vendredi 20 novembre 2009

Des nouvelles d'Allemagne (2)...


Mouvements de protestation universitaires en Allemagne


« Après les protestations des étudiants du mois de juin 09, le mouvement reprend, emboîtant le pas aux occupations de plusieurs universités en Autriche : vendredi 13/11, il était question d’occupations dans 30-50 universités, tendance crescendo. Et ce sont souvent les amphis centraux qui sont occupées, comme à Berlin et Munich.

Développées de façon indépendante université par université, les revendications se ressemblent : améliorer la qualité de l’enseignement et des conditions d’étude ; davantage d’autonomie des étudiants pour organiser leurs études ; davantage de sous pour enseignement et formation ; démocratisation des études. Et au centre, une réforme des nouveaux cursus de bachelor (licence) et de master ! Le processus de Bologna, ce sont des cursus au pas de course, avec présence obligatoire presque généralisée, et davantage de difficultés pour passer un semestre à l’étranger.
Tiens, tiens ! C’est précisément la meilleure circulation des étudiants, au moins à l’échelle européenne, qui a servi d’appât pour faire entrer les universités dans ce fameux processus, du LMD jusqu’aux LRU locales !
Autre critique : la sélection à l’entrée des Masters. Le numerus clausus pour l’inscription en université est pratiqué en Allemagne déjà depuis longtemps. Désormais, il revient après l’obtention de la licence.
Les actions à mener sont également élaborées à l’échelle de chaque université, avec des coordinations trans-régionales.

Ces protestations estudiantines peuvent compter sur le soutien de plusieurs syndicats. Et la présidente de la CPU allemande dit qu’il est « important d’intervenir ». Sans doute, puisqu’avec les baisses d’impôts programmées par le nouveau gouvernement fédéral chrétien/libéral, le sous-financement des universités, qui dépendent des Länder, ne peut que s’aggraver. Et suite aux LRU versions allemandes, ce sont désormais les présidents d’université autonomes qui seront dans la ligne de mire des protestations.

La grande grève des universitaires et chercheurs du printemps / été 2009 en France n’était pas le premier mouvement contre le processus de Bologna et son noyau de gestionnite. Et on voit que c’est sur les mêmes thèmes que la lutte continue ailleurs, tantôt ici, tantôt là - Europe oblige ! Faudra de l’obstination, car les jeux ne sont pas encore faits.

[source : les derniers numéros de die tageszeitung] »


Ingolf Diener, 16 novembre 2009, université de Paris VIII

Transmis par SLU/Jean-Louis Fournel

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