samedi 17 octobre 2009

Où la mauvaise foi de M. Maxime Amiot est prise en défaut

Dans Le Monde paru ce jour, un point que nous avions déjà souligné dans ce blog , et qui remet en cause les dénigrements partisans des Échos, un journal qui ferait mieux, dans l'intérêt national qui est certainement une de ses valeurs essentielles, de promouvoir ce genre d'expériences, prometteuses, du moins dans une conception purement économique de la société.
Les commentaires entre crochets sont naturellement d'Étourneau !

« Les chiffres, les littéraires aiment surtout les faire mentir. Alors que la filière lettres était traditionnellement assimilée à une usine à chômeurs, la voilà presque en modèle d'insertion.

Trois ans après la fin d'une licence de lettres, 5 % des jeunes sont au chômage, alors que ce pourcentage monte à 7 % pour la moyenne des licenciés, selon une note emploi-formation du Centre d'études et de recherches sur les qualifications (Céreq) [encore un organisme qui, selon le joli mot de M. Amiot, veut certainement, comme la CPU, « faire mentir la réputation des universités »], à paraître le 19 octobre et intitulée De l'enseignement supérieur à l'emploi : voies rapides et chemins de traverse. Cette donnée remet en perspective l'annonce présidentielle de rénovation de la filière littéraire du lycée, qui ne forme plus en 2009 qu'un bachelier général sur cinq.
La palette d'insertion de ces forts en thème est large. Au niveau licence, les concours de la fonction publique sont le principal débouché. "62 % des licenciés en lettres réussissent un concours d'enseignement. Ils ont même le meilleur taux de réussite de tous les licenciés", rappelle Julien Calmand, un des auteurs de l'enquête. Les universités ont aussi développé ces dernières années un nombre important de licences pro, rendant les jeunes immédiatement opérationnels.
Pour les étudiants qui continuent au niveau master, "il faut faire la différence entre ceux qui optent pour un master pro (formation elle aussi pensée en terme de débouchés), qui auront 6 % de risques de se retrouver au chômage, et ceux qui préfèrent la voie de la recherche. 13 % des titulaires d'un master de recherche seront encore au chômage trois ans après la fin de leurs études en lettres ou sciences humaines, alors que le taux moyen est de 10 % à l'issue de ce type de formation, toutes disciplines confondues" [ce qui n'est pas si mal, M. Amiot !], rappelle M. Calmand. Des données assez optimistes, mais à moduler. Elles portent sur un nombre réduit d'étudiants, puisque seuls 6,5 % d'entre eux sont aujourd'hui inscrits en lettres.

Quelques bémols [car il faut rester objectif et ne pas se tromper ou tromper le monde dans ses aveuglements idéologiques]

De leur côté, les entreprises commencent à mesurer que les littéraires "se singularisent des étudiants des grandes écoles, et présentent une polyvalence intéressante", rappelle Jacques Migozzi, président de la Conférence des doyens et directeurs d'UFR lettres et sciences humaines [sans doute ment-il, d'après M. Amiot !]. Certaines grandes entreprises ont mis en place des filières d'embauche d'étudiants issus de l'université, qu'elles recrutent à des postes d'ordinaire réservés aux diplômés des écoles supérieures de commerce ou de management. Mais elles restent marginales.

Aussi, plusieurs opérations font la jonction entre ces deux mondes. Phénix réunit huit universités parisiennes et neuf entreprises, dont Coca-Cola, PriceWaterHouseCoopers, L'Oréal, Danone. Chacune sélectionne elle-même ses candidats, mais Phénix (soutenu par le Medef) leur offre une formation générale de base de 350 heures afin de les rendre opérationnels. Les taux d'échec sont équivalents aux modes classiques de recrutement.

Matthieu Bouchepillon a bénéficié de ce recrutement. Titulaire d'un master en philosophie, il a commencé des recherches sur Kant et la théorie de la connaissance, avant de se laisser séduire par PriceWaterhouseCoopers, chez qui il est aujourd'hui auditeur. "Ma trajectoire est atypique, mais j'ai été très bien accueilli ici. Les qualités rédactionnelles que mon cursus m'a permis d'acquérir m'ont donné un vrai plus."[on peut penser aussi que l'étude de Kant n'aura pas prédisposé M. Bouchepillon à l'aveuglement idéologique ni à la mauvaise foi de certains journalistes...]

Une autre opération, baptisée Elsa, est portée par le CNAM et Sciences Po Paris. Elle promeut elle aussi des diplômés en lettres ou sciences humaines. "A la fin de l'année, une trentaine d'entreprises auront pris des jeunes en contrat de professionnalisation", rapporte Audrène Eloit, chargée de mission sur ce projet. Air France, Veolia, Renault sont dans la liste. "Elsa est né du double constat que les entreprises ne savent pas toujours comment recruter des profils atypiques, et que les CV d'étudiants d'universités restent trop souvent au-dessous de la pile, car les jeunes ne sont pas immédiatement opérationnels."[C'est donc davantage la faute des entreprises que de la prétendue dégradation des universités et du niveau de leurs étudiants...]

Quelques bémols s'imposent pourtant dans ce paysage en mutation. Si le master permet en général d'accéder au statut de cadre, les littéraires sont les plus mal lotis en la matière. Selon le Céreq, en droit-économie et gestion, 64 % ont décroché ce statut trois ans après leur sortie d'études, contre 57 % en sciences dures et 44 % en sciences humaines. »

Maryline Baumard et Christian Bonrepaux
Article paru dans l'édition du 18.10.09.

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