mardi 13 octobre 2009

Chercheur à l'université: "Plus je gravis les échelons, moins je gagne!"

PHOTOPQR/SUD OUEST/DAVID Thierry

Info publiée par par « La rédaction du Post » le 13/10/2009 à 11:00

« Après une thèse de recherche fondamentale génétique, je suis actuellement en post-doctorat de recherche en biologie cellulaire. Avec ce post, je souhaite témoigner sur l'insertion (délicate) d'un jeune chercheur à l'université, histoire aussi de chasser certaines idées reçues... :
"Plus j’avance dans ma carrière de chercheur fondamental, plus j’aperçois un fossé entre nous, le peuple des laboratoires, et vous, le grand public. J’en veux pour preuve les derniers articles parus dans Le Monde : "Malaise à l'université" et "Les soutiers de l'université", mais surtout les réactions suscitées.
La majorité des commentaires désagréables envers les (jeunes) docteurs sont basés sur une incompréhension profonde et une non connaissance de nos conditions de travail. Et c’est normal : tout le monde ne fait pas 8 ans d’étude à l’université et tous les parcours universitaires ne se ressemblent pas.
Les problèmes rencontrés sont souvent "filières-spécifiques". Avec cette grande question : pourquoi ne pas avoir appris un métier utile ? Question que les non-chercheurs trouvent légitimes (si il n’y a pas de débouchés, pourquoi choisir cette voie) et qui fait bondir les jeunes docteurs sur leur chaise. Comme si j’avais volontairement sacrifié 12 ans de ma vie pour rien !
[...]
Dans notre branche, il y a de moins en moins de postes libres. Au fur et à mesure des années d’études et des concours, le goulot de la sélection se resserre de plus en plus. Oui, nous savions que la sélection était terrible. Mais nous avons passé les étapes les unes après les autres, avec succès. Alors, on est en droit d’attendre un résultat final exceptionnel : salaires, reconnaissance, conditions de travail…
Nous voulons juste un peu respect et de reconnaissance !
On en est loin. Un seul exemple : une fois mon post-doc (l'après doctorat) terminé en Amérique du Nord et mes concours de recrutement obtenus, mon salaire sera diminué d’1/3 au minimum. Depuis quand gagne-t-on moins en gravissant les échelons !?
Alors, je vais singulièrement manquer de modestie mais, pour une fois, ça changera. Les chercheurs fondamentaux sont indispensables dans notre société actuelle. Ce sont des gens motivés, passionnés, qui ont fait de gros sacrifices pour réussir. Oui, nous sommes en droit de demander du respect et la reconnaissance.
[...] »

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