des modifications

arbitraires et non concertées des différents coefficients des épreuves. En mathématiques, les trois épreuves

orales, algèbre-géométrie, analyse-probabilités, modélisation, étaient toutes affectées d’un coefficient 1. Les

deux épreuves analyse-probabilités, modélisation et leurs coefficients sont inchangés, mais le texte remplace

l’épreuve algèbre-géométrie par une épreuve "algèbre-géométrie et compétence « agir en fonctionnaire de

l'Etat »" à coefficient 2, avec un quart des points pour la compétence « agir en fonctionnaire de l'Etat ». Ce

nouveau coefficient a été introduit arbitrairement dans le seul but de donner un poids à cette compétence non

disciplinaire. Son introduction n’est justifiée par aucune réflexion disciplinaire, et sera préjudiciable aux

équilibres actés de longue date dans la discipline.

Pour cette nouvelle épreuve double, le candidat se verra remettre simultanément un sujet de mathématiques

et un texte portant sur la compétence « agir en fonctionnaire de l'Etat ». Sa durée sera portée à 3h30 de

préparation et presque 1h30 d’interrogation. A la suite de l’interrogation de mathématiques, le candidat devra

s’exprimer et sera questionné sur le texte portant sur « agir en fonctionnaire de l'Etat ». Les conditions pour

qu’un candidat puisse sereinement présenter le meilleur de sa démarche seront probablement loin d’être

remplies.

Même si l’interrogation est conduite uniquement et dans sa totalité par des experts disciplinaires, il sera

difficile d’en faire une évaluation cohérente à partir d’attendus aussi disparates. De nombreux membres de

jurys, gênés par la nature non disciplinaire, voire potentiellement idéologique de cette épreuve, risquent de

ne plus être volontaires pour y participer.

Qui plus est, une étude globale menée par la Société des Agrégés montre que le poids de la compétence

« agir en fonctionnaire de l'Etat » varie en pourcentage de la note finale du concours de l’agrégation de

2,47% en lettres modernes à 8,33% en mathématiques. Cette variation considérable est un comble pour une

compétence non disciplinaire !

La SMF rappelle qu'une éventuelle évaluation faisant appel à des connaissances administratives trouverait

beaucoup plus naturellement sa place à l'issue de l'année de fonctionnaire stagiaire pour la titularisation.

Les professeurs agrégés sont destinés, selon leur statut, à l’enseignement secondaire mais aussi à

l’enseignement supérieur (Universités, IUT, Grandes Ecoles, Classes préparatoires aux Grandes Ecoles,

sections de techniciens supérieurs). Un décret et un arrêté sont susceptibles de modifier en profondeur la

typologie du recrutement des futurs agrégés et les missions qui leur seront confiées.

L’article 3 du décret 2009-914 du 28 juillet 2009 stipule que « peuvent se présenter au concours externe les

candidats justifiant de la détention d’un master ou d’un titre ou diplôme reconnu équivalent par le Ministre

chargé de l’Education » ; il entre en vigueur dès la session 2011. Ne pourront s’inscrire en juin 2010 pour la

session 2011 que les candidats titulaires d’un Master ou équivalent, ce qui représente une population très

réduite par rapport au flux usuel de candidats (voir les statistiques en annexe, transposées à la session 2009 ;

notons en particulier que, rapporté au nombre de présents, le taux de réussite au concours des candidats

titulaires du Master est inférieur au taux de réussite globale). Les titulaires d’un Master 1 (étudiants ou

normaliens) et la grande majorité des admissibles/non-admis de la session 2010 ne pourront pas s’inscrire.

La situation fait craindre la fermeture, au moins temporaire, de nombreuses préparations, dont celles des

ENS.

Si une formation disciplinaire en six ans est a priori un gage de qualité, le positionnement de la préparation

de l’agrégation après le Master crée une rupture du cycle habituel des études scientifiques. S’ils souhaitent

préparer l’agrégation, de nombreux étudiants devront surseoir à leur entrée dans les études doctorales et

peut-être ainsi perdre de précieuses occasions de financement pour mener à bien un programme de

recherche. Sans une préparation intensive et complète d’une année, les statistiques montrent que les chances

de succès aux concours sont faibles, ce qui rend probablement inefficace et sûrement dommageable la

poursuite conjointe d’une formation doctorale et de la préparation au concours.

Les études doctorales, comme la seconde année de master à finalité recherche, sont des études scientifiques

très spécialisées. L’année de préparation à l’agrégation est, au contraire, une année généraliste qui vise à

donner aux étudiants une culture scientifique de haut niveau couvrant tout le champ de la discipline. Dans le

cas où cette année de préparation s’intercale entre l’année de Master 2 et les études doctorales, elle constitue

une rupture dans le cursus des étudiants et l’on peut craindre que les meilleurs renoncent à se présenter à

l’agrégation ou inversement se détournent de la recherche. Il serait dommageable que les futurs jeunes

chercheurs, souvent très spécialisés, soient dans l'impossibilité de bénéficier de l’année de consolidation

généraliste que constitue la préparation à l’agrégation (tant en mathématiques que dans d’autres disciplines).

On peut ainsi s’attendre à ce que les futurs agrégés soient beaucoup plus orientés vers

l’enseignement secondaire et que leurs contacts avec la recherche deviennent très ténus. Tout laisse à penser

que les reports de stage pour études seront de moins en moins facilement accordés. Déjà, il apparaît dans la

note au recteurs parue au Bulletin officiel du 29 avril 2010 que les reçus à l'agrégation à la session 2010 non

normaliens ne pourront pas demander de report pour suivre la seconde année de Master. Dans la pratique,

les agrégés-docteurs risquent de disparaître, l'agrégation n'étant plus alors qu'un diplôme de recrutement pour

les professeurs de lycée. Nous arriverions à une situation paradoxale pour les professeurs de classes

préparatoires en contradiction avec la volonté de l’Inspection Générale de mathématiques de recruter, à ce

niveau, des professeurs agrégés-docteurs, ce qui est le cas actuellement. Un retour en arrière, avec des

professeurs de CPGE non docteurs, serait, de l’avis de tous, extrêmement dommageable, et contraire aux

conclusions du "Rapport Philip" sur le rapprochement entre Grandes Ecoles et universités. Les Sociétés

Savantes (cf. les textes communs SMF-SFP-SFC) se sont aussi exprimées à plusieurs reprises en ce sens,

demandant une plus grande hybridation des deux systèmes (CPGE-Université).

La SMF s'inquiète donc de l'évolution du concours de l'agrégation de mathématiques et demande qu'une

large réflexion soit engagée à ce propos dans les plus brefs délais.

Les textes cités sont disponibles sur le site de la SMF http://smf.emath.fr

Annexe :Eléments statistiques comparatifs portant sur l’agrégation de mathématiques

Session 2009 Tous candidats

Inscrits 2351

Présents 1384

Admissibles 553

Admis 252

Session 2009 Candidats de niveau M2 ou équivalent

Inscrits 543

Présents 263

Admissibles 87

Admis 21


jeudi 13 mai 2010

« Des discussions avec les partenaires sociaux » Mme Théophile, DRH du MEN (ministère éducation nationale)

Suite à notre précédent message posté hier sous le titre

Tout s'explique !

Dépêches de l'Education du Mercredi 12 mai 2010
Formation des enseignants: Conseil supérieur de l'éducation rejette 2 textes

La communauté éducative réunie mercredi en Conseil supérieur de l'éducation (CSE) a rejeté deux textes administratifs découlant de la réforme de la formation des enseignants pour la rentrée 2010, a-t-on appris de sources concordantes.

L'avis du CSE, qui représente notamment les enseignants, lycéens, parents, étudiants, fédérations syndicales, collectivités territoriales, n'est que consultatif.

Le CSE a rejeté un projet d'arrêté sur un "référentiel de compétences" que les enseignants devront maîtriser lors de leur titularisation. Ce texte a reçu deux votes "pour", 24 "contre", huit "abstentions" et 13 "refus de participer au vote".

Un projet de circulaire d'application sur la formation en master à l'université et lors de la première année de stage a recueilli deux votes "pour", 36 "contre", sept "abstentions" et deux "refus de participer au vote".

La plupart des organisations syndicales dénoncent la réforme de la formation des enseignants qui se met en place à la rentrée 2010 et les conditions dans lesquelles les professeurs stagiaires vont effectuer leur première année d'exercice.

Une première réunion du CSE, qui devait se tenir jeudi dernier, avait été boycottée par plusieurs organisations syndicales, obligeant à la reporter à mercredi.

Des nouvelles du Japon



Photos SY, tous droits réservés.

mercredi 12 mai 2010

Rabourdins - suite

Les Rabourdins et Rabourdines du ministère de l'Éducation n'auront pas lu le rapport de la Cour des comptes dénonçant le système scolaire français. Ou plutôt, ils vont le jeter au panier, si ce n'est déjà fait !
voir LE MONDE pour Le Monde.fr | 12.05.10 | 11h15 • Mis à jour le 12.05.10 | 11h37

« La Cour demande "que ce soient les équipes pédagogiques qui déterminent les modalités de répartition des moyens d'enseignement et d'accompagnement personnalisé". Une mesure révolutionnaire que le ministère ne peut accepter, car elle reviendrait à le destituer. »

Quoi ! Non, mais ! Est-ce qu'à la RATP on demande aux conducteurs leur avis sur la répartition des trains, et les moyens en personnel ? Et qu'est-ce que c'est que ces équipes ? Un bon chef, bien primé, voilà tout, et recevant ses ordres directement du ministère ! Quel repère de gauchistes, cette Cour des comptes, il va falloir songer sérieusement à la liquider, après la suppression des juges d'instruction, et après la nomination d'une personne sûre à la tête de France Télévision ! Destituer le ministère ?! Il faudra aussi songer à « promouvoir une gestion plus personnalisée des [journalistes], qui s’attache à la formation, l’appréciation et la mobilité professionnelles », pour reprendre les jolis euphémismes de Madame Théophile (voir message précédent)...

Tout s'explique !

Dans le commentaire du message précédent, Étourneau, à la suite de l'article de Gérard Slama publié dans Le Figaro Magazine (qui d'habitude n'aime pas trop les profs, sauf les académiciens, évidemment), faisait part de son incompréhension des réformes actuelles dans l'Éducation nationale, surtout quand on se souvient que ce pays a quelques traditions en la matière, des traditions de tolérance, de liberté, de responsabilité des maîtres dans leurs choix pédagogiques. Mais c'est que les réformes dans l'éducation nationale ne sont plus pilotées par des gens de la partie, mais par une ancienne de la RATP ! M. Slama, voilà trouvée une première Rabourdin !
Voir dans « La Toile de l'éducation » du Monde diffusée ce mercredi l'entretien suivant, avec ses chefs-d'œuvre d'euphémismes dont quelques uns sont soulignés ici en rouge et expliquées entre crochets :
« Le point avec...
Josette Théophile sur la mastérisation : Mastérisation : « On s’apercevra que cette réforme aura des incidences positives »

Josette Théophile est directrice des ressources humaines au ministère de l’éducation nationale.

Depuis octobre 2009, vous êtes directrice des ressources humaines du ministère de l’éducation nationale. Quel est votre projet ?
J’ai été recrutée dans le but d’aller au-delà de la seule gestion des flux, de promouvoir une gestion plus personnalisée des enseignants, qui s’attache à la formation, l’appréciation et la mobilité professionnelles [ = une gestion plus autoritaire, ayant pour but, dans tous les sens du terme, de mettre au pas les enseignants, contrairement à toutes les traditions républicaines, c'est-à-dire aux traditions existant depuis l'instauration définitive [?] de la République en France]. Le ministre m’a également demandé de mettre en place une politique de prévention et de santé au travail [c'est en effet plus prudent ! Attention aux suicides suivant les révolutions ultra-rapides de « management » comme à Télécom !] . Ce sont les chantiers qualitatifs [= quantitatifs : voir la question suivante de l'entretien] qui, avec la revalorisation financière [= une politique de primes, non comptées dans le calcul de la retraite, pour les plus obéissants, ou les plus malléables, les entrants ! et surtout pour les cadres, comme l'entretien le confirme], constituent le nouveau « pacte de carrière » [= le démentèlement de statut de fonctionnaire, avec déjà la possibilité de mise à pied pour non respect des ordres « qualitatifs »], et pour lesquels des discussions avec les partenaires sociaux [lesquels ? La CGT ? Ou les diverses instances et conseils de l'éducation, régulièrement élus ?] sont en cours.

Vous avez été DRH de la RATP pendant près de vingt ans. Gère-t-on les ressources humaines de l’éducation nationale comme celles d’une entreprise publique ?
L’échelle [il s'agit donc bien uniquement de quantitatif ici] est radicalement différente. La RATP compte 45 000 personnels, l’éducation nationale, plus d’un million [diable ! ça doit vous tourner la tête ! un million au pas ! Enfin, l'armée rouge y était arrivée, paraît-il... Heureusement, on n'a pas eu à le vérifier.] ! »
Mais le clou (que l'on enfonce pas encore !), la cerise sur le gâteau, semble bien être le point soulevé à la fin de l'entretien :
« Etes-vous favorable à la bivalence [non, il ne s'agit pas de sexualité, mais de la possibilité qu'un enseignant enseigne 2 matières à la fois, l'anglais et l'histoire, par exemple : cela coûterait moins cher en formation, en utilisation, en mobilité, et de toute façon « pour ce qu'ils enseignent, et pour ce que les gosses retiennent ! » Allez ouste tous en RER ! Sauf à Henri IV, cela va de soi ! » ?
Vous ne me croiriez pas si je vous disais le contraire [ en effet !]. Mais je reste réaliste [= on emploiera les grands moyens, et rapidement, dont le suppression du statut de fonctionnaire, et, d'abord, le recrutement local aux mains des principaux, proviseurs, directeurs d'école, devenus de petits chefs managériaux]. J’ai bien compris [en 7 mois, comprendre qu'on puisse être attaché à son travail ! Cela ressort du satori, de l'illumination zen ! C'est presque incroyable.] que la passion pour la discipline, chez les enseignants, c’est une vraie réalité [Toucher ainsi du doigt les préjugés profonds qui habitent les Rabourdins, cela fait froid dans le dos : enseignants tous menteurs, hypocrites, feignants, ignares, manipulateurs, gauchos !], ce n’est pas un habillage [= c'est un vrai babillage : est-ce que les conducteurs et agents sont passionnés ainsi par leurs lignes ou leurs stations !]. Il faut parvenir à introduire de la souplesse, mais il va de soi que cela ne peut se faire que dans la persuasion [=la coercition, si nous gagnons les prochaines élections], la durée [= le plus vite possible, car on n'est pas entièrement sûrs de les gagner !] et le partage [Ah, bon, il faut partager les ordres ? Perinde ac cadaver !] des enjeux [= de la rigueur !]. »
En effet, quand on est conducteur de train à la RATP, peu importe que ce soit sur la ligne 1 ou 12, ou autre, voyons ! Quand on est un fonctionnaire d'éducation, éthique et responsable, on peut TOUT enseigner, n'importe où, n'importe quand, n'importe quoi ! (Et, last but not least, disparition des IUFM et d'une véritable formation professionnelle des enseignants oblige : à n'importe qui, n'importe où, n'importe COMMENT !)

Si même la droite le dit...



Cliquez pour agrandir...
Commentaire : On peut quand même se demander qui travaille au Ministère de l'Éducation Nationale ! Les inspecteurs généraux ou autres ont-ils à ce point oublié qu'ils faisaient partie de l'université, et qu'ils n'étaient pas eux-mêmes des fonctionnaires d'autorité comme les autres, comme les militaires ou les préfets (encore que...), mais bien, par « éthique et déontologie de fonction », des représentants, des garants de la liberté des disciplines qu'ils sont censés illustrer (avoir illustrées ?), et par là même aussi des défenseurs de la liberté des formateurs qu'ils sont censés former, encadrer, inciter, évaluer ? Ont-ils toute honte bue ? Comment en est-on arrivé à ce que les Rabourdins cités par Slama aient remplacé les Condorcet, les Jules Ferry de notre temps (à moins qu'il n'y en ait plus ?) ? Comment l'éducation, la formation, le savoir, la recherche, avec les institutions d'intérêt général qui sont censées les incarner, pourraient-elles raisonnablement fonctionner sans un MINIMUM de CONFIANCE entre tous les acteurs concernés, cette même confiance qui devrait présider aux rapports entre élèves et maîtres, parents et enfants, parents et maîtres, citoyens et élus ? Comment, enfin, une véritable éthique, une déontologie pourraient-elles se développer qui ne seraient plus qu'une épreuve abstraite de concours de fonctionnaire comptant pour 4 (agrégation) ou 6 (CAPES) points ? Force est de constater que s'organise ici, sous la présidence d'un exécutif de plus en plus autoritaire, une société de la MÉFIANCE. Ce n'est plus « Liberté-Égalité-Fraternité », mais « Despotisme-Concurrence-Méfiance »... Est-ce que tout le monde, pour employer le nouveau vocabulaire du premier ministre, s'« en foutrait » ?