mercredi 12 mai 2010

Tout s'explique !

Dans le commentaire du message précédent, Étourneau, à la suite de l'article de Gérard Slama publié dans Le Figaro Magazine (qui d'habitude n'aime pas trop les profs, sauf les académiciens, évidemment), faisait part de son incompréhension des réformes actuelles dans l'Éducation nationale, surtout quand on se souvient que ce pays a quelques traditions en la matière, des traditions de tolérance, de liberté, de responsabilité des maîtres dans leurs choix pédagogiques. Mais c'est que les réformes dans l'éducation nationale ne sont plus pilotées par des gens de la partie, mais par une ancienne de la RATP ! M. Slama, voilà trouvée une première Rabourdin !
Voir dans « La Toile de l'éducation » du Monde diffusée ce mercredi l'entretien suivant, avec ses chefs-d'œuvre d'euphémismes dont quelques uns sont soulignés ici en rouge et expliquées entre crochets :
« Le point avec...
Josette Théophile sur la mastérisation : Mastérisation : « On s’apercevra que cette réforme aura des incidences positives »

Josette Théophile est directrice des ressources humaines au ministère de l’éducation nationale.

Depuis octobre 2009, vous êtes directrice des ressources humaines du ministère de l’éducation nationale. Quel est votre projet ?
J’ai été recrutée dans le but d’aller au-delà de la seule gestion des flux, de promouvoir une gestion plus personnalisée des enseignants, qui s’attache à la formation, l’appréciation et la mobilité professionnelles [ = une gestion plus autoritaire, ayant pour but, dans tous les sens du terme, de mettre au pas les enseignants, contrairement à toutes les traditions républicaines, c'est-à-dire aux traditions existant depuis l'instauration définitive [?] de la République en France]. Le ministre m’a également demandé de mettre en place une politique de prévention et de santé au travail [c'est en effet plus prudent ! Attention aux suicides suivant les révolutions ultra-rapides de « management » comme à Télécom !] . Ce sont les chantiers qualitatifs [= quantitatifs : voir la question suivante de l'entretien] qui, avec la revalorisation financière [= une politique de primes, non comptées dans le calcul de la retraite, pour les plus obéissants, ou les plus malléables, les entrants ! et surtout pour les cadres, comme l'entretien le confirme], constituent le nouveau « pacte de carrière » [= le démentèlement de statut de fonctionnaire, avec déjà la possibilité de mise à pied pour non respect des ordres « qualitatifs »], et pour lesquels des discussions avec les partenaires sociaux [lesquels ? La CGT ? Ou les diverses instances et conseils de l'éducation, régulièrement élus ?] sont en cours.

Vous avez été DRH de la RATP pendant près de vingt ans. Gère-t-on les ressources humaines de l’éducation nationale comme celles d’une entreprise publique ?
L’échelle [il s'agit donc bien uniquement de quantitatif ici] est radicalement différente. La RATP compte 45 000 personnels, l’éducation nationale, plus d’un million [diable ! ça doit vous tourner la tête ! un million au pas ! Enfin, l'armée rouge y était arrivée, paraît-il... Heureusement, on n'a pas eu à le vérifier.] ! »
Mais le clou (que l'on enfonce pas encore !), la cerise sur le gâteau, semble bien être le point soulevé à la fin de l'entretien :
« Etes-vous favorable à la bivalence [non, il ne s'agit pas de sexualité, mais de la possibilité qu'un enseignant enseigne 2 matières à la fois, l'anglais et l'histoire, par exemple : cela coûterait moins cher en formation, en utilisation, en mobilité, et de toute façon « pour ce qu'ils enseignent, et pour ce que les gosses retiennent ! » Allez ouste tous en RER ! Sauf à Henri IV, cela va de soi ! » ?
Vous ne me croiriez pas si je vous disais le contraire [ en effet !]. Mais je reste réaliste [= on emploiera les grands moyens, et rapidement, dont le suppression du statut de fonctionnaire, et, d'abord, le recrutement local aux mains des principaux, proviseurs, directeurs d'école, devenus de petits chefs managériaux]. J’ai bien compris [en 7 mois, comprendre qu'on puisse être attaché à son travail ! Cela ressort du satori, de l'illumination zen ! C'est presque incroyable.] que la passion pour la discipline, chez les enseignants, c’est une vraie réalité [Toucher ainsi du doigt les préjugés profonds qui habitent les Rabourdins, cela fait froid dans le dos : enseignants tous menteurs, hypocrites, feignants, ignares, manipulateurs, gauchos !], ce n’est pas un habillage [= c'est un vrai babillage : est-ce que les conducteurs et agents sont passionnés ainsi par leurs lignes ou leurs stations !]. Il faut parvenir à introduire de la souplesse, mais il va de soi que cela ne peut se faire que dans la persuasion [=la coercition, si nous gagnons les prochaines élections], la durée [= le plus vite possible, car on n'est pas entièrement sûrs de les gagner !] et le partage [Ah, bon, il faut partager les ordres ? Perinde ac cadaver !] des enjeux [= de la rigueur !]. »
En effet, quand on est conducteur de train à la RATP, peu importe que ce soit sur la ligne 1 ou 12, ou autre, voyons ! Quand on est un fonctionnaire d'éducation, éthique et responsable, on peut TOUT enseigner, n'importe où, n'importe quand, n'importe quoi ! (Et, last but not least, disparition des IUFM et d'une véritable formation professionnelle des enseignants oblige : à n'importe qui, n'importe où, n'importe COMMENT !)

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