dimanche 27 septembre 2009

Pour la droite, c'est toujours la démocratie formelle qui compte (aux 2 sens du terme)

Le député UMP, Arnaud Robinet, devant présenter lundi à l'Assemblée nationale un projet de loi sur le vote électronique pour les élections dans les universités, a déclaré : « Pour vivre, la démocratie universitaire requiert une forte participation ».

Cependant, le député UMP, Arnaud Robinet, ne se demande pas pourquoi, jusqu'à présent, seule une très petite minorité d'étudiants vote aux élections universitaires. N'est-ce pas surtout parce que l'immense majorité a la très nette impression que cela ne sert à rien ? Et ce n'est pas la diminution de la représentation étudiante au sein des conseils universitaires votée par l'UMP dans la loi LRU qui va convaincre les étudiants de s'impliquer davantage dans des votes, même électroniques !

Pour ce qui est des personnels, surtout des personnels enseignants, la participation est satisfaisante, paraît-il. Sauf que la représentativité de la minorité (ce qu'on appelle démocratie, normalement) a été diminuée par la LRU, en donnant, dans le nouveau mode électoral actuel, une prime exorbitante à la majorité. De plus, les enseignants-chercheurs, par définition bons élèves, ont une fâcheuse tendance à faire toujours ce qu'on leur dit de faire. Le mouvement du printemps dernier étant à cet égard exceptionnel, bien que, dans les faits, on remarquera qu'il y a eu, au niveau des enseignants, davantage vacance des cours et suivisme des étudiants — actifs ou passifs — que paralysie véritable du système. Un système qu'on a vu plutôt continuer à fonctionner sans problèmes graves, ce qui est parfaitement confirmé par les satisfecit triomphants émanant des autorités académiques et ministérielles en cette rentrée universitaire, selon elles, déjà réussie.

De toute façon, il s'agit, plus, dans cette proposition de loi, de mieux comptabiliser d'éventuels votes anti-grèves et anti-blocages que de favoriser l'expression démocratique dans les élections aux conseils universitaires, conseils dont on se doute bien que M. Arnaud Robinet, député UMP, se fiche comme de sa première chemise, étant donné que la loi donne les quasi pleins pouvoirs aux présidents d'université, Car c'est bien là l'esprit de la loi LRU ! Tout comme c'est bien là l'esprit de nos institutions, puisqu'on constate par ailleurs que le gouvernement (le président, plutôt) se soucie comme d'une guigne des propositions de loi émanant des parlementaires ! Et peut-être même, qui sait ? de celle de M. Arnaud Robinet, député UMP !

Quoi qu'il en soit, si on se souvient bien, on n'a pas remarqué que, dans les rares endroits où il a été procédé ce printemps à des votes électroniques au sujet des blocages, il y ait eu plus de participation étudiante que par les moyens traditionnels.

On confond donc ici, comme toujours à droite, la forme et le fond, les moyens et l'esprit. La démocratie formelle ne saurait être la véritable forme de la démocratie.

« Le vote électronique à l'université, un texte polémique
Cette proposition de loi vise à relever le nombre de votants dans les élections universitaires

Le député UMP, Arnaud Robinet, présentera lundi à l'Assemblée nationale un projet de loi sur le vote électronique pour les élections dans les universités. Il s'agit de « permettre le recours au vote à distance par voie électronique lors des élections des membres de conseils des établissements publics à caractère culturel, scientifique et professionnel ».

Elle a été mise sur pied pour relever le nombre de votants aux élections universitaires. Arnaud Robinet a déclaré : « Pour vivre, la démocratie universitaire requiert une forte participation ». Or c'est loin d'être le cas avec une participation de 15 % maximum lors de ces élections. »

Source (et pour lire la suite de l'article) :

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