vendredi 29 janvier 2010

"it's the university, stupid"

Critiquant sur son blog Mediapart la façon dont un journaliste, Philippe Jacqué, a rendu compte dans le Monde du 26 janvier du rapport récemment remis par Philippe Aghion, professeur d'économie à l'université de Harvard, à la ministre de l'Enseignement Supérieur et de la Recherche, Christophe Pebarthe conclut, après avoir fait allusion à ces gens compétents qui, à l'époque du président William J. Clinton, répondaient doctement à tous ceux qui formulaient des objections à telle ou telle disposition politique : "It's the economy, stupid!" :

« Structurellement sous-financées par l'État, gangrenées par un sous-encadrement administratif et pédagogique, abruties par des réformes qui sapent de l'intérieur ses missions traditionnelles d'enseignement et de recherche, désorganisées par des présidents dont les pouvoirs peinent à trouver leurs limites, les universités françaises n'ont certainement pas à afficher comme ambition première de participer à une hypothétique compétition mondiale. Elles doivent au contraire s'inspirer du discours tenu par Drew Gilpin Faust, première présidente de l'université d'Harvard, le vendredi 12 octobre 2007, peut-être en présence, qui sait ?, de Philippe Aghion. Dénonçant les effets délétères des "exigences d'évaluation des enseignements et de l'obligation de former la main-d'oeuvre destinée à une économie mondialisée", elle a défendu les enseignements et les connaissances "parce qu'ils définissent ce qui, à travers les siècles, a fait de nous des humains et pas parce qu'ils peuvent améliorer notre compétitivité mondiale".

Une furieuse envie s'empare alors du lecteur du Monde et du rapport d'étape qui se prend à rêver de pouvoir dire crânement à la ministre de l'Enseignement Supérieur et de la Recherche, Valérie Pécresse, au professeur d'économie à l'université de Harvard, Philippe Aghion, et à Philippe Jacqué, "it's the university, stupid". »

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