dimanche 7 juin 2009

Étourneau - suite

   Notre étourneau s'affirme chaque jour davantage. Si on le sort de sa cage (un vieux garde-manger retrouvé au grenier !), il transforme salon, salle à manger, cuisine en volière, occupant tout l'espace, laissant au passage de nombreux petits cadeaux déplaisants, atterrissant partout où il le peut, et particulièrement sur notre tête, nos épaules, ou marchant sur le sol en picorant nos pieds ou nos sandales. Mais, quand il fait chaud, son vol au-dessus de nos têtes, nous procure un sentiment de fraîcheur incomparable avec celui d'un ventilateur électrique ou d'une climatisation que nous n'avons pas. Ah, la Nature !
   Et ses rapports avec la chatte ? J'ai un peu peur que celle-ci nous fasse une crise de neurasthénie. Voire de schizophrénie. Elle observe de ses grands yeux de prédateur notre petit oiseau, mais, le sentant sous notre protection, et apparemment consciente que, si c'était un véritable oiseau, il ne se poserait pas ainsi sous son nez, elle hésite à passer à l'attaque, s'allongeant au bout d'un moment, résignée, et lui tournant le dos. L'étourneau en profite lâchement pour lui picorer la queue (il vient tout juste d'apprendre à picorer), mais ce jeu lasse la chatte. Elle s'en va dégoûtée.
    En observant tous ces manèges, je me suis mis vaguement à philosopher. Ce que ce spectacle a de fascinant, c'est qu'il bouleverse les lois de la Nature. Par volonté humaine. On en est fier. Bouleverser ainsi l'ordre du monde, aller à l'encontre de Descartes (mais on sait combien celui-ci ne voyait pas vraiment les animaux) ! Cependant, on se sent coupable aussi : ce plaisir ne serait-il pas un peu pervers, et ce désordre introduit par l'homme ne va-t-il pas à l'encontre du bonheur animal ? Heureusement, ce matin même, sur la radio populiste RMC, la riante vétérinaire Lætitia Barlerin, dans l'émission « Vos animaux », a précisé que, d'une part, un chat ne mange rien d'autre que ce à quoi il est habitué (des croquettes en l'occurrence), et que, par ailleurs, un moineau, une hirondelle qu'on a nourris à la place de sa mère revient toujours vous voir... Pas seulement, on l'espère, à la fête des mères !

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire