vendredi 26 février 2010

Le « serment de Harvard » ou Faut-il imiter les Etats-Unis ? (Suite - n° 9)


« [...] le management d'Harvard, son corps professoral et aussi ses élèves ont décidé de relever le défi du manque d'éthique de certains dirigeants. En mai 2009, un jeune diplômé, Max Anderson, a mis en place un serment d'Harvard, sorte de serment d'Hippocrate des managers. Alors que l'objectif était de voir 10 % de sa promotion signer le serment, 50 % des diplômés 2009 l'ont accepté. Le serment prend la forme de huit promesses comme « J'agirai avec une totale intégrité et ferai mon travail de manière éthique » ou « J'assumerai les conséquences de mes actes et je présenterai exactement et honnêtement les résultats et les risques pris par mon entreprise » (http://mbaoath.org/). Les critiques le trouvent difficile, pour ne pas dire impossible, à respecter. Ainsi, il n'est pas aisé de concilier la promesse « Je protégerai les intérêts des actionnaires, de mes collègues, de mes clients et de la société dans laquelle nous nous trouvons » et la suivante « Je participerai activement au développement durable au niveau mondial dans ses composantes sociales, économiques et environnementales ». Si un signataire se révèle être un brigand dans quelques années, le serment deviendra alors le symbole de l'hypocrisie des dirigeants. En effet, avec ses promotions importantes, HBS [Harvard Business School] pourrait avoir des brebis galeuses dans ses rangs, qui pourraient ternir le renom de leur école. […]
en février 2010, moins de 1.850 personnes dans le monde ont signé le serment d'Harvard, soit moins de 2 % de l'ensemble des diplômés de MBA en une seule année aux États-Unis.»
Par 
Bertrand Venard, 
Professeur, Audencia, 
Nantes School of Management

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