samedi 19 décembre 2009

Dégraisser le mamouth : le but ultime de tous nos gouvernants (de droite comme de gauche ?) !


Sur le site interne de la SLU :

Le Cercle des Economistes l'avait déjà souligné : la soi-disant "excellence" n'a rien à voir avec la taille :


"Reconnaître qu’une université de plein exercice doit posséder
une taille critique ne saurait justifier la course au gigantisme"

Cela dit, le modèle qui semble avoir aujourd’hui la préférence des décideurs est tout aussi discutable. Car voici qu’après avoir favorisé l’émiettement universitaire, au nom de l’aménagement du territoire, on entend désormais privilégier l’émergence d’une quinzaine de pôles ou de grands établissements, au nom de l’excellence. Leur constitution est considérée comme nécessaire à la reconnaissance scientifique et à la visibilité internationale de l’université française. Et l’on présente ce modèle comme le seul qui vaille et qui ait fait ses preuves dans les autres pays. Cela se ferait en organisant des rapprochements entre universités au sein de Pôles de Recherche et d’Enseignement Supérieur (des PRES) et en distinguant certains d’entre eux qui se trouveraient mieux dotés.
Or cette proposition est pour le moins suspecte. Car si la taille se mesure au nombre d’étudiants, l’argument invoqué est en totale contradiction avec les faits : les cinq premières universités de la liste de Shanghaï comptent toutes moins de 20 000 étudiants (à l’exception de Berkeley) et l’une des plus prestigieuses, Cal’Tech, n’en compte que 2000.
Reconnaître qu’une université de plein exercice doit posséder une taille critique ne saurait justifier la course au gigantisme et en l’occurrence, la maximisation du nombre d’étudiants.
Il en est de même pour ce qui est de la recherche : rien ne démontre que la taille d’une équipe est un facteur de productivité. Nous avons même de bonnes raisons de penser qu’il est contre-productif de vouloir rassembler dans une même structure des chercheurs qui ne partagent pas les mêmes centres d‘intérêt et/ou les mêmes démarches, comme on est en train de le faire dans certains secteurs disciplinaires. Au demeurant, les nouveaux instruments de communication réduisent l’avantage que confèrent les effets d’agglomération, en favorisant le fonctionnement en réseau et le travail à distance.

Voir :

C'est donc probablement l'étape suivante : d'abord on construit des "gros" machins et ensuite on les dégraisse, on en fait disparaître, pour en arriver, probablement, à une dizaine d'universités dans le pays.
Des centaines de milliers de jeunes resteront sur le carreau ? Et après ?
Des milliers de jeune majeurs sont déjà en déshérence parce qu'ils n'ont pas trouvé de place dans les lycées professionnels. Qui s'en soucie ?

M. Savaric

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