Et encore et encore...

@ Yves Madiran

Il faut aussi bien voir que bloquer un campus ou des locaux, c'est tellement plus facile que l'inverse... Une poignee d'etudiants (ou autres) peut ainsi parfaitement en empecher des centaines d'autres ne serait-ce que d'entrer dans un batiment ou suivre un cours. De ce point de vue, la situation n'est pas symetrique. D'ailleurs, pourquoi des etudiants devraient-ils avoir a s'organiser pour pouvoir suivre des cours ? C'est le monde a l'envers.

Plus globalement, je crois le resultat de cette histoire deplorable pour l'image de l'universite en general, meme si je ne pleurerai pas sur le sort d'un certain nombre de facs (et notamment de sciences humaines) qui se sont a mon avis completement discreditees dans cette affaire.

Ecrit par : Eric D. | 05.06.2009

@ Eric D. Je ne peux pas vous suivre sur ce terrain... Vous pouvez voir sur Daily Motion les opérations récurrentes (depuis un an) de déblocage d'une certaine fac dont on parle beaucoup encore : 40 étudiants décidés ont pu débloquer facilement. Certes, c'est rebloqué tout aussitôt par des étudiants souvent tout aussi peu nombreux. Le problème se situe bien au niveau de ce qu'on peut appeler le « marais », une masse peu dynamique, et sans conscience politique (d'aucun bord que ce soit,et ce serait là plutôt la faillite de facs qui se veulent plus critiques que d'autres...). A moins que, quelque part, cette masse suive les bloqueurs, ne serait-ce que par opportunisme et par paresse... Ne parlons pas de ceux des enseignants qui, ni d'un camp ni de l'autre, s'évanouissent dans la nature manquant à leur devoir fondamental d'éducateur avant même qu'on puisse parler d'enseignement. Par ailleurs, je repose ma question ; comment se fait-il que les forces de l'ordre ne soient pas appelées plus souvent et plus rapidement pour débloquer ? Je me place ici dans votre optique, et, à votre place, je ne manquerai pas de me poser la question et de tenter d'y répondre, ou d'y faire répondre les responsables politiques, universitaires, parlementaires, etc.

A votre question, « pourquoi des étudiants devraient-ils avoir a s'organiser pour pouvoir suivre des cours ? C'est le monde a l'envers. », je vous renvoie à mes précédentes réactions : en somme « pourquoi des usagers, des consommateurs, des producteurs, des médecins, des patients, devraient-ils avoir à s'organiser pour pouvoir prendre tous les jours les transports en commun, acheter leurs denrées à juste prix, vendre leurs productions sans perte, soigner et se faire soigner, etc. etc. ? C'est le monde a l'envers. »

Et, plus globalement, ne pas pleurer sur le sort de certaines facs, pour un citoyen responsable et qui paie des impôts, comme je ne doute pas que vous l'êtes et que vous le faites, c'est, me semble-t-il, le comble de l'insouciance,et ne correspond même pas au discours gouvernemental (officiel). Dites-nous donc quelle est votre solution pour tous ces jeunes ? particulièrement dans la conjoncture économique actuelle. Les chantiers de jeunesse ? La guerre en Afghanistan ? Les camps de redressement ? M. Jospin avait bien fait de lutter pour qu'on ne parle pas de « racines chrétiennes » dans la constitution européenne. En effet, on ne les voit guère...

Ecrit par : Yves Madiran | 05.06.2009