mardi 11 août 2009

Ne pas se sous-estimer ?


Un petit dialogue entre M. le Prof et cet inénarrable Yves Madiran (Madiran, un bon vin qui est censé pourtant vous donner de l'esprit !) (Pour le message entier de M. Le Prof et les autres commentaires, voir dans « ma liste de blog » colonne de droite)

M. le prof :
Etant donné la faible fréquentation du blog (10% de l'audience de juillet à la même date), je vais passer en mode allégé ! Des billets plus courts, le temps que tout le monde rentre de vacances... En même temps je dis ça mais je ne sais même pas si je suis capable de faire très court. Comme vous l'avez peut-être compris je suis assez bavard, y compris en cours, c'est pour cela que je ne rechigne pas du tout à faire mon service d'enseignement. Bien au contraire, pour une fois que j'ai des gens qui sont forcés de m'écouter... Dans tous les cas voici le premier billet d'une série (courte elle aussi je l'espère) basée sur un format plus court !
Donc la news de la journée, et c'est pas une petite info : une de mes filles aurait LA grippe ! Vous avez bien lu ! Pas lagrippe. Non ! LA grippe : la A, la H1N1 reniée par les mexicains et les éleveurs de porcs !
[...]

Yves Madiran :
Bon, on est pas tous en vacances ! On peut même enfin travailler tranquille, et puis, manque de budget pour partir, vu que les heures complémentaires ont été sucrées cause blocage de l'université et, accessoirement, grève (pour laquelle rares sont ceux qui se sont déclarés... mais bon...).
Moi aussi, je suis bavard, d'autant plus que je sévis en littérature, et les cours en ligne, quelle catastrophe ! Plus de provocations insidieuses, d'humour in petto ou to the happy few, de comparaisons frappantes prises dans l'actualité la plus immédiate, y compris celle de la salle de cours, plus le délicieux frisson parfois de jouir jusqu'à la limite extrême de notre liberté académique... et le sentiment désespérant que pour le contenu strict les sommités américaines ou même parisiennes feraient mille fois mieux... Et la grippe, par dessus-le marché... En tout cas, prompt rétablissement à votre fille, et bonne immunisation pour le reste de la famille...
Commentaire n° 5 posté aujourd'hui à 12h34

M. le Prof. :
Tout à fait, vous abordez d'ailleurs ici des sujets sur lesquels j'ai fait des billets assez récemment :

1 - on n'est pas vraiment en vacances : "Le chercheur en vacances ou en congés ?" http://profdefac.over-blog.com/article-34552161.html

2 - les heures complémentaires : "l'argent du beurre a un drôle de goût" http://profdefac.over-blog.com/article-34046168.html

3 - les cours en ligne : "Rattrapé par l'actualité" http://profdefac.over-blog.com/article-34133090.html

En revanche, pour le fait que certaines sommités parisiennes ou américaines feraient mille fois mieux, je ne suis pas d'accord. D'ailleurs moi qui suis provincial, on vient me chercher de temps en temps dans ma campagne pour venir sévir à la capitale dans mon domaine de spécialité. Il ne faut pas se sous-estimer sous le prétexte qu'on est en province ! Il y a des bons et des mauvais partout, et dans tous les métiers... il se trouve juste qu'étant donné le plus grand nombre de collègues dans la capitale, il y a davantage de "sommités" en quantité, mais je ne pense pas que la proportion soit bien plus forte qu'ailleurs.
Réponse aujourd'hui à 12h49

Yves Madiran :
Même si on se sous-estime pas soi-même (ce risque est tout de même moins grand que celui de LA grippe), la sous-estimation fonctionne assez bien déjà entre facs (ou la sur-estimation, ce qui revient au même), me semble-t-il. Ce que je voudrais dire, surtout, c'est que si l'enseignement en ligne se généralise, sera-t-il utile d'inonder le « marché » des mêmes cours sur les mêmes sujets ? Et se posera alors sans doute la répartition de ces cours et de ces sujets. Je crains que, comme c'est le cas pour certains concours ou examens, ou séminaires et directions de thèses, les facs parisiennes, ou les futurs « centres d'excellence » ne se taillent encore une fois la part du lion... Avec au final une répartition encore plus draconienne et autoritaire des moyens et des habilitations... Mais cela dépendra sans doute des disciplines...
Commentaire n° 6 posté aujourd'hui à 13h21

M. le Prof :
C'est un sujet très sensible que j'avais un peu abordé dans le premier billet sur la grippe. Effectivement, le cours est souvent un outil de différenciation entre les formations et du coup entre les universités. Si tout circule librement, les "petites" facs risquent de se faire dépouiller. Sur ce point je suis bien d'accord avec vous.
Réponse aujourd'hui à 20h05


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