jeudi 12 novembre 2009

L'université brûle en Europe : les médias français s'en foutent !







L’Europe de la connaissance brûle
Par Marie-Pierre Gaviano, le 12 novembre 2009

« L’université brûle ! » C’est le cri d’alarme des étudiants autrichiens qui, depuis fin octobre, occupent de nombreuses universités en réclamant un accès moins restrictif à l’enseignement supérieur, l’amélioration des conditions matérielles et la fin de l’« économisation » du savoir. Leur mouvement s’est étendu à des universités allemandes occupées à leur tour. La recherche et l’université asservies. C’est le constat de la vague de contestation (position des syndicats et associations, manifestations, sit-in, occupation du Ministère…), qui reprend en Italie contre la réforme Gelmini. Les raisons de la colère : conseils d’administration des universités composés à 40% d’extérieurs, présidents nommés, chercheurs uniquement sous contrat, diminution des bourses sur critères sociaux, financement insuffisant. Processus de Bologne/stratégie de Lisbonne : c’est le nom de la politique européenne qui, sous des aspects divers, enflamme depuis deux ans tour à tour l’Espagne, l’Italie, l’Allemagne, le Danemark, la Finlande, la France. [1] Par delà les variantes nationales, les effets de cette orientation européenne sont les mêmes : soumission du savoir au double joug des Etats et d’une économie aveugle, coupes sombres dans les budgets, précarisation croissante des enseignants et des chercheurs toujours davantage soumis aux autorités, augmentation des droits d’inscription et cursus Licence-master-doctorat restreignant au bout du compte l’accès aux études supérieures,. C’est pourquoi nous soutenons les mouvements en cours en Autriche, en Allemagne et en Italie et appelons à l’élaboration d’un contre-projet à l’échelle européenne.
[1] Pour ceux qui lisent l’allemand, voir par exemple le site taz.de et l’italien, le site de La Repubblica


Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire