vendredi 16 octobre 2009

Aveuglement ou mauvaise foi idéologique ?

Ce n'est pas la première fois qu'en matière d'enseignement supérieur, Les Échos et son journaliste, se laissent emporter dans un aveuglement idéologique. Mais le titre de l'article de ce jour « Les universités veulent faire mentir leur réputation » doit décrocher le pompon ! On a beau lire et relire l'article, on ne voit pas clairement quelle est la réputation visée ici ni en quoi il y a une volonté perverse, unanime de mentir de la part des universités. Il est vrai qu'en dire plus risquerait de tomber sous le coup de poursuites éventuelles en diffamation, ou de se voir démentir de façon cinglante (tout l'article, tous les faits et chiffres présentés dans l'article, opposent par ailleurs déjà un démenti flagrant au titre en en soulignant l'aspect contradictoire, paradoxal, outrancier, en un mot grotesque).
Mais qui donc, finalement, lance des attaques sur la dégradation du modèle universitaire français, sinon Les Échos ? Avec Le Figaro ou Le Point, et autres médias complètement idéologisés, travaillant, dans leur campagne de dénigrement systématique, contre l'honneur et les intérêts nationaux qu'ils semblent par ailleurs tenir en si haute estime, oui l'honneur de nos université et de nos universitaires et l'image de la France dans le monde. Des médias bizarrement plus pécressiens que Pécresse, plus sarkozystes que Sarkozy ? Des médias dont on voit bien au fond ce qu'ils recherchent : la privatisation des universités, la marchandisation des savoirs, sur un rythme plus rapide que ne peut l'imposer la prudence des politiques. À quand l'université sponsorisée par Les Échos ?
Mais, au fait, si dégradation il y a, c'est donc que le modèle français était admirable ? Pourquoi avoir voulu le changer ? Il n'y aurait pas eu de mouvements, ni de dégradations par conséquent... Tout cela n'a ni queue ni tête !
Que Maxime Amiot aille donc courageusement au bout de ce qu'il sous-entend fielleusement, et commence par attaquer ouvertement la CPU dont tout le monde a compris depuis longtemps que c'est un repère d'infâmes gauchistes anti-sarkozystes... Mais on aura beau clabauder, scribouiller, les réalités économiques et sociales sont, elles, têtues. En tout état de cause, tous les bacheliers ne peuvent être accueillis dans les magnifiques grandes écoles élitistes. Qu'est-ce que M. Amiot veut en faire ? Les envoyer en Afghanistan après rétablissement du service militaire ? Beaucoup plus coûteux que l'université ! Dans la restauration ? Mais on n'y a pas créé beaucoup d'emplois malgré le cadeau sur la TVA ! Qu'on nous le dise !


« Les universités veulent faire mentir leur réputation »
[ 16/10/09 Les Echos ]
« La Conférence des présidents d'université a affirmé hier que leurs établissements ne souffraient pas des mouvements de l'hiver et du printemps dernier. Le nombre d'étudiants inscrits en première année est pour l'heure à la hausse.

Après avoir fait le dos rond, les universités se ressaisissent. Hier, à l'occasion de sa rentrée, la Conférence des présidents d'université (CPU) a voulu faire taire les attaques sur la dégradation du modèle universitaire français. La détérioration de l'image des facs, après les longs mois de blocage des campus lors de la fronde des étudiants et des enseignants-chercheurs ? « Nous ne voyons pas de conséquence des mouvements »,a martelé Lionel Collet, le président de la CPU. Si les chiffres des universités ne sont pas encore totalement remontés, le nombre de néo-bacheliers - élèves de terminale ayant obtenu le bac et inscrits à l'université -, « est pour l'heure à la hausse », a insisté Simone Bonnafous, vice-présidente de la CPU, sur la base des statistiques de 34 universités. Une surprise, alors même que la ministre de l'Enseignement supérieur avait pointé le risque de désaffection de l'université, et anticipé, le mois dernier, une baisse de 0,5 % de ces effectifs. Cerise sur le gâteau, le nombre de bacheliers ayant obtenu des mentions « bien » ou « très bien », et qui s''nscrivent à la fac, est à la hausse. « Nous attirons davantage de très bons élèves » , s'est félicité Lionel Collet.

Selon les présidents d'université, le modèle universitaire n'est donc pas affaibli, y compris comparé aux grandes écoles. Alors que celles-ci affichent leur ouverture à la diversité - les classes préparatoires aux grandes écoles accueillent 30 % d'élèves boursiers en cette rentrée, contre 23 % l'an dernier -, la CPU a rappelé que « ce sont les universités qui permettent aujourd'hui à un maximum de jeunes d'accéder à un statut social que n'avaient pas leurs parents ». Ainsi, selon des chiffres du ministère publiés hier par la CPU, 7,4 % des étudiants inscrits en master à l'université sont des enfants d'ouvriers, contre 2,2 % au sein des écoles de commerce. « Les étudiants d'origine modeste sont plus nombreux à l'université qu'en grandes écoles »,selon la CPU.
Engagement de l'Etat

Autre cible de la CPU, décidément très offensive, le ministère. Certes, les présidents reconnaissent la tenue des engagements de l'Etat, qui a débloqué 1,8 milliard d'euros en plus pour l'enseignement supérieur et la recherche dans le budget 2010. Mais la CPU note, par rapport à 2009, une « inversion »du rapport entre les crédits budgétaires, qui iront directement aux universités, et les autres engagements (hors budget) de l'Etat. En 2009, les premiers étaient de 792 millions et les seconds de 362, alors qu'ils sont respectivement de 376 et 619 pour 2010. « Ce rapport est problématique, car rien ne garantit à quelle échéance les fonds seront délivrés », a déploré Jacques Fontanille, le vice-président de la CPU.

MAXIME AMIOT, Les Echos »

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