lundi 22 juin 2009

Valérie Pécresse mise à nue : notre entretien exclusif

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03-06-2009  correspondance du Microcosme
Valérie Pécresse mise à nue : notre entretien exclusif

Après son interview donnée à notre confrère Le Monde du 2 juin, Valérie Pécresse, prise d'une soudaine envie de sincérité, se lâche. La bientôt ex-ministre de l'enseignement dit supérieur, lequel reste à son sens toutefois très inférieur à l'ENA dont elle est issue - faudrait pas complètement tout mélanger non plus - concède être naïve et maladroite et ne rien comprendre à "ces gauchistes d'universitaires". Elle se dit prête à dialoguer "à la condition que ces sous diplômés soient d'accord avec moi". Elle assure aussi que "le niveau des cours étant ce qu'il est à l'université, le rattrapage de 3 ans de cours en 5 semaines est un objectif réaliste".

Désinformations : Quelles sont vos erreurs les plus grotesques dans votre incapacité technocratique à réformer l'université ?

V Pécresse : Il y en a tant eu. Je m'y connais très peu en révolution trotskyste. Je sais beaucoup mieux licencier à l'amiable des ouvriers désespérés. A l'université, tout le monde est mobilisé contre moi : les étudiants, les profs, les parents, le ministère, les pompiers, ma gardienne d'immeuble, mes boulangères (j'ai dû en changer plusieurs fois, elles refusaient de me servir alors que leurs gamins vont rarement au-delà du BEP, non mais de quoi j'me mêle)... Je n'aurais peut-être pas dû dire que je voulais diviser par deux les effectifs de la Poste...

Désinformations : Vous voulez dire de l'université ?

V Pécresse : non, non, de la Poste... je pense sincèrement qu'il y a trop de postiers.

Désinformations : Mais ce n'est pas le sujet...

V Pécresse : Et alors ? Vous croyez que MAM la Basque me demande mon avis quand elle fait charger les étudiants ? Alors évidemment, avec des réactions comme la vôtre, il a fallu changer de discours. C'est pourquoi j'ai annoncé le licenciement de 300.000 enseignants d'ici 2010. Un peu de stimulus cruel ne peut pas faire de mal à un corps enseignant démobilisé.

Désinformations : Comment ce joyeux vent réformiste a-t-il été accueilli ?

V Pécresse : Au début, très bien. La dévalorisation du métier d'enseignant, leurs salaires pathétiques et la vétusté des locaux suscitent une forte défiance structurelle entre disciplines et entre enseignants. Chacun espérait que seuls les autres morfleraient grave (oui, j'ai grappillé quelques expressions ici et là au contact des d'jeunz). Et puis peu à peu, ces petit c... d'étudiants ont réalisé qu'ils allaient tous morfler...

Désinformations : Xavier Darcos vous a-t-il conseillé ?

V Pécresse : Qui ça ?

Désinformations : Non, rien...

V Pécresse : Je disais donc qu'il fallait tout détruire en même temps pour favoriser les grandes écoles. En décembre 2009, 83 universités devraient disparaître. Nous créerons alors 225 écoles privées, très privées. Mon époux travaille aux mises aux enchères. C'est fascinant les tunes qu'on va pouvoir se faire. Il va aussi falloir revendre le CNRS aux laboratoires pharmaceutiques. C'est l'avenir. Il ne fallait surtout plus attendre pour être prêt dès la sortie de la crise financière, lorsque les liquidités reviendront sur les marchés financiers. J'ai prévu la création de grands fonds capital risque installés à Vaduz pour optimiser le gap des markets en LBO sur option d'achat différé...

Désinformations : Hem... et... vous avez fait des concessions aux trotskystes ?

V Pécresse : Nous avons pu trouver un compromis. Cela change des autres conflits universitaires où, pour rétablir le calme, on retirait tout.

Désinformations : Et donc, quel est ce compromis ?

V Pécresse : Il n'était pas question de vider le coeur de ma réforme. J'y suis très attachée et je ne pouvais laisser quelques agitateurs remettre en cause une telle opportunité. Je leur donc annoncé un plan Marshall de l'Université. Ça ne veut rien dire mais comme de toute manière ils n'avaient pas de solution alternative, ça les arrangeait. 

Désinformations : Fort bien... Pourtant on disait qu'après ce conflit, vous étiez condamnée à l'immobilisme...

V Pécresse : Je ne suis pas condamnée à l'immobilisme... je suis juste condamnée à dégager.

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