mercredi 2 septembre 2009

Difficile période de schizophrénie !

SCHIZOPHRÉNIE ! Eh bien, décidément, voilà un mot qui devient « tendance » ! C'est même le titre, agrémenté de l'adjectif « patronale », d'un article du Monde de ce jour écrit par Sophie de Menthon, Présidente du mouvement Ethic, auteur de "La Vraie Vérité sur l'entreprise" (éd. Eyrolles, 2006).

Ce qui est étonnant dans cet article, c'est qu'on pourrait croire, à en lire certaines formulations, que les « valeurs » traditionnelles de l'université seraient à même de sauver les entreprises, alors même que Mme Pécresse veut introduire les valeurs des entreprises pour sauver l'université. Schizophrénie, avez-vous dit ? Jugez en vous-même :

« L'entreprise n'est pas, n'est plus le domaine réservé d'une élite détentrice de la vérité qui ferait fonctionner l'économie sur le mode "bosse et tais-toi" ! L'entreprise, c'est nous tous. Nous sommes tous des clients et des salariés. »
Ben, c'est justement ce que l'université voudrait être, et est parfois : « L'université n'est pas, n'est plus le domaine réservé d'une élite détentrice de la vérité qui ferait fonctionner l'enseignement sur le mode "bosse et tais-toi" ! L'université, c'est nous tous. Nous sommes tous des enseignants et des enseignés. »
Tout cela est d'un gauchisme insupportable, non ? Au passage, on aimerait que les abonnés du Monde et du Figaro, entre autres, qui, dans leurs réactions internautiques, voudraient ramener tous les enseignants au « bosse et tais-toi ! » se convainquent eux aussi que cette recette n'est plus de mise dans les entreprises !

Voyons maintenant la philosophie de la loi Pécresse qui veut transformer les présidents d'université en vrais patrons. Eh bien, espérons que ces nouveaux patrons ne copieront pas les vrais, ceux des entreprises, sur lesquels Sophie de Menthon abat un bonne volée de bois vert :

« Mais on attend des patrons qu'ils se comportent en patrons et non en sociologues et paradoxalement, on peut s'interroger sur le choix impressionnant de questions philosophiques étayant les trois jours d'université d'été du Medef. Il s'agit de vraies questions qui méritent une profonde réflexion. Mais les fondamentaux, les vrais, ne sont pas au rendez-vous pour permettre de se projeter de façon crédible et rassurante dans un monde à repenser. La réalité très actuelle des problèmes concrets et de règles éthiques nouvelles à mettre en place devraient dominer la réflexion patronale. Eluder le quotidien en se projetant plus loin est-il la meilleure attitude à adopter aujourd'hui ? N'allons-nous pas, par des interrogations sans réponses, ajouter au doute et à la confusion ambiante ? On attend des réponses immédiates et claires : des engagements. C'est aux entrepreneurs de rassurer et non de mettre en scène tout leur désarroi déjà bien réel. On attend d'eux, au contraire, qu'ils démontrent qu'ils ont compris le monde de demain, puisque ce sont eux qui en innovant et en créant de la richesse le construisent et le façonnent. »

Franchement, on ne sait plus à quel saint se vouer ! Et en plus, comme les psychiatres nous racontent à longueur de temps qu'ils ne peuvent pas vraiment soigner, ni guérir, que les médicaments n'ont d'effet que placebo... (nous y reviendrons)

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