vendredi 11 septembre 2009

c'est le progrès social, le mouvement, qui commande les réformes, et non l'inverse.


« C'est le progrès social, le mouvement, qui commande les réformes, et non l'inverse. » Cette phrase remarquable remet les pendules à l'heure, c'est-à-dire redonne au mot de « réforme », galvaudé par le conservatisme des tenants de la régression sociale, tout son sens. On ne peut appeler « réforme », en effet, un ensemble de dispositifs qui, au départ, ne serait nullement exigé par une majorité des acteurs sociaux concernés, lesquels n'y verraient par ailleurs aucun progrès. Visiblement, dans la réforme universitaire entreprise par l'actuel gouvernement français, une large majorité des acteurs de l'université n'y voient ni nécessité ni progrès. Malheureusement, comme nous le soulignions dans notre message du mardi 7 juillet 2009, en reprenant ce qu'affirmait Jean-Pierre Chevènement « Aujourd'hui, le PS n'a pas les idées claires sur l'éducation ».
« C'est le progrès social, le mouvement, qui commande les réformes, et non l'inverse. » Cette maxime devrait réinspirer tous les progressistes. Elle inspire sans aucun doute l'actuel président des États-Unis dans son combat pour la réforme du système de santé américain.


« C'est le progrès social, le mouvement, qui commande les réformes, et non l'inverse. » On trouve ce principe absolu de tout progrès réel dans un article paru dans Le Monde du 1er septembre dernier sous le titre « Passe ta licence d'abord ». L'auteur, Philippe Askenazy, directeur de recherche au CNRS, Ecole d'économie de Paris, s'inquiète de la désaffection envers les études et diplômes universitaires qui semble s'être emparée des jeunes Français à la suite de la campagne de dénigrement de l'université par les autorités, et de la crise qui s'en est suivie. Il rappelle qu'entrer prématurément sur le marché du travail en temps de crise économique condamne les jeunes à un parcours professionnel nettement en deçà de ce qu'il aurait été, à niveau de diplôme égal, avec un premier recrutement effectué en temps normal. Mais ce problème n'est pas que conjoncturel :

« Préoccupant, également pour l'économie française : les jeunes diplômés manqueront justement lors de la reprise économique, hypothéquant sa vigueur.

Il faut donc contrarier le mouvement naissant de désaffection de l'école. La chose n'est pas facile. La crise aiguë de l'Université française au cours de la dernière année académique, qui s'est mue en déprime latente des enseignants-chercheurs, ne peut qu'inquiéter les jeunes adultes. Les attaques du chef de l'Etat contre certaines filières du bac minent même l'aspiration des adolescents à faire des études secondaires complètes.

De fait, le discours défaitiste sur l'enseignement connaît un nouveau regain. Les diplômes ne valent plus rien ; les profs sont mauvais ; les méthodes d'enseignement françaises sont périmées, fermées à l'entreprise ; les élèves sont médiocres par rapport aux autres Européens ; le niveau baisse... Pour la droite, ce discours a l'intérêt de discréditer les récentes vagues de démocratisation scolaire, qui sont nées sous l'impulsion de gouvernements de gauche.

Plus étonnant, de nombreux socialistes reprennent ce discours à leur compte et prétendent désormais améliorer l'école ou l'université avant d'envisager de les ouvrir plus. Ce faisant, ils se tuent politiquement en niant les efforts des enseignants, et surtout en inversant le cours même de ce que devrait être l'Histoire pour la gauche : c'est le progrès social, le mouvement, qui commande les réformes, et non l'inverse. »

On aura bien lu : « Plus étonnant, de nombreux socialistes reprennent ce discours à leur compte » Ce qui était déjà bien visible dans les propos que nous faisions figurer dans notre message du 7 juillet :

Xavier Darcos :"Le PS ne désapprouve pas tout ce que j'ai fait, j'y ai de nombreux amis, nous nous parlons. Ils ne se précipitent pas pour réinvestir ce terrain. Ils savent bien que, s'ils revenaient aujourd'hui, ils n'auraient plus à effectuer les suppressions de postes. Et ils ne peuvent pas être contre l'idée d'aider les plus défavorisés."

Jean-Pierre Chevènement : "Pour l'Education, même de Gaulle avait choisi un ministre de gauche, le seul membre socialiste du gouvernement Debré en 1959 : André Boulloche. Aujourd'hui, le PS n'a pas les idées claires sur l'éducation et les gens de droite s'en foutent."




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