mercredi 31 mars 2010

La France est-elle une démocratie ? (60)


La prof, le gendarme, et la ligne J@une
envoyé par asi. - L'info internationale vidéo.

Une mauvaise blague ?

« La démarche

Depuis plusieurs années de nombreux universitaires, étudiants, chercheurs ont souhaité travailler collectivement à la définition de réformes progressistes pour leurs secteurs. Un travail majeur a ainsi été effectué lors des Etats Généraux de la Recherche, en 2004, dont la plus grande partie reste d'actualité [?]. Dévoyant les conclusions de ceux-ci, le gouvernement a délibérément imposé des bouleversements dans les finalités, les structures et les modes de financements de notre système. Cette politique a été très largement rejetée, comme l'a montré le mouvement massif du début de cette année [?].

Le Parti socialiste, le Parti Communiste et Les Verts ont fait le choix, il y a plusieurs mois [!], de travailler ensemble à la formulation concrète d'une politique ambitieuse dans ces domaines, pour donner un débouché politique à ceux qui souhaitent offrir à nos universités et laboratoires l'avenir dont le gouvernement actuel sape les fondations.

Aujourd'hui nous entendons impulser un véritable débat [?!]. Cette démarche est ouverte à tout le monde, militants et sympathisants, ainsi qu'au grand public. Chacun peut proposer une contribution, qu'elle soit individuelle ou représentant un groupe, et réagir aux contributions des autres.
Naturellement les contributions sont publiées après avoir été validées par un administrateur du site [!]. Nous écarterons toutes les contributions contraire aux règles de courtoisie, ou bien qui partiraient dans des directions orthogonales à celles dans lesquelles nos partis se sont engagés.

Nous invitons tous ceux qui le souhaitent à participer à cette procédure d'élaboration collective. Nous affinerons [?!] notre projet politique à partir des propositions concrètes qui auront été faites dans ce cadre.

L'enseignement supérieur et la recherche sont des piliers de notre avenir commun : c'est ensemble que nous les fortifierons. »



Commentaire : on aurait envie de dire « mieux vaut tard que jamais ! ». Mais on a plutôt l'impression qu'il est déjà trop tard, au moment où le président de l'université René Descartes nous explique, à propos d'une cérémonie de remise de titres de docteurs où tout le monde s'est mis en toge, qu'il faut revenir à l'université du XIIIe siècle...

« Il ne faut pas voir dans ce retour des toges une "américanisation" de l'événement, se défend Axel Kahn. "Ce genre de cérémonie existe dans le monde entier, pas uniquement aux Etats-Unis", fait-il remarquer.
"La bizarrerie, c'est l'abandon de ces traditions en France", ajoute-t-il.
Pour lui, cette "collation des grades" est une manière de renouer avec la tradition européenne des premières universités du Moyen-Age.
"Nous nous reconnaissons une filiation avec ce XIIIe siècle où naît l'université de Paris, où tout ce décorum prend naissance, le titre de docteur, les fastes, les robes", explique-t-il.
Il s'agit donc d'un retour aux sources. "Après Mai 68, les cérémonies avaient été supprimées", souligne le président de l'université Paris Descartes.
Une suppression qui était, selon lui, "une mauvaise innovation. On ne voyait alors que le caractère hautain des cérémonies".
Au contraire, en renouant avec les fastes et une tradition multiséculaire, "nous rendons hommage à nos jeunes collègues", fait-il valoir. »

PARIS
« Exit mai 68, les toges reviennent à l'université » Par AFP, publié le 31/03/2010 à 17:41 - mis à jour le 31/03/2010 à 18:49

« cette puissance mystérieuse qu’est le capital » Takuboku

FABULA, LA RECHERCHE EN LITTÉRATURE (DEBATS)
RÉVOLUTION DANS L'UNIVERSITÉ. QUELQUES LEÇONS THÉORIQUES ET LIGNES
TACTIQUES TIRÉES DE L'ÉCHEC DU PRINTEMPS 2009
Points de vue et débats
Information publiée le mercredi 31 mars 2010 par Bérenger Boulay (source : Poolp)
Emmanuel BAROT, Révolution dans l'Université. Quelques leçons théoriques et lignes tactiques tirées de l'échec du printemps 2009. Montreuil: La Ville Brûle, mars 2010, 176 p. ISBN : 978-2-36012-008-6 13 euros

Présentation de l'éditeur
Le printemps 2009 a vu exploser la contestation, d'une ampleur et d'une durée inédites, de l'enseignement supérieur et de la recherche à l'égard des nouveaux principes de gestion managériale de l'université et de leur idéologie autoritaire. La grève universitaire lancée début février 2009 s'est soldée en juin 2009 par une défaite politique à peu près totale.
Pour que les tendances de résistance puissent devenir de véritables forces opérationnelles conscientes de leurs possibilités, des lignes stratégiques et des options tactiques claires s'imposent. Cet essai propose une réflexion sur l'«incorporation croissante de la science au Capital», selon la formule de Marx, ainsi qu'une analyse de la grève du point de vue des intérêts et divergences de classes qui se sont exprimées en elle, afin d'identifier les contradictions qui ont à la fois nourri et miné ce conflit. Il dessine enfin des lignes tactiques et
stratégiques pour résister et agir, dans l'université et hors d'elle. La révolution dont il est question ici s'entend donc à trois niveaux : la « révolution» réactionnaire en cours, la grève de 2009, et finalement l'appel à une double posture de résistance et de construction d'une université « oppositionnelle » en rupture avec les violences directes et les aliénations sournoises du capitalisme.

L'auteur
Emmanuel Barot est maître de conférences en philosophie à l'université de Toulouse-Le Mirail, directeur de
programme au Collège international de philosophie et membre de l'équipe organisatrice du séminaire Marx au XXIe siècle : l'Esprit & la Lettre. Il est l'auteur d'une vingtaine d'articles croisant, d'un point de vue marxiste réactualisé, philosophie des sciences et théorie politique, et de deux ouvrages publiés en 2009, Lautman (Belles- Lettres) et Camera Politica. Dialectique du réalisme dans le cinéma politique et militant (Vrin).
Sur le site de l'éditeur, on peut lire, outre la 4è de couverture, des extraits du livre, et en consulter le sommaire.
Note sur le site Poolp : D'Emmanuel Barot, on peut lire ou relire sur Poolp « Sauver » l'université ?, un article qui sert de base à l'Introduction du livre, et La polysémie du terme "démocratie" et ses enjeux aujourd'hui, réflexion issue d'une rencontre-débat initiée dans le cadre du mouvement "anti-LRU-1" de la fin 2007. On rappelle aussi l'Appel à gâteau et à la pioche du Comité 227, auquel le présent livre fait parfois référence.

Les méfaits annoncés de la LRU (26) : ce n'est qu'un début...

Source / auteur :

Sauvons l’université
Motion du département d’histoire de l’université de Bourgogne

mis en ligne mercredi 31 mars 2010 par jesusparis

Réuni le 30 mars 2010, le département d’histoire de l’Université de Bourgogne constate que les propositions faites pour intégrer la préparation des concours de recrutement des enseignants dans les masters ne sont pas réalisables de façon satisfaisante. Il est totalement impossible d’envisager une préparation au concours qui puisse être conforme à l’intérêt des futurs enseignants, mais aussi aux activités de recherche et d’enseignement au sein des départements universitaires.

En conséquence :

1— Le département d’histoire se prononce contre la remontée d’éventuelles maquettes.

2— En l’état, aucune préparation au CAPES d’Histoire-géographie ne pourra être organisée à l’Université de Bourgogne pour la session de novembre 2010.

3— Nous appelons nos collègues des autres départements d’histoire en France à nous rejoindre dans cette opposition.

Motion adoptée par 29 voix pour, 2 abstentions, 1 voix contre.

mardi 30 mars 2010

La France est-elle une démocratie ? (59)



L'Edito du Monde paru dans l'édition datée du 31 mars sous le titre « Parquet subordonné, justice niée » se termine de la façon suivante :
« Le monde de la magistrature n'est pas davantage à gauche aujourd'hui qu'hier. Il est majoritairement et modérément de droite. Son émoi n'en est que plus accusateur. Le président Sarkozy et son premier ministre, François Fillon, l'ont apparemment compris. Ils n'évoquent plus la réforme de la procédure pénale lorsqu'ils énumèrent les grands chantiers des deux dernières années du quinquennat. Peut-être ont-ils mesuré aussi que les magistrats et les avocats ne plaident pas pour leur corporation, mais pour l'indépendance de la justice. Et qu'ils n'hésiteront pas à invoquer de nouveau la convention européenne des droits de l'homme, si nécessaire. »

Dans les réactions de l'édition en ligne, nous avons remarqué celle de notre cher Yves Madiran (mais les autres ne sont pas mal non plus !) :

Découvrez les réactions des abonnés du Monde.fr à la lecture de cette information.
Lisez ou relisez cette information
Yves Madiran
30.03.10 | 17h53

« Il est bien évident que les enseignants et enseignants-chercheurs, et les chercheurs « majoritairement et modérément de gauche » n'ont jamais plaidé, manifesté, fait grève que pour leur corporation et contre l'indépendance de la pensée ou la véritable autonomie de l'éducation. C'est ce que les médias, dont Le Monde, ont voulu nous convaincre au printemps dernier. Il est vrai que les magistrats ont beaucoup plus de pouvoir que les éducateurs et les chercheurs. Ainsi va le monde et Le Monde !)... »

lundi 29 mars 2010

La France (58) et la Russie sont-elles des démocraties ?

« Quand New York a été attaquée, ce sont toutes les démocraties du monde qui ont été attaquées. Et quand Moscou est attaquée, c'est nous tous qui sommes attaqués. Face au terrorisme, nous ne pouvons pas nous diviser »
A l'université Columbia, Nicolas Sarkozy plaide pour une coopération internationale renforcée
LEMONDE.FR avec AP et AFP | 29.03.10 | 17h50 • Mis à jour le 29.03.10 | 17h54

Commentaire : un peu difficile à suivre, malgré tout...

Politique, Université, Entreprise ; Même combat !

La France est-elle une démocratie ? (58)


Acteur raté, bobo de gauche, raciste et lâche
envoyé par franceinter. - Gag, sketch et parodie humouristique en video.

dimanche 28 mars 2010

Quelques nouvelles du Japon pour nous mettre du baume au cœur en ces temps de “ démocratie totalitaire ”!



Photos SF, tous droits réservés.

Les méfaits annoncés de la LRU (25) : ce n'est qu'un début...

Rentrée 2010, mode d'emploi!

La réforme de la formation des enseignants se met en place dans les écoles élémentaires et maternelles. Illustration:

par capitaine Guynemer

C’est la rentrée !

A l’école élémentaire de la rue de l’Avenir, dans la classe de CE2, élèves et parents font la connaissance de l’enseignant, enfin des enseignants… Car ils seront deux dans la classe, jusqu’aux vacances de la Toussaint.

Le premier vient d’être reçu au concours de recrutement des professeurs des écoles, on l’appelle P.E.S. (Professeur d’Ecole Stagiaire). Il n’a pas eu de formation professionnelle, hormis 4 semaines d’observation dans deux classes l’année dernière. Pas de chance, ce n’était pas en CE2, mais bon.

Le deuxième, qu’on appelle T1 (Titulaire 1ère année), sort d’un an de formation professionnelle à l’IUFM, il a eu la chance d’être reçu au concours en 2009 : il fait partie de la dernière promotion d’enseignants formés puisque les IUFM n’existeront plus en 2011. Il aurait du avoir un poste à l’année dans une école pas trop difficile pour ce début de carrière, mais bon.

Le samedi suivant, réunion de classe.

PES explique aux parents qu’il a un tuteur dans l’école, un enseignant chevronné qui lui apporte conseils et soutien. Bien sûr c’est un peu compliqué parce que le tuteur a un CP et n’a pas fait de CE2 depuis 1997, il ne connaît pas les manuels, et le midi il fait les aides personnalisées. Mais bon, on peut discuter un peu à la récréation, s’envoyer des mails le soir. Et puis le T1 a accepté de prendre le CP du tuteur deux matinées par semaine pour qu’il vienne dans le CE2 voir comment travaille le PES. Et puis, il y a aussi un Maître Formateur qui viendra dans la classe de temps en temps.

Enfin, à partir de novembre, ce sera différent : le T1 quitte l’école pour aller faire des remplacements ailleurs. Le PES reste dans la classe de CE2…les lundis jeudis et vendredis, puisque les mardis il va parfaire sa formation à l’Université jusqu’au mois de mai.

Pour les mardis, un remplaçant Brigade arrive. Jusqu’au mois de mai, le Brigade remplacera quatre PES dans quatre écoles différentes : une petite section le lundi, un CE2 le mardi, un CM1 le jeudi et une grande section le vendredi. Ca fait une centaine d’élèves, Brigade ne connaîtra peut-être pas tous les prénoms à Noël, mais bon.

Le PES et le Brigade ne se rencontreront jamais puisqu’ils ne sont pas là les mêmes jours, mais bon, quelques mails pour les urgences, ça permet de créer du lien !

Comme la formation professionnelle, c’est vraiment primordial, le PES aura aussi un stage d’une semaine complète au deuxième trimestre. Pas d’inquiétude, son remplacement est prévu…par une autre Brigade, on l’appelle Brigade n°2.

Quand mai arrivera, le PES aura terminé sa formation et sera à plein temps dans sa classe de CE2. Il sera évalué (il ne sait pas encore par qui ni comment) et titularisé (si tout va bien) à la rentrée suivante.

Les parents osent quelques questions sur l’emploi du temps, le programme scolaire, les projets pédagogiques, le livret d’évaluation. Le PES est embarrassé car il a été nommé la veille de la rentrée, il a juste eu le temps de lire les Programmes Officiels, participer à deux réunions le mercredi avec l’inspecteur sur le thème « Déontologie du fonctionnaire», aménager sa classe, s’initier au maniement du Baby-haller pour son élève asthmatique, repérer l’itinéraire pour les séances de piscine qui commencent lundi... Mais bon, il va faire son maximum, mettre les bouchées doubles. L’école est sympa, les collègues attentifs et le PES est très motivé et le T1 va l’aider.

Les parents quittent la réunion, perplexes, inquiets ou fâchés. Que penser ? Que faire ?

Vous n’avez pas tout compris ? C’est normal.

En revanche, vous avez sans doute compté : PES, T1, Brigade n°1, Brigade n°2… 4 enseignants différents. Une grippe ? Un congé maternité ? Il faudra faire appel à Brigade n°3…

A la rentrée, 170 écoles, soit plus de 4000 élèves, seront dans cette situation à Paris.



samedi 27 mars 2010

La France est-elle une démocratie ? (57)

27/03/2010
« J.-Y. Fontaine : "Désormais un gendarme ne pourra plus penser différemment de l'autorité politique"

Jean-Yves Fontaine, docteur en sociologie à l'université de Caen et bon connaisseur des affaires gendarmiques, nous a adressé un long texte sur l'affaire Matelly. Nous en publions ci-dessous des extraits.

Après la pire des sanctions disciplinaires, la radiation des cadres, que vient de se voir infliger le Commandant de gendarmerie Jean-Hugues Matelly, l’obligation de loyauté est projetée au cœur du métier militaire : désormais un gendarme ne pourra plus penser différemment de sa hiérarchie et de l’autorité politique et surtout le faire savoir jusqu’à s’exposer au risque d’être exclu du système. Par extension, tous les fonctionnaires sont d'ailleurs concernés. Est-ce la fin de toute liberté d’expression au sein de la société militaire ou bien la hiérarchie a-t-elle voulu simplement en finir avec le droit à la désobéissance qui s’installait au sein même des systèmes de défense et de sécurité ?
Il a été reproché à cet officier supérieur, âgé de 44 ans, contrôleur de gestion pour la région Picardie, ancien rapporteur à la Commission des recours des militaires, commandant de la compagnie de Blois en 1998, excellemment bien noté par sa hiérarchie, sorti major de sa promotion, de formation universitaire, juriste, docteur et chercheur associé en Sciences Politiques et auteur de nombreux articles, romans et ouvrages (notamment un dernier livre intitulé Police. Des chiffres et des doutes qui aborde la question du traitement et de l’usage des statistiques en matière de délinquance), d’avoir publié le 30 décembre 2008 un article sur Rue89 intitulé La gendarmerie enterrée, à tort, dans l'indifférence générale et de s’être exprimé le lendemain sur Europe 1 en critiquant le rapprochement Police/Gendarmerie et, comme le relève la DGGN, “ se dispensant ainsi de l'exigence de loyauté et de neutralité liée à son statut militaire ”. »

Lire la suite sur :

La France est-elle une démocratie ? (56)


« Notre Truculent Souverain était alors en train de fourbir un nouveau régime à sa mesure qu'on pouvait qualifier du nom très doux de démocratie totalitaire, dans laquelle les droits des sujets seraient affermis en textes et en mots mais non point en actes, aussi ne pouvait-on plus se fier aux lois qui surabondaient et se modifiaient au gré des humeurs du Château, comme celle concernant le favoritisme que Notre Prince édicta sur un ton sans réplique : “ C'est pas parce qu'on est mon ami qu'on doit avoir moins de droits qu'les autres. ” »

Patrick Rambaud, Deuxième chronique du règne de Nicolas Ier

vendredi 26 mars 2010

Les méfaits annoncés de la LRU (24) : ce n'est qu'un début...

L'opposition semble désormais remonter au niveau des CA. Exemple :

« - REFORME DE LA FORMATION DES ENSEIGNANTS DES PREMIER ET SECOND DEGRES

Le Conseil vote la motion suivante :

« Le Conseil d’administration de l’Université de Caen Basse-Normandie, réuni le 19 mars 2010,

déplore la réforme de la formation et du recrutement des enseignants des 1er et 2nd degrés, imposée

par les ministères de l’Education nationale et de l’Enseignement supérieur et de la Recherche.

Son application génère en particulier les effets suivants :

- une incohérence de calendrier : moins de 3 mois de préparation aux concours ;

- une dispersion et une multiplication des objectifs des masters dommageables pour la formation des étudiants et qui se fait au détriment des parcours recherche de deuxième année ;

- la suppression de la formation pédagogique au sein des IUFM ce qui conduit à leur disparition à terme ;

- la dilution du cadre national de la formation des enseignants.

En conséquence, le Conseil d’administration de l’Université de Caen Basse-Normandie réitère son opposition à cette réforme, comme il l’a déjà exprimé en 2008, et demande son abrogation »


http://www.unicaen.fr/actualites/pdf/bulletin-CA-19032010.pdf

Blocage ? Vous avez dit « blocage » ?

« […] Et tout à coup la méthode Sarkozy, cette agitation permanente, crée un blocage aussi fort que l'immobilisme reproché par lui, et avec quelle dureté parfois, à son prédécesseur. »

Eric Fottorino
Conclusion de l'édiorial du Monde paru dans l'édition du 26.03.10.

La France est-elle une démocratie ? (55)


« Il faudra aussi que les citoyens assument leur part de responsabilité. A côté des élections, maillon essentiel du processus démocratique, M. [...] encourage les électeurs à “participer activement à la politique et à l’administration” du pays. Pour expliquer la quintessence de sa pensée, il parle d’un “nouvel esprit public”. Il veut dire par là que les citoyens doivent participer activement aux affaires collectives qui, jusqu’ici, incombaient principalement à l’administration. Son idée d’“école communautaire”, par exemple, implique que les habitants participent aux activités pédagogiques et extrascolaires des établissements publics. Des bénévoles pourraient même enseigner les mathématiques et la langue [franç]aise. « Au cœur de cette politique de la participation des citoyens se trouve la “table ronde pour un nouvel esprit public”, mise en place par le gouvernement. Ses membres et des volontaires ont également créé sur Internet le Forum pour un nouvel esprit public. Il ne peut y avoir de démocratie sans élections, mais la démocratie ne se résume pas à cela.

Essayer de faire évoluer la démocratie à partir de ce constat n’est pas l’apanage du gouvernement [...]. Un peu partout, on voit éclore des initiatives de ce genre, dans lesquelles les mots clés sont “participation” et “discussion approfondie”. Il en est ainsi des “budgets participatifs”, dans lesquels les ci­toyens eux-mêmes décident de l’affectation des fonds, et des “séances collectives de discussion”, où l’on de­mande à des citoyens choisis au hasard de débattre de questions spécifiques, ce qui permet de sonder l’opi­nion publique. Cette nouvelle culture politique est apparue à la suite du [remani]ement d[u] gouvernement. C’est l’un de ses effets positifs »

Hélas ! Non, ne rêvons pas ! Ce n'est pas le nouveau programme de MM. Sarkozy & Fillon au vu du résultat des dernières élections régionales ! Pas davantage, semble-t-il, celui de leurs opposants, y compris dans leur propre camp ? Est-ce Ségolène Royal qui se repositionne en ressortant sa « démocratie participative » ? Est-ce une fiction, un canular d'Étourneau ? Vous le saurez en cliquant sur le lien suivant :

mercredi 24 mars 2010

La France est-elle une démocratie ? (54)














La rumeur de Toulon, Mains Basses sur l’université

par leo socrates

mercredi 24 mars 2010 - 0 réaction

La rumeur de Toulon, Mains Basses sur l’université

« La rumeur de Toulon » est le fruit d’un travail d’enquête de plusieurs mois. André Joly, Professeur émérite de l’Université Paris 4-Sorbonne, linguiste et philologue, est intrigué par l’énigme de l’affaire du présumé trafic de diplômes au profit d’étudiants chinois découvert à l’université de Toulon (suite à un dépôt de plainte sans preuve d’un enseignant de l’IAE). Dans le plus grand secret, l’auteur mènera un véritable travail d’investigation sur cette affaire qui a défrayé la chronique pendant de nombreux mois en 2009.

Certes des enquêtes ont été menées par le Parquet, la Police judiciaire et Madame Pécresse qui avait envoyé à Toulon des inspecteurs de l’IGAENR. La conclusion des inspecteurs de l’IGAENR mérite, ici, d’être rappelée : il n’y a pas de trafic de diplômes mais de « graves irrégularités ». Mais pourquoi l’enquête des inspecteurs, détournée de son premier objectif, s’est-elle concentrée alors sur les « irrégularités » ? « Au terme d’une seconde enquête menée tambour battant avec une équipe d’inspecteurs renouvelée, sur la foi d’un rapport uniformément à charge, la ministre suspend de leurs fonctions le président Oueslati et deux de ses vice-présidents ». Le président est d’origine tunisienne, il est élu, (est-ce un hasard ?), au conseil de la Région PACA sur la liste de gauche de Michel Vauzelle.

André Joly met en évidence des enchaînements « diaboliques » d’actions menées en un temps record ! Il raconte de manière saisissante comment on peut faire d’une pierre, trois coups ou comment le Ministère de l’Enseignement supérieur et de la recherche a passé l’Université de Toulon et sa Présidence par les armes. C’est terrible ! On découvre alors comment le président de cette université et ses deux vice-présidents vont être condamnés avant même d’avoir été entendus et jugés, comme si la présomption d’innocence n’existait pas.

En 2009, des milliers d’étudiants sont en grève, ils protestent contre la loi LRU. Madame Pécresse « très malmenée pendant les grèves et au bord de la démission, récupère la catastrophe qui frappe l’université de Toulon pour la faire servir à la construction de l’enseignement supérieur selon ses plans, une sorte de laboratoire expérimental. Elle avait dit à qui voulait l’entendre qu’elle irait jusqu’à suspendre des présidents. Et elle l’a fait ! En virant le président, elle peut aussi, d’une part, placer à la tête de l’université un « administrateur provisoire » d’autre part expérimenter le nouveau style de « gouvernance » (nouveau terme à la mode) qu’elle appelle de ses vœux dans le cadre de ce qu’ils ont le culot d’appeler l’“ autonomie ” ».

André Joly, nous prend à témoin et l’histoire qu’il nous raconte tient à la fois du roman comique, du roman-feuilleton, du roman policier, du roman de guerre, du théâtre existentialiste, du théâtre de l’absurde et du vaudeville. Un sacré mélange. Un vrai polar universitaire, avec des pistes à suivre… Mais surtout, André Joly nous fait part de son inquiétude : « L’équipe présidentielle a été immédiatement remplacée par un « administrateur provisoire » qui, après une prise de pouvoir d’une rare inélégance, a déclaré d’emblée qu’il était là pour beaucoup plus longtemps que prévu, car l’université était « malade... très malade ». Il s’est auto- proclamé « chef d’établissement ». Divers appels à élection ayant été rejetés par l’administrateur provisoire et par le ministère lui-même, tout cela prenait les allures d’un putsch, ce que corroboraient le comportement et les propos de l’administrateur. »

"C’est très inquiétant non seulement pour la démocratie universitaire, à Toulon et ailleurs en France, mais pour la démocratie tout court".


Source :

http://www.agoravox.fr/actualites/societe/article/la-rumeur-de-toulon-mains-basses-71783

lundi 22 mars 2010

La France est-elle une démocratie ? (53)


"Les décorations, c'est comme les bombes, ça tombe toujours sur ceux qui ne les méritent pas"


Maître Dupond-Moretti, avocat de Jacques Viguier, accusé du meurtre de sa femme et, pour la seconde fois, acquitté
Source : compte-rendu du procès magistralement écrit par Pascale Robert-Diard dans Le Monde du 22 mars.

samedi 20 mars 2010

La France est-elle une démocratie ? (52)


L’article 353 du code de procédure pénale qui fonde le devoir de juge des juges et des jurés :

”La loi ne demande pas compte aux juges des moyens par lesquels ils se sont convaincus, elle ne leur prescrit pas de règles desquelles ils doivent faire particulièrement dépendre la plénitude et la suffisance d’une preuve ; elle leur prescrit de s’interroger eux-mêmes dans le silence et le recueillement et de chercher, dans la sincérité de leur conscience, quelle impression ont faite, sur leur raison, les preuves rapportées contre l’accusé, et les moyens de sa défense. La loi ne leur fait que cette seule question, qui renferme toute la mesure de leurs devoirs : “Avez-vous une intime conviction?”.

vendredi 19 mars 2010

Réforme Pécresse, etc.


Réformez ma vie (La Chanson du Dimanche S03E09)
envoyé par lachansondudimanche. - Regardez plus de clips, en HD !

Les méfaits annoncés de la LRU (23) : ce n'est qu'un début...

*Motion 1, adoptée à l'unanimité des présents et représentés (69 votes)
(50 historiens - 19 géographes)
"Nous, enseignants-chercheurs des départements d’histoire et de géographie de l’Université Paris Ouest Nanterre La Défense, rappelons notre fort attachement à une véritable formation universitaire sanctionnée par un concours de la fonction publique pour recruter les enseignants de l’enseignement secondaire.
Réunis en assemblée générale le 15 mars 2010, nous estimons que le dispositif prévu par le ministère dans le cadre de la réforme de la formation des enseignants, contre l’avis de la plupart des institutions représentatives de l’enseignement supérieur et de la recherche, menace gravement la qualité de la formation tant disciplinaire que pédagogique des futurs enseignants.
Nous estimons notamment que le nouveau calendrier envisagé pour les concours est aberrant."
*Motion 2, adoptée à la majorité des présents et représentés (42 oui ; 25 non ; 2 bulletins blancs)
(historiens : 25 oui, 23 non, 2 blancs / géographes : 17 oui, 2 non)
"Nous, enseignants-chercheurs des départements d’histoire et de géographie de l’Université Paris Ouest Nanterre La Défense, avons décidé de ne pas organiser de préparation au nouveau CAPES d’histoire-géographie pour la session de novembre 2010."

mercredi 17 mars 2010

Les méfaits annoncés de la LRU (22) : ce n'est qu'un début...


Formation des enseignants : bientôt la fin ? Communiqué de la FCPE, 17 mars 2010

Le ministère de l’Education nationale vient de présenter aux syndicats d’enseignants un projet d’arrêté portant sur le cahier des charges de la formation des maîtres. Celui-ci anéantit définitivement toute formation professionnelle des enseignants avant leur recrutement. La FCPE ne peut que rejeter totalement ce texte et ses conséquences pour les élèves et l’Ecole toute entière.

L’arrêté et son annexe prévoient de concentrer la formation professionnelle en fin de parcours, à un moment où le jeune enseignant, une fois recruté, est déjà en poste devant les élèves. Est-ce ainsi que l’on améliorera la réussite scolaire des élèves, que l’on conduira 80% d’une classe d’âge au bac et la moitié à un diplôme du supérieur, qu’on accompagnera les élèves en difficulté, qu’on intégrera tous les élèves et qu’on ne laissera aucun jeune sortir du système sans diplôme ni qualification ? Bien sûr que non !

Sacrifiera-t-on sur l’autel de la « masterisation » toute la formation professionnelle, pédagogique, psychologique des enseignants ? Sacrifiera-t-on par ricochet la formation des élèves ? Car c’est bien de cela qu’il s’agit !

Ce qui se joue maintenant, c’est purement et simplement de décider si les futurs enseignants ont ou non besoin pour enseigner de connaître les enfants et les adolescents, de savoir ce qui se joue dans les relations d’apprentissage, les pratiques d’évaluation, la conduite de classe, la gestion de l’hétérogénéité.

Il serait bien vain d’introduire des dispositifs numériques ou un accompagnement personnalisé si les enseignants n’ont aucune notion de pédagogie !

Enseigner est un métier qui s’apprend mais pas seulement sur le tas. Les parents d’élèves ne sont pas demandeurs d’enseignants qui ne sauront pas ce qu’est un enfant, un élève avant de prendre une classe en responsabilité.

La FCPE en appelle solennellement à toutes les organisations, à tous les acteurs de l’éducation, à tous ceux qui croient aux vertus de la pédagogie pour faire réussir les élèves. Que cessent ces discussions sur des détails ou sur ma mise en oeuvre, tant que le cadre général reste inacceptable !

Monsieur le ministre, monsieur le président de la République, abandonnez ces folies, elles mèneront notre Ecole dans le mur !